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Tromper & sous-entendre quelque chose de faux

Rédigé le Jeudi 17 Septembre 2015
La question de Ouriel P.

Bonjour Rav,

Est-il permis de faire semblant de faire des choses ou de faire sous-entendre quelque chose alors que ce n'est pas forcément le cas, etc. ?

Merci beaucoup !

La réponse de Binyamin BENHAMOU
Binyamin BENHAMOU
2640 réponses

Chalom Ouriel,

Je vous conseille fortement de consulter le livre Michpatei Hachalom aux Editions Torah-Box, rubrique "Ne pas tromper son prochain", page 277.

Entre temps, voici de quoi vous répondre :

En règle générale, on considère que le vol ne s’applique qu’à des biens matériels. Mais aux yeux de la Torah, on peut également « voler l’esprit » d’un être humain, en faisant preuve d’hypocrisie ou en lui laissant entendre une chose qui ne reflète pas la vérité, pour en tirer avantage.

On doit veiller à ne pas parler de manière fourbe, intéressée ou hypocrite. Au contraire, notre extériorité doit refléter notre intériorité. De ce fait, il est interdit de tromper qui que ce soit, Juif ou non-juif.

L’interdit de tromper autrui s’applique même lorsqu’aucune parole n’est prononcée. Par exemple, si la tromperie résulte d’un silence (que l’on n’aurait pas dû garder) ou d’un acte spécieux.

Des paroles trompeuses

Hormis le domaine commercial, la tromperie peut être également verbale. Par exemple, lorsqu’on laisse croire à autrui qu’on lui a rendu un service alors qu’il n’en est rien, dans le but calculé de grandir dans son estime, on commet une escroquerie.

De la même manière, il est interdit d’inviter quelqu’un avec insistance à venir manger chez soi, alors qu’on sait parfaitement qu’il ne viendra pas. On ne doit pas non plus envoyer de cadeaux à un ami, lorsqu’on sait qu’il les refusera. Il est également interdit de lui proposer de se servir d’une chose autant qu’il le souhaite, lorsqu’on sait pertinemment que les réserves sont épuisées (ou si l’on sait qu’il n’en voudra pas). En effet, toutes ces attitudes incitent l’autre à éprouver de la reconnaissance à notre égard, sans que rien ne la justifie.

Néanmoins, il n’est interdit d’inviter une personne qui ne viendra de toutes les façons pas, que si on le fait avec une grande insistance. En revanche, réitérer l’invitation seulement une ou deux fois reste permis, si on le fait uniquement par marque de respect, puisque tel est l’usage. D’ailleurs, dans certaines situations, le fait de ne pas l’inviter du tout peut même être pris comme un manque de considération.

Dans ce cas, il sera même nécessaire de l’inviter, bien qu’on sache éperdument que l’invitation n’aboutira pas. Par contre, si l’on souhaite véritablement que notre ami mange à notre table, et que l’on a réellement un repas à lui proposer, il est alors permis de l’inviter avec insistance, dans la mesure où notre démarche est sincère et que sa gratitude à notre égard sera alors justifiée.
 

Une reconnaissance injustifiée

On ne peut faire croire à un invité qu’on ouvre une bouteille de vin de qualité spécialement pour lui, alors qu’on comptait l’ouvrir de toutes les façons. En effet, ceci l’incite à nous exprimer une reconnaissance injustifiée. Il faudra donc lui annoncer clairement que la bouteille n’est pas ouverte spécialement en son honneur.

En revanche, s’il s’agit d’un invité de marque, pour lequel on aurait de toutes les façons ouvert cette bouteille de vin, il n’est pas obligatoire de l’en informer.

Dans un but utile

Dans certaines situations, on peut être éventuellement autorisé à tromper son prochain pour éviter de subir un dommage financier, moral ou physique. 

On pourrait en effet assimiler cet interdit à celui du mensonge, qu’il est permis de transgresser pour se protéger d’un préjudice.


Kol Touv.

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