Elève du Collel Vayizra' Itshak, Rabbi Mordékhai Steboun vous offre 3 jolies perles d'enseignements sur la Paracha de la semaine, afin d'agrémenter spirituellement votre table du Chabbath !
 

1. ‘Hanouka : Agissons !

La Guémara Chabbath nous apprend deux enseignements au nom de Rabbi Tan’houm :

1 - Une bougie de ‘Hanouka qui serait placée à une hauteur de 20 Amot (environ 10 mètres) ne rend pas quitte de la Mitsva.

2 - Concernant la Paracha de la semaine dernière (Vayéchev), il est dit au sujet de la vente de Yossef : « et le puits était vide et il n’y avait pas d’eau ». Si le puits était vide, c’est que forcément il n’y avait pas d’eau ! Cela vient nous enseigner que certes, il n’y avait pas d’eau, mais il y avait des serpents et scorpions.

Quel rapport y a-t-il entre la fête de ‘Hanouka et Yossef qui fut jeté dans le puits ?

Réouven, le frère aîné de Yossef, voulait sauver son frère et conseilla alors de le jeter dans le puits plutôt que de le tuer. Mais dans ce puits, il y avait des serpents et des scorpions. Qu’a-t-il gagné ? Réouven réfléchit : c’est Hachem qui déterminera ce qui arrivera : je dois sauver Yossef, et ce qui compte, c’est que mes frères ne le tuent pas. Que faire ? Le minimum que je puisse faire c’est de le jeter dans le puits, et si Hachem veut le sauver, Il pourra aussi le sauver là-bas. Plus, je ne peux pas !

Et c’est exactement ce qui s’est passé avec les ‘Hachmonaïm.

Pouvaient-ils vaincre l’empire grec ? C’est sûr que non ! Alors pourquoi sont-ils partis en guerre ?

Ils ont fait le même raisonnement que Réouven : les grecs font des ravages au sein du peuple juif (interdiction de faire Chabbath, d’étudier…), que faire ? Hachem veut que l’on fasse notre travail, à savoir faire la guerre. Si Hachem veut nous sauver, Il le fera, mais nous devons agir en fonction de nos moyens !

C’est le lien entre les deux enseignements de Rabbi Tan’houm : l’homme doit faire tout ce qui est en son pouvoir même si cela ne semble pas réalisable. Le reste, si Hachem veut, alors Il le fera, s’Il ne veut pas, Il ne le fera pas. A nous d’agir !

Bonus : En fait, Réouven ne savait pas qu’il y avait des serpents et des scorpions car le puits avait une profondeur de 10 mètres, comme dans le cas de la bougie de ‘Hanouka qui n’est pas visible d’emblée à une telle hauteur, et c’est pourquoi ces deux enseignements ont été dits en même temps !
 

2. L’ambassade en terre d’Israël

Le Midrach nous enseigne au nom de Rabbi ‘Hanina Hacohen la chose suivante : j’ai servi dans le Beth Hamikdach et il y a eu un miracle avec la Ménora (le Candélabre), lorsqu’on l’allumait en début d’année, elle s’éteignait en fin d’année !

Il faut comprendre : si à l'époque de Rabbi ‘Hanina Hacohen un tel miracle d’une durée d’une année a eu lieu, alors pourquoi fêter le miracle de ‘Hanouka qui ne dura que 8 jours ?

Essayons un peu de changer notre vision des évènements et nous pourrons comprendre.

Chaque pays dispose de représentants à travers les autres pays : les ambassadeurs. Ceux-ci travaillent dans une ambassade qui est en quelque sorte un pays dans un autre pays et qui fonctionne avec ses propres lois sans être soumise aux lois du pays hébergeur.

Bien entendu, tout ceci n’est valable que si l'ambassade est en activité. Dans le cas contraire, cette ambassade redevient soumise aux lois du pays.

Le Beth Hamikdach ressemble à une ambassade, dans la mesure où il représente la royauté divine sur terre. Et ce qui se passe dedans n’est pas surprenant, car il n’est pas soumis aux lois de la nature mais à ses propres lois. Plusieurs millions de personnes pouvaient se tenir à l’étroit, et une minute après tout le monde pouvait se prosterner largement, la colonne de fumée des sacrifices se maintenait constamment droite même s’il y avait une tempête qui soufflait… Et ce ne sont que quelques exemples.

C’est pourquoi le miracle à l’époque de Rabbi ‘Hanina Hacohen n’est pas étonnant et correspond aux propres lois du Beth Hamikdach.

En revanche, à l’époque de ‘Hanouka, après que les grecs aient rendu impur le Beth Hamikdach, celui-ci n’avait plus d’activité et les règles de la nature ont été rétablies. Malgré cela, Hachem nous a fait un miracle : la quantité d’huile nécessaire pour un jour dura huit jours !

C’est évident qu’il fallait instaurer une fête pour se souvenir d’un tel miracle !
 

3. Les rêves : vérité ou mensonge ?

« Et Pharaon rêve … » (41,1)

Nous avons de manière générale, un rapport particulier avec les rêves : c'est-à-dire que nous les considérons comme des choses futiles, sans réalité concrète. Et c’est ainsi que la Torah les caractérise dans la Guémara.

Un jour, un juif demanda au Steïpeler, le père de Rav Haim Kaniewski Chlita, la chose suivante : « Pourquoi dit-on que les rêves n’ont pas de réalité concrète ? Il y a quelques semaines, j’ai rêvé que mon frère mourrait. Et en effet, j’ai appris que la nuit même où j’ai rêvé, mon frère quittait ce monde ! »

Le Rav lui répondit : « Cela ressemble à une personne que l’on qualifie de "menteur". Cependant, ce n’est pas juste de dire que cette personne ne dit pas la vérité de temps en temps. Par exemple, si elle dit qu’elle a faim et qu’elle veut manger, c’est VRAI. En fait, cette personne a l’habitude de mentir, mais cela ne veut pas dire qu’elle ment tout le temps. »

Ainsi, les rêves, la plupart du temps, ne sont pas fiables et véridiques, mais il est possible que de temps en temps ils soient vrais.
 

Chabbath Chalom !