Parler, c’est souvent une habitude toute féminine. La parole, on l’aime parce qu’elle nous permet d’exprimer nos émotions, d’analyser nos sentiments ou encore de renforcer nos relations avec les autres. Pourquoi alors nos Sages nous enseignent-ils que le silence est une valeur qu’il faut rechercher, pour notre bien à toutes ? S’agit-il uniquement d’un moyen de ne pas dire de médisance ou de mauvaises choses ? Pas seulement…

Savoir écouter pour mieux parler

Le silence n’est pas qu’une absence de bruit, c’est aussi une absence de mots.

Il y a des silences dans nos paroles qui envoient des messages négatifs.

Par exemple, quand on boude par colère ou vexation (soyons honnêtes, nous sommes beaucoup à l’avoir expérimenté) : c’est un refus de parler.

Il arrive aussi que le mutisme soit dû à une incapacité à parler. Imaginez une femme d’une grande timidité qui n’oserait pas prendre la parole en public lors d’une réunion de travail. Elle aimerait, mais ne peut pas exprimer son avis. Pour elle, le silence est enfermant.

On a tendance, à tort, de penser que se taire n’est pas positif. Alors que déjà nos Sages ont mis en lumière qu’en réalité, le silence est une force à développer avec les autres, mais aussi pour nous-mêmes.

C’est déjà une forme de respect dans la communication. Prenons une scène courante : une amie nous raconte quelque chose qui lui est arrivé la veille. Dans ce cas précis, se taire signifie lui donner de la place et de l’attention qui lui sont nécessaires. Par notre silence, on lui montre qu’on l’écoute (ce qui est vraiment impossible quand on coupe la parole à l’autre). Et cela renforce nos liens d’amitié.

Et quand il s’agit de s’exprimer, il nous sera toujours bénéfique de marquer un temps de pause avant de prendre la parole. Même quand on nous a posé une question !

Cela permet de montrer à notre interlocuteur qu’on réfléchit avant de parler, qu’on n’agit pas avec impulsivité. Cela nous donne également le temps de choisir les bons mots, ceux qui auront plus d’impact et de sens. 

Conseil pratique : Prenez le temps de toujours réfléchir quelques secondes avant de répondre. Vous verrez combien ce temps, aussi infime soit-il, sera précieux et vous aidera à toujours parler avec justesse…

Baisser le son 

Avez-vous déjà vécu ce moment où vos enfants veulent tous parler en même temps ? La situation est toujours la même : c’est la cacophonie et on ne comprend rien !

Pour pouvoir comprendre, on a justement besoin de silence. C’est comme l’oxygène nécessaire à notre cerveau, ce qui va lui donner la possibilité d’analyser des informations entendues.

Malheureusement, ça devient de plus en plus compliqué dans notre quotidien, entre les bips de nos multiples outils électroniques ou les klaxons des voitures. Nous sommes constamment cernées par le bruit et nous laissons de moins en moins “d’air” à notre cerveau pour formuler des pensées calmement.

Résultat : sans nous en rendre réellement compte, on s’épuise. Passer nos journées dans le bruit, dans l’écoute de musiques et les cris des enfants, nous fatigue jour après jour. Et pour pouvoir recharger nos batteries, nous avons besoin de réintroduire le silence dans nos vies. 

Dans les villes urbaines se développent depuis des années des activités d’un nouveau genre : cours de méditation et retraites silencieuses. Comme s’il s’agissait de nouvelles inventions destinées à nous apporter du bien-être.

Quant à la femme juive, elle, elle a dans ses mains un trésor d’une valeur inestimable offert par Hachem : le Chabbath.

Ce jour central dans la vie juive l’est entre autres pour sa capacité à recharger nos batteries pour toute la semaine à venir.

Pour celles qui vivent en Israël, dès que Chabbath entre, vous n’avez pas besoin de tendre l’oreille pour vous apercevoir que tout change : on n’entend plus par les fenêtres la circulation, ni les sonneries des écoles… tout devient paisible à l’extérieur. Même à la maison, c’est une autre mélodie : plus douce, plus tranquille, on aime savourer le silence. Pendant ce jour exceptionnel, on prend le temps de parler… et d’écouter.

Conseil pratique : prenez un moment pour vous pendant Chabbath, pour vous mettre au calme. Cela peut être la sieste de l’après-midi (quand par miracle cela est possible !), ou quelques minutes assises sur un banc, seule, ou pendant que les enfants jouent au parc. Vous verrez comme cela a un effet régénérateur !

Béhatsla’ha à toutes !