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Torah écrite (pentateuque) » Nombres (Bamidbar)

Chapitre 21

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21,1
Le Cananéen, roi d'Arad, qui habitait au midi, ayant appris qu'Israël s'acheminait par ces régions, attaqua les Israélites et en fit quelques-uns prisonniers.
Entendit le Kena‘ani

Il entendit que Aharon était mort et que les nuées de gloire avaient disparu…, comme indiqué dans le traité Roch hachana (3a). Et ‘Amaleq a toujours été la cravache servant à punir Israël, prête à sévir à tout moment (Midrach Tan‘houma)

Habitant au sud

Il s’agit de ‘Amaleq, comme il est écrit : « ‘Amaleq demeure dans le pays du sud » (supra 13, 29) (Midrach Tan‘houma). Le texte change son appellation et le désigne sous le nom de Kena‘an, afin que les enfants d’Israël demandent dans leurs prières au Saint béni soit-Il de « donner les Kena‘ani dans leurs mains », bien que ce n’en soit pas. Israël a constaté que leurs vêtements étaient ceux de ‘Amaleq et leur langue celle de Kena‘an. Ils se sont dit : « Nous allons prier sans précision de nom », comme il est écrit : « Si donner, tu donnes “ce peuple-ci” dans ma main… » (verset 2)

Le chemin de Atharim

Le chemin du sud, celui emprunté par les explorateurs, comme il est écrit : « Ils montèrent dans le sud » (supra 13, 22). Autre explication : Le chemin de Atharin, c’est le chemin du grand « guide » (tayyar) qui marchait devant eux, comme il est écrit : « un voyage de trois jours pour explorer (lathour) pour eux une tranquillité » (supra 10, 33) (Midrach Tan‘houma)

Il en emprisonna une captivité

Une servante en tout et pour tout (Yalqout chim‘oni)

21,2
Mais Israël fit un vœu à l'Éternel en disant: "Si tu livres ce peuple en mon pouvoir, je vouerais ses villes à l'anathème."
Je vouerai à la destruction

Je consacrerai leur butin au sanctuaire

21,3
L'Éternel écouta la voix d'Israël et lui livra les Cananéens; et on les frappa d'anathème, eux et leurs villes, et l'on donna à ce lieu le nom de Horma.
Il les voua à la destruction

En les tuant

Et leurs villes

En les vouant au sanctuaire

21,4
Ils partirent de Hor-la-Montagne dans la direction de la mer des Joncs, pour tourner le pays d'Edom. Le peuple perdit courage pendant cette marche,
Le chemin de la mer des Joncs

À cause de la mort de Aharon et de la guerre qu’ils ont eu à mener, ils ont rebroussé chemin en direction de la mer des Joncs, trajet qu’ils avaient suivi lors du prononcé de la punition liée aux explorateurs, comme il est écrit : « … et partez vers le désert, par le chemin de la mer des Joncs » (Devarim 1, 40). Ils ont alors rebroussé chemin de sept étapes, comme il est écrit : « Et les fils d’Israël sont partis de Beéroth-Benei-Ya‘aqan pour Mosséra, là est mort Aharon… » (Devarim 10, 6). Mais est-ce à Mosséra qu’il est mort ? N’est-ce pas plutôt à Hor-la-montagne ? En fait, ils y ont repris le deuil et ils y ont récité des oraisons funèbres comme s’il avait été là, devant eux. Et si tu étudies l’itinéraire (infra 33, 31 et suivants), tu trouveras sept étapes entre Mosséra et Hor-la-montagne (Midrach Tan‘houma)

Pour contourner le pays d’Édom

Puisqu’on ne les avait pas autorisés à traverser son pays

L’âme du peuple se découragea (littéralement : « l’âme se rétrécit ») dans le chemin

À cause de la fatigue du voyage, laquelle leur pesait. Ils se sont dit : « À présent que nous étions sur le point d’entrer dans le pays, voilà que nous rebroussons chemin ! La même chose est arrivée à nos ancêtres, qui ont dû rester trente-huit ans jusqu’à ce jour. » Voilà pourquoi leur âme s’est découragée à cause des peines du voyage, en français médiéval : « encrot lor » (« cela les dégoûtait »). Et il n’est pas correct de dire que « l’âme du peuple se découragea “parce qu’ils étaient” dans le chemin » sans indiquer la raison de leur découragement. Car toutes les fois que le texte parle de « rétrécissement de l’âme », il donne la raison de son rétrécissement. Exemples : « … et mon âme fut rétrécie “à cause d’eux” » (Zekhariya 11, 8), « … et son âme fut rétrécie “de la misère d’Israël” » (Choftim 10, 16). On peut employer l’expression « rétrécissement de l’âme » à propos de toute chose pénible qui survient à l’homme. Lorsqu’un homme est tourmenté, son esprit ne dispose pas d’un horizon assez large pour lui permettre d’assumer ce qui lui arrive, ni son cœur de la place nécessaire pour y abriter sa douleur. Quant à cette chose pénible même, on peut lui appliquer un terme exprimant l’idée d’intensité, parce qu’elle est trop grande, trop lourde pour l’homme. Exemple : « … et leur âme aussi se dégoûta de moi » (Zekhariya ibid.), c’est-à-dire qu’elle s’est élevée contre moi. Autre exemple : « Et elle augmente : tu me fais la chasse comme un lion… » (Iyov 10, 16). Le principe de cette explication est que tout « rétrécissement de l’âme » à cause d’une chose signifie qu’on ne peut pas la supporter, que la raison ne peut la souffrir

21,5
et il se plaignit de Dieu et de Moïse: "Pourquoi nous avez-vous tirés de l'Egypte, pour nous faire mourir dans ce désert? Car il n'y a point de pain, point d'eau, et nous sommes excédés de ce misérable aliment."
Contre Eloqim et contre Mochè

Ils ont mis sur le même plan serviteur et maître (Midrach Tan‘houma)

Pourquoi nous avez-vous fait monter

Tous deux sur le même plan

Et notre âme est dégoûtée

Cela est aussi une expression de « rétrécissement de l’âme » et de dégoût

Du pain misérable (haqeloqel)

C’est parce que la manne était entièrement assimilée dans les organes qu’ils l’ont appelée qeloqél (« léger »). Ils se sont dit : « Cette manne va se gonfler dans nos intestins. À-t-on jamais vu une créature née d’une femme avaler sans évacuer d’excréments ? » (Yoma 75b, ‘Avoda zara 75b)

21,6
Alors l'Éternel suscita contre le peuple les serpents brûlants, qui mordirent le peuple, et il périt une multitude d'Israélites.
Les serpents brûlants

Ils brûlaient l’homme par le venin de leurs dents

Ils mordirent le peuple

Que revienne le serpent qui a été puni pour avoir calomnié, et qu’il punisse ceux qui ont calomnié ! Que revienne le serpent pour qui tous les aliments ne possèdent qu’un seul goût, celui de la terre, et qu’il punisse les ingrats chez qui une seule nourriture prend des goûts multiples ! (Midrach Tan‘houma)

21,7
Et le peuple s'adressa à Moïse, et ils dirent: "Nous avons péché en parlant contre l'Éternel et contre toi; intercède auprès de l'Éternel, pour qu'il détourne de nous ces serpents!" Et Moïse intercéda pour le peuple.
Mochè pria

D’où l’on apprend que celui à qui l’on demande pardon ne doit pas avoir la cruauté de le refuser (Midrach Tan‘houma)

21,8
L'Éternel dit à Moïse: "Fais toi-même un serpent et place-le au haut d'une perche: quiconque aura été mordu, qu'il le regarde et il vivra!"
Sur une perche

Sur une bannière appelée en français: « portique ». De même : « … et comme une bannière (oukheness) sur la colline » (Yecha’yah 30, 17), « … j’élèverai ma bannière (nissi) » (Yecha’yah 49, 22), « élevez une bannière… » (Yecha’yah 13, 2). Parce qu’elle est haute, bien apparente et visible, on l’appelle « bannière »

Quiconque sera mordu

Lorsqu’on est mordu par un chien ou par un âne, on en souffre jusqu’à en dépérir. La morsure du serpent était cependant plus rapidement mortelle. Voilà pourquoi le texte commence par dire, [à propos de quiconque ayant été mordu] : « il la regardera » – d’un regard indéterminé, tandis qu’il précise, s’agissant d’une morsure du serpent, qu’il le « fixait du regard ». Celui qui avait été mordu par un serpent ne guérissait rapidement que s’il le fixait intensément du regard (Midrach Tan‘houma). Et nos maîtres ont enseigné : Un serpent peut-il donc faire vivre ou faire mourir ? Cela veut dire que lorsque les enfants d’Israël regardaient vers le haut et soumettaient leur cœur à leur père dans le ciel ils étaient guéris, et sinon ils dépérissaient (Roch hachana 29a)

21,9
Et Moïse fit un serpent d'airain, le fixa sur une perche; et alors, si quelqu'un était mordu par un serpent, il levait les yeux vers le serpent d'airain et était sauvé.
Un serpent de cuivre (ne‘hach ne‘hocheth)

Il ne lui avait pas été ordonné de le faire en cuivre, mais Mochè s’est dit : « Le Saint béni soit-Il l’appelle na‘hach. Je vais donc, par assonance, le faire en cuivre (ne‘hocheth). 

21,10
Les enfants d'Israël levèrent le camp, puis campèrent à Oboth.
21,11
Partis d'Oboth, ils campèrent à lyyê-Haabarîm, dans le désert situé devant Moab, vers le soleil levant.
À ‘Iyyé-Ha‘avarim

Je ne sais pas pourquoi cet endroit est appelé ‘Iyyim. Le mot ‘aï signifie : ruine, endroit balayé. Seule la lettre ‘ayin fait partie du radical, du même mot que yaïm (« pelles ») (voir Chemoth 27, 3) ou dans : « et la grêle balayera (weya‘a)… » (Yecha’yah 28, 17)

Ha‘avarim

Chemin de passage (ma‘avar) servant à ceux qui traversaient le mont Nevo en direction du pays de Kena‘an. Il formait la frontière entre le pays de Moav et celui de Émori

Sur la face de Moav

À l’est du pays de Moav

21,12
De là ils repartirent et campèrent dans la vallée de Zéred.
21,13
De là ils repartirent et campèrent sur la rive de l'Arnon située dans le désert et partant du territoire des Amorréens; car l'Arnon est la frontière de Moab, entre Moab et le territoire amorréen.
De la limite (miguevoul) du Émori

La limite extrême de leur territoire, comme dans : « la limite de Moav » (Devarim 2, 18). Le mot guevoul signifie : « frontière », « extrémité »

De l’autre côté de l’Arnon

Ils ont contourné le pays de Moav par tout le sud et l’est jusqu’à atteindre l’autre rive de l’Arnon, en pays du Émori, au nord du pays de Moav

Qui sort de la limite du Émori

Une langue de terre appartenant aux Émoris fait saillie depuis leur frontière et pénètre en territoire de Moav jusqu’au Arnon qui forme la frontière de Moav. C’est là qu’ont campé les enfants d’Israël, sans toutefois pénétrer en territoire de Moav. « Car l’Arnon est la limite de Moav », et ils ne leur avaient pas donné la permission de traverser leur pays. Mochè n’a pas fait état de cette interdiction, contrairement à Yifta‘h : « Et il envoya aussi au roi de Moav, mais il ne voulut pas » (Choftim 11, 17). Cependant, Mochè y a fait allusion lorsqu’il a dit : « Comme m’ont fait les fils de ‘Essaw, qui demeurent dans Sé‘ir, et les Moavis, qui demeurent à ‘Ar… » (Devarim 2, 29) – de même que ceux-là ne nous ont pas permis de traverser leur pays, de même Moav (Midrach Tan‘houma)

21,14
C'est pourquoi l'on cite, dans l'histoire des guerres du Seigneur, "Vaheb en Soufa, et les affluents de l'Arnon;
C’est pourquoi il est dit

À propos de cette étape et des miracles qui s’y sont produits, « il est dit dans le livre des guerres de Hachem » que lorsqu’on raconte les miracles dont ont bénéficié nos ancêtres, on fait état de Wahév, etc

Wahév

Comme yahév. De même que l’on dit : waèd au lieu de : yaèd, de même dit-on : wahév au lieu de yahév. Le waw fait partie de la racine. Le mot signifie : ce que Hachem leur « a donné » (yahév) et comment Il a multiplié les miracles à la mer des Joncs (soufa)

Et les vallées de l’Arnon

De même que l’on raconte les miracles de la mer des Joncs, de même doit-on raconter ceux des vallées de l’Arnon, puisque là aussi de grands miracles ont été opérés (Midrach Tan‘houma). Et lesquels ?

21,15
et encore le bassin des rivières, qui s'étend vers Chébeth-Ar et confine à la frontière de Moab..."
Et la cascade (weèchèd) des vallées

Le Targoum Onqelos traduit échèd par chefoukh (« le déversement » des torrents), car là a été versé le sang des Émoris qui s’y étaient embusqués. Les montagnes y étaient élevées et la vallée profonde et étroite. Les montagnes étaient si rapprochées l’une de l’autre que l’on pouvait se parler d’un sommet à celui lui faisant face. Un chemin passait au fond de la gorge. Les Émoris se sont dit : « Lorsque les enfants d’Israël entreront dans le pays en traversant le défilé, nous sortirons des grottes des montagnes qui la dominent et nous les tuerons avec des flèches et des pierres servant de projectiles. » Ces anfractuosités se trouvaient dans la montagne du côté de Moav, et face à elles, sur la montagne du côté de Émori, se trouvaient des éperons et des corniches formant saillie. Aussitôt qu’Israël s’est engagé dans le passage, la montagne située en Erets Yisrael s’est mise à trembler, comme une servante qui sort accueillir sa maîtresse, et elle s’est rapprochée de celle du côté de Moav. Les éperons ont pénétré dans les anfractuosités et ont tué leurs occupants. Voilà ce que veut dire : « qui s’incline vers Chèvèth-‘Ar » – la montagne s’est inclinée pour se rapprocher du territoire de Moav et s’y agglutiner. Telle est l’idée contenue dans les mots : « et s’appuie à la limite de Moav » (Midrach Tan‘houma)

21,16
Puis, ils gagnèrent Beêr, ce puits à propos duquel le Seigneur dit à Moïse: "Assemble le peuple, je veux lui donner de l'eau."
Et de là vers Beér

De là la cascade s’est jetée dans le puits. Comment cela ? Le Saint béni soit-Il a dit : « Qui fera connaître tous ces miracles à mes enfants ? » Comme le dit le proverbe, « si tu donnes du pain à un enfant, fais-le savoir à sa mère ! » (Chabath 10b). Après leur passage, les montagnes ont retrouvé leur place, et le puits a été précipité dans la vallée d’où il a ramené du sang des tués, des bras et des membres qu’il a fait défiler autour du camp. Israël l’a vu et a entonné un cantique (Midrach Tan‘houma)

21,17
C'est alors qu'Israël chanta ce cantique: "Jaillis, ô source! Acclamez-la!...
Monte

De la vallée, et fais monter vers moi ce que tu portes ! Et d’où sait-on que c’est le puits qui le leur a appris ? De ce qu’il est écrit : « et de là vers Beér » (verset 16). Mais le puits n’a-t-il existé que depuis ce moment-là ? Ne les accompagnait-il pas depuis le début des quarante ans ? En fait, il était descendu pour donner de la notoriété aux miracles. Il en va de même de : « Alors chantera Israël… ». Ce cantique a été récité à la fin des quarante ans, tandis que le puits leur a été donné au début de cette période. Et pour quelle raison n’en est-il fait mention qu’ici ? La réponse à cette question se trouve dans le commentaire ci-dessus (Midrach Tan‘houma)

21,18
Ce puits, des princes l'ont creusé, les plus grands du peuple l'ont ouvert, avec le sceptre, avec leurs verges!..." Et de Midbar ils allèrent à Mattana;
Puits

C’est le puits qu’ont foré les princes : Mochè et Aharon

Avec leurs bâtons (bemich‘anotham)

Le mot bemich‘anotham veut dire : « avec leurs bâtons »

Et de Midbar

Il leur a été donné

21,19
de Mattana à Nahalïel; de Nahalïel à Bamoth;
Et de Matana

Comme le rend le Targoum Onqelos

21,20
et de Bamoth, au plateau qui est dans la campagne de Moab, au sommet du Pisga, d'où l'on découvrait l'étendue du désert.
Et de Bamoth

C’est là qu’est mort Mochè et là qu’a disparu le puits. Autre explication : « L’ont creusé les hommes nobles du peuple » (verset 18) signifie que lors des étapes, chaque prince prenait son bâton et tirait une ligne vers son drapeau et son camp. L’eau du puits suivait ce tracé et elle arrivait jusque devant le campement de chaque tribu (Midrach Tan‘houma)

Avec le législateur (verset 18)

Par l’intermédiaire de Mochè, qui est appelé « législateur », comme il est écrit : « … car là était cachée la part du législateur » (Devarim 33, 21). Et pourquoi le nom de Mochè n’apparaît-il pas dans ce cantique ? Parce qu’il a été puni à cause du puits. Et puisque n’apparaît pas le nom de Mochè, n’apparaît pas non plus celui du Saint béni soit-Il. Cela ressemble à un roi que l’on aura invité à un banquet. Il dira : « Si mon ami y est, j’y serai aussi. Sinon, je n’irai pas » (Midrach Tan‘houma)

Au sommet du Pisga

Comme le rend le Targoum Onqelos : « le sommet de la hauteur ». Le mot pisga veut dire : « hauteur », comme dans : « élevez (pisgou) ses palais » (Tehilim 48, 14)

Et l’on peut regarder

Cette hauteur « regarde » l’endroit appelé yechimon, terme voulant dire : « désert aride ». Autre explication : Le puits pouvait être regardé depuis le désert, car il était enfoui dans le lac de Tibériade. Celui qui se trouve dans le désert voit distinctement dans le lac comme une sorte de formation rocheuse : C’est le puits. Ainsi l’explique Rabi Tan‘houma

21,21
Israël envoya des députés à Sihôn, roi des Amorréens, pour lui dire:
Israël envoya des messagers

Alors que cet envoi de messagers est attribué ailleurs à Mochè, comme il est écrit : « J’ai envoyé des messagers, du désert de Qedémoth, à Si‘hon, roi de ‘Hechbon… » (Devarim 2, 26). De même : « Mochè envoya des messagers, de Qadéch vers le roi d’Édom… » (supra 20, 14). Et il est écrit à propos de Yifta‘h : « Israël envoya des messagers au roi d’Édom… » (Choftim 11, 17). Ces versets, en fait, se complètent les uns les autres, et ce que l’un dissimule l’autre le révèle. Car Mochè s’identifie à Israël et inversement, cela pour t’apprendre que le prince d’une génération l’incarne entièrement, car le prince constitue sa totalité (Midrach Tan‘houma)

21,22
"Je voudrais passer par ton pays. Nous ne traverserons ni champs ni vignobles, nous ne boirons point de l'eau des citernes; nous irons par la route royale, jusqu'à ce que nous ayons passé ta frontière."
Je passerai dans ton pays

Bien qu’ils n’aient pas reçu l’ordre d’engager avec eux des pourparlers de paix, ils la leur ont néanmoins demandée (Midrach Tan‘houma)

21,23
Mais Sihôn ne permit point à Israël de traverser son territoire; et Sihôn rassembla tout son peuple, marcha à la rencontre d'Israël, vers le désert et atteignit Yahça, où il livra la bataille à Israël.
Et Si‘hon ne donna pas

Parce que tous les rois de Kena‘an lui payaient tribut afin qu’il les protège et qu’il interdise le passage aux ennemis. De sorte que, lorsque les enfants d’Israël lui ont demandé de pouvoir traverser son pays, il leur a répondu : « Mon rôle ici est de les protéger contre vous, et vous me demandez pareille chose ! » (Midrach Tan‘houma)

Il sortit à la rencontre d’Israël

Même si ‘Hechbon n’avait abrité que des mouches, aucune créature n’aurait pu la conquérir. Et même si Si‘hon s’était trouvé dans un village sans défense, aucun homme n’aurait pu le vaincre. Il en aurait été ainsi, à plus forte raison, s’il s’était trouvé à ‘Hechbon. Le Saint béni soit-Il a dit : « Pourquoi compliquer la tâche de mes enfants en les obligeant à assiéger ville après ville ? » Aussi a-t-Il incité tous les guerriers à sortir des villes et à opérer leur regroupement dans un seul endroit, et c’est là qu’ils sont tombés. Les enfants d’Israël ont fait ensuite mouvement vers les villes où ils n’ont rencontré aucune résistance, car il n’y restait plus que les femmes et les enfants (Midrach Tan‘houma)

21,24
Israël le passa au fil de l'épée, et il conquît son pays depuis l'Arnon jusqu'au Jaboc, jusqu'aux possessions des Ammonites; car elle était forte, la frontière des enfants d'Ammon.
Car elle était forte

En quoi était-elle forte ? En ce que le Saint béni soit-Il avait averti [Israël] en leur disant : « Ne leur sois pas hostile ! » (Devarim 2, 19)

21,25
Israël s'empara de toutes ces villes; et il s'établit dans toutes les villes des Amorréens, à Hesbon et dans toutes ses dépendances.
Ses banlieues

Les villages qui lui étaient contigus

21,26
Car Hesbon était devenue la ville de Sihôn, roi des Amorréens, celui-ci ayant fait la guerre au précédent roi de Moab, et lui ayant pris tout son territoire jusqu'à l'Arnon.
Et c’est lui qui guerroyait

Pourquoi fallait-il que ce fût écrit ? Parce qu’il est écrit : « Ne sois pas hostile à Moav… » (Devarim 2, 9) et que ‘Hechbon appartenait à Moav. Il est indiqué ici que Si‘hon la leur avait arrachée et que, dès lors, il était devenu loisible à Israël de l’attaquer (‘Houlin 60b)

De sa main

De sa domination

21,27
C'est à ce propos que les poètes disaient: "Venez à Hesbon! Cité de Sihôn, qu'elle se relève et s'affermisse!
C’est pourquoi

À cause de la guerre que Si‘hon a livrée contre Moav

Diront les poètes (mochlim)

Il s’agit de Bil‘am, au sujet duquel il est écrit : « Il proféra son allégorie (mechalo) » (infra 23, 7)

Les poètes

Bil‘am et Be‘or. Ce sont eux qui avaient dit 

Venez à ‘Hechbon

Que Si‘hon n’avait pas réussi à conquérir. Il avait alors engagé Bil‘am pour maudire [Moav]. Et c’est ce que lui a dit Balaq : « car “je sais” que celui que tu bénis est béni, et celui que tu maudis est maudit » (infra 22, 6) (Midrach Tan‘houma)

Qu’elle soit construite et qu’elle s’établisse

‘Hechbon, au nom de Si‘hon, pour être sa ville

21,28
Car un feu a jailli de Hesbon, une flamme, de la ville de Sihôn, qui a dévoré Ar-en-Moab, les maîtres des hauteurs d'Arnon.
Car un feu est sorti de ‘Hechbon

Après que Si‘hon l’eut conquise

Elle a dévoré ‘Ar -en-Moav

Le nom de cette province était ‘Ar en hébreu et Le‘hayyath en araméen

‘Ar -en-Moav

‘Ar qui fait partie de Moav

21,29
C'est fait de toi. Moab! Tu es perdu, peuple de Camôs!... Ses fils, il les laisse mettre en fuite, ses filles, emmener captives, par un roi amorréen, par Sihôn!
Malheur à toi

[Bil‘am et Be‘or] ont maudit Moav afin qu’il tombe dans les mains [de Si‘hon] (Midrach Tan‘houma)

Kemoch

C’est le nom d’une divinité de Moav (Choftim 11, 24)

Il a donné ses fils

Celui qui livre les enfants de Moa

« comme fuyards »

Il les fait fuir et se réfugier loin de l’épée, et ses filles sont emmenées en captivité

21,30
Hesbon perdu, nous les avons poursuivis de nos traits jusqu'à Dibôn; nous avons dévasté jusqu'à Nôfah, même jusqu'à Mèdeba!..."
L’empire de ‘Hechbon est perdu

Leur puissance

‘Hechbon est perdue jusqu’à (‘ad) Divon

La puissance et le joug que Moav avait imposés sur ‘Hechbon ont pris fin. De même, le Targoum Onqelos rend sar (« s’est retiré ») (supra 14, 9) par ‘ada, c’est-à-dire : « la domination “s’est retirée” de Divon ». Quant au mot nir (ici : « empire »), il comporte une connotation de puissance, de joug et de domination par quelqu’un, comme dans : « … afin qu’il y ait toujours une domination (nir) pour David, mon serviteur » (I Melakhim 11, 36)

Nous avons dévasté (wanachim)

Le chin de wanachim est ponctué d’un daguéch et le mot signifie : « dévastation ». Ainsi diront les poètes : « Nous les avons dévastés. 

Jusqu’à Nofakh

Nous les avons dévastés jusqu’à Nofakh

21,31
Israël s'établit donc dans le pays des Amorréens.
21,32
Moïse envoya explorer Yazêr; on s'empara de ses dépendances, et l'on déposséda les Amorréens qui y demeuraient.
Mochè envoya pour explorer Ya’zér

Les explorateurs l’ont conquise en disant : « Nous n’agirons pas comme nos devanciers, car nous faisons confiance, pour engager le combat, à la puissance que possède la prière de Mochè » (Midrach Tan‘houma)

21,33
Puis ils se dirigèrent, en montant plus haut, vers le Basan. Og, roi du Basan, s'avança à leur rencontre avec tout son peuple, pour leur livrer bataille, à Edréi.
21,34
Mais l'Éternel dit à Moïse: "Ne le crains point, car je le livre en tes mains, lui et tout son peuple, et son pays; et tu le traiteras comme tu as traité Sihôn, roi des Amorréens, qui résidait à Hesbon."
Ne le crains pas

Mochè avait peur d’engager le combat, car [Si‘hon] allait peut-être bénéficier du mérite d’Avraham, comme il est écrit : « Vint le rescapé… » (Beréchith 14, 13). Or, le « rescapé » n’était autre que ‘Og, lequel avait réchappé des Refaïm que Kedorla‘omèr et ses alliés avaient vaincus à ‘Achteroth-Qarnayim, et il est écrit : « Car seulement ‘Og, roi du Bachane, est resté du restant des Refaïm… » (Devarim 3, 11)

21,35
Et ils le battirent, ainsi que ses fils et tout son peuple, tellement qu'ils n'en laissèrent survivre aucun; et ils conquirent son territoire.
Ils le frappèrent

Mochè l’a tué, comme indiqué dans le traité Berakhoth (54b) : « ‘Og a arraché un rocher de trois parsas… 

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