Il est avéré que, souvent, les mots, le vocabulaire crée une atmosphère et s’inscrit donc dans une société. Mais lorsque les mots ne plaisent plus, socialement, et pourtant les mêmes phénomènes continuent à exister, on change le vocabulaire, mais l’idée survit. Au début de l’Histoire, le christianisme, devenu le VERUS ISRAEL, déteste les Juifs qui refusent la nouvelle religion. Comme ils n’acceptaient pas le christianisme, Augustin décréta que les Juifs étaient témoins de la vérité chrétienne. Pascal reprendra l’idée d’Augustin : grandeur des Juifs AVANT le christianisme, misère des Juifs APRÈS : ils deviennent TÉMOINS. Haine religieuse, à cette époque. Plus tard, après l’émancipation, les Juifs cherchent à s’assimiler. Cette tentative ne réussira pas. L’affaire Dreyfus en est le résultat. On invente le terme « antisémitisme », expression impropre pour les Juifs, car les Arabes sont aussi descendants de SEM, fils de Noah, par Ichmaël, fils d’Avraham. Le terme resta cependant fixé contre le peuple juif. Puis, au lendemain de la Shoah, l’antisémitisme changea de nom, et se transforma en « antisionisme ». Le « sionisme » n’étant plus tellement significatif, la vieille haine du peuple juif touche aujourd’hui l’État d’Israël. Un journaliste anglais vient de publier un livre qu’il appelle « Israélophobie ». Ce livre démontre que la vieille haine ancestrale envers le peuple juif se concentre aujourd’hui sur l'État d’Israël.

Cette nouvelle détestation du peuple juif – ancienne – nouvelle – se fonde sur deux axes, un positif et un négatif. D’une part, l’État juif est un État moyen : la qualité de vie est supérieure à celle de tous les pays du Moyen-Orient. Il se classe 4ème dans un rapport des Nations Unies sur le bonheur des habitants, loin devant les autres pays du Moyen-Orient. L’un de ses hôpitaux (Chiba, à Tel Hashomer) se situe dans la liste des 10 meilleurs hôpitaux dans le monde. C’est assurément le pays du Moyen-Orient le plus démocratique avec des élections régulières – ce qui est d’ailleurs son aspect le plus faible, car il y a un certain chaos politique interne, et donc des contestations populaires. Mais c’est là, le prix de la démocratie.

L’aspect négatif est que l’on accuse Israël de génocide, d’apartheid à l’égard des Arabes, alors que l’on n’accuse pas des puissances plus grandes. Ainsi, l’auteur de ce livre, Jake Wallis Simons, estime que le conflit israélo-palestinien occupe, sur le plan mondial, une place démesurée. « On veut critiquer la politique de Netanyahou, mais cela ne justifie pas qu’Israël soit diabolisé à ce point… Il est nécessaire de donner une réponse à cette nouvelle intolérance » (L’Express 3786 p. 71). Il ajoute : « Cette israélophobie vise à délégitimiser les fondements mêmes de l’existence d’Israël ». On n'ose pas être antisémite, car il n’est pas correct d’être raciste, mais on délégitimise l’existence de l’État juif, et, en fait, c’est le même objectif qui est obtenu.

À ce stade de cette nouvelle version de la haine d’Israël, il importe de reconnaître d’abord l’erreur essentielle de Théodore Herzl, convaincu que l’existence d’un lieu commun pour le peuple juif éliminerait l’antisémitisme.

Herzl ignorait apparemment, malgré son bon vouloir, que l’existence matérielle, physique du peuple juif est basée sur cette haine essentielle : Sinaï – la Révélation – évoque la Sina – haine – dont Israël est la victime. Cela signifie en réalité que la seule réponse à la haine est la Révélation du Créateur au Mont Sinaï. Seule la Torah est le ciment qui donne un sens à l’existence d’Israël, et unit, en fait, le peuple. Toute autre tentative d’unir le peuple se heurte à cette aversion radicale pour Israël. Ce journaliste britannique a su découvrir le LIEN entre les divers modes d’opposition, à travers les siècles, à Israël, mais ce qu’il faut souligner, pour nous, c’est la raison de ce lien : seule la fidélité à la tradition peut maintenir l’unité, et répondre à l’adversité. 'Amalek l’avait compris, puisqu’il est venu AVANT qu’Israël arrive au Mont Sinaï. La seule destruction possible de l’être juif serait ce qu’à D.ieu ne plaise – un abandon de la Torah. C’est la menace de l’Éternel à Moché après la faute du veau d’or. La réponse est notre prière au Tout-Puissant, de nous rapprocher de la sainteté et de la pureté qui maintiennent Israël.

Mais il faut, ici et maintenant plus que jamais, reconnaître l’aspect eschatologique, messianique, de cette remarque du journaliste britannique qui a senti le lien entre les divers avatars de la haine des nations. La permanence de cette haine est, évidemment, la preuve que l’époque messianique se rapproche par la convergence des haines de l’humanité. La globalisation actuelle doit se transformer en une prise de conscience de la futilité du néant. Le négatif, 'Amalek, doit disparaître finalement pour que le Nom de D.ieu soit total. Le Nom à deux lettres se transformera en Nom à quatre lettres, c’est-à-dire que les contradictions des diverses haines se dilueront. Un livre comme ce livre sur « L’israélophobie » illustre cette démarche, sans prendre conscience OÙ elle mène. Notre foi est qu’elle mène l’humanité vers la révélation de la vérité pour l’humanité entière !

P.S. Ces lignes ont été écrites au lendemain du très grand miracle que fut l’échec de l’assaut iranien contre Israël ! Sachons remercier le Tout-Puissant, tâchons d’être dignes de Ses bienfaits, et découvrons, une fois de plus, la proximité de l’ère messianique. TODA LACHÈM (Merci à D.ieu).