Logo Torah-Box

Suivre le calendrier du Rav Posen = être Ashkénaze ?

Rédigé le Lundi 18 Septembre 2017
La question de Samuel S.

Chalom Rav,

Peut-on dire que suivre le calendrier de Rav Posen (et, par conséquent, celui de Rav Stioui) c'est être Ashkénaze, et suivre le calendrier de Rav Ovadia Yossef c'est être Séfarade ?

Merci beaucoup.

La réponse de M. Roger STIOUI
M. Roger STIOUI
32 réponses

Bonjour,

Dans Yé’havé Da’at (2, 24), Rav Ovadia Yossef traite de la question de savoir s’il faut attendre 7 jours après le Molad pour réciter la Birkat Halévana comme indiqué dans le Choul’han Aroukh (Ora'h 'Haïm 426), ou seulement après le 3ème jour, comme le font les Ashkénazim (Maguen Avraham, Taz, etc).

Il écrit que, dans les pays très nuageux en hiver, s’il fallait attendre 7 jours, il est à craindre de rater cette Mitsva. Après un long développement, il recommande pour ces pays de "réciter la Birkat Halévana aussitôt après le 3ème jour, conformément aux paroles du Talmud, des Posskim Richonim et A’haronim". (Yabi'a Omer 6, 38, 1)

C’est aussi l’avis du Yalkout Yossef (2, 426, 26).

Nous avons posé la question à Rav Ovadia Yossef il y a une trentaine d’années, à Sarcelles. Il a été clair : "En France, le ciel est souvent nuageux en hiver, et il faut faire comme les Ashkénazim, c’est-à-dire après le 3ème jour qui suit le Molad". [Ce n’est pas une question de Minhag de communauté, mais de climat.]

Cette décision halakhique signifie que le Rav Ovadia prend en compte la Métsiout, la réalité visuelle et climatique du lieu.

Il en est de même avec les Zémanim.

Les trajectoires du Soleil dans le ciel sont différentes d’un pays à l’autre et varient aussi au cours des époques de l’année. Cependant, dans sa descente sous l’horizon, le Soleil ne poursuit pas deux trajectoires différentes, une pour les Ashkénazim et une pour les Séfaradim.

Il est normal que les décisionnaires Séfarades, ou ceux de 'Edout Hamizra’h qui ont vécu aux latitudes semblables à celles d’Erets Israël, aient des opinions relativement proches. Non pas par Minhag (coutume), mais par Métsiout (réalité). De la même manière, les décisionnaires Ashkénazes, issus des pays du nord, auront des opinions ressemblantes entre elles.

D’ailleurs, le Rav Ovadia Yossef n’a jamais écrit ni demandé de calculer les Zémanim en France semblables à ceux d’Erets Israël. De plus, il a eu la grande sagesse de ne pas s’initier dans les opinions des Baté Dinim de France, dont les décisions sont conformes à la Halakha et à la topographie du pays. Il faut interpréter son absence de prise de position pour la France comme une décision halakhique en soi.

Depuis quelques dizaines d’années, nos communautés nord-africaines ont migré vers les pays du nord. La même question qu’avec la Birkat Halévana s’est posée quotidiennement, mais avec plus de d’intensité. Des incohérences flagrantes entre la Métsiout de France et les horaires calculés selon les méthodes de leurs pays d’origine sont apparues. Pour cela, le calcul "Léfi Haofék", selon la profondeur du Soleil sous l’horizon (mesurée en degrés), devient obligatoire, comme l’a écrit le Gaon (Biour Hagra Ora'h 'Haïm 261 et Yoré Déa 262) ou le Michna Béroura (pour ne citer qu’eux). Ce calcul répond exactement aux critères de Métsiout requis par la Halakha et nous permettent d’accomplir les Mitsvot en leurs temps dans nos différentes communautés de France.

Rien à voir donc avec les communautés Séfarades et Ashkénazes.

Kol Tou.

Bande dessinée - L'histoire de Yaakov Kouriel

Bande dessinée - L'histoire de Yaakov Kouriel

En bande-dessinée, “l’histoire de Yaakov Kouriel” qui devint pirate pour combattre l'inquisition Espagnole.

acheter ce livre

Avez-vous aimé ?
Soyez le premier à commenter cette réponse M. Roger STIOUI