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Mon hôte n'a pas les mêmes critères de Cacheroute que moi !

Rédigé le Lundi 8 Octobre 2018
La question de Esther B.

Bonsoir Rav,

J'ai entendu que lorsque l'on est invité à un repas par exemple, on se repose sur notre hôte en matière de Cacheroute et c'est ce qu'ont fait certains Rabbanim.

Est-ce une Halakha ? Si oui, comment comprendre cela ?

Par exemple, si on est invité et que la personne qui nous reçoit nous sert quelque chose avec une Hachgua'ha que nous ne prenons pas, ou, par exemple, du lait pas Chamour (ou des légumes que l'on ne peut pas prendre car très difficiles à vérifier), quelle est la conduite à adopter s'il-vous-plait ?

Merci par avance.

La réponse de Dan COHEN
Dan COHEN
2614 réponses

Bonjour,

Il y a du vrai dans votre affirmation, mais on ne peut pas généraliser ce principe à toutes les règles de Cacheroute.

Tout d'abord, en matière de Cacheroute, on ne peut se reposer que sur un hôte qui est Yiré Chamaïm, c'est-à-dire qui est pieux et qui est scrupuleux du respect de la Torah et des Mitsvot.

Généralement, le critère déterminant est le respect du Chabbath. Si notre hôte respecte le Chabbath, on peut avoir confiance en lui.

C'est un principe général, mais il est évident qu'il y a de nombreuses exceptions, en particulier lorsqu'une personne est invitée chez ses parents ou ses beaux parents. Il sera alors nécessaire de consulter un Rav, parce que, dans un tel cas, il est parfois recommandé de faire quelques entorses à nos strictes exigences pour préserver la paix (tant qu'on n'en n'arrive pas à une véritable transgression au niveau halakhique, et même dans un tel cas, il faudra faire preuve de beaucoup de tact pour ne pas manquer de respect à ces personnes pour lesquels la Torah exige de nous un respect sans faille).

Cependant, il ne faut jamais oublier de faire usage de bon sens. Même si notre hôte respecte le Chabbath, si l'on sait pertinemment qu'il n'a pas vérifié l'absence de bêtes dans la laitue qu'il nous a servie, il est évident qu'on ne peut pas consommer de cette laitue.

Il en va de même pour tous les interdits de la Torah que l'on risque de transgresser si on mange chez une personne qui ne respecte pas ces lois, ou qui ne les connaît pas.

De même pour le lait non surveillé. Si vous êtes stricte et que vous ne consommez que du lait surveillé, il est évident que vous ne pouvez pas manger un repas lacté chez une personne qui vous servira du lait non surveillé (sauf si elle affirme qu'elle a acheté du lait surveillé pour vous et que le plat a cuit dans des ustensiles réservés au lait surveillé). Et ceci, bien que l'exigence du lait surveillé provienne des Sages et non de la Torah. (Dans un cas de conflit avec les parents ou les beaux parents, consultez un Rav, comme je l'ai expliqué plus haut.)

En revanche, dans certains cas, ou pourra être moins exigeant.

Pour ne donner qu'un exemple, Rav Ovadia Yossef, qui exige qu'un Séfarade ne consomme que de la viande 'Halak Beth Yossef et non Glatt Rama, autorise un Séfarade à consommer de la viande lorsqu'il est invité chez un Ashkénaze qui mange de la viande Glatt Rama.

Il se base sur Rabbi Chmouel Abohab, dans son livre Chout Dvar Chmouel. Cette règle est fondée sur la base d'un double doute (Safèk Sféka) : même si la viande est estampillée Glatt Rama, elle est peut-être en réalité 'Halak Beth Yossef. Par ailleurs, peut-être que dans la controverse qui oppose le Beth Yossef au Rama, c'est le Rama qui aurait raison.

Bref, les cas où l'on peut se reposer sur notre hôte dépendent toujours d'une logique bien précise.

Chaque cas doit être présenté à un Rav pour savoir comment agir et dissiper le doute.

Kol Touv.

Mékorot / Sources : Rav Ovadia Yossef, Dvar Chmouel.
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