A l'occasion de la Hiloula (jour anniversaire de décès), ce jour, de notre maître Rabbi Hechel, l'équipe Torah-Box est heureuse de vous faire découvrir très brièvement son parcours de vie. Celui qui parle du Tsadik le jour de sa Hiloula, celui-ci priera pour lui ! Allumez une bougie et dites "Likhvod haRav Hechel d'Apta, zékhouto taguèn 'alénou" puis priez. Que son mérite protège tout le Klal Israël, Amen !

Rabbi Avraham Yéhochoua Hechel d’Apta, surnommé le Ohev Israël d’Apta ou le Rabbi d’Apta, est né en l’an 1755 (5515) dans la ville de Migrid en Pologne. C’est le fils de Rabbi Chemouël.

Dès son enfance, il possédait d’immenses connaissances en Torah acquises grâce à l’assiduité de son étude, il descendait d’une illustre famille de rabbins, son grand-père, rabbi Hechel, était le Chakh, et il était également lié au Maharam de Lublin, et au Maharam de Padoue. Il était l’élève de Rabbi Elimélekh de Lizensk et de Rabbi Yé’hiel Mikhel de Zlatchov.

Il prit pour femme la fille de Rabbi Ya’acov de Tortchen.

Après son mariage, il a été invité à occuper le poste de Rav de la ville de Kolbosov. En l’an 1800 (5560), le Rav s’installe dans la ville d’Apta, en Pologne, où il occupe le poste d’Av Beth-Din de la ville, ce qui occupe la majorité de son temps. C’est également dans cette ville qu’il commença à devenir Admour. Les résidents de la ville l’aimaient beaucoup. Au bout de huit ans, en l’an 1808 (5568), il a été invité à occuper la fonction d’Av Beth-Din de la ville de Yass. Les habitants de la ville d’Apta, qui aimaient beaucoup leur Rav, n’acceptèrent pas de renoncer à lui, mais ce dernier affirma aux habitants de la ville qu’ils resteraient toujours gravés dans son cœur, et, pour preuve, il leur promit que son nom resterait pour toujours « le Rabbi d’Apta ».

Comme dit, le Rav fut invité à occuper le poste de Rav de la ville de Yass en Roumanie. L’un des résidents de la ville, Rabbi Yé’hiel Daniel, un riche banquier, promit au Rav que, s’il acceptait d’occuper le poste de Rav de la ville, il mettrait à sa disposition une grande maison dans laquelle il pourrait recevoir ses nombreux invités venus étudier la Torah auprès de lui.

En l’an 1814 (5574), le Rav quitta la ville de Yass et s’installa à Mézibouz, où il fut Admour et non Rav. Il y fonda un grand Beth Midrach qui existe jusqu’à aujourd’hui, et qui s’appelle le « Klauz du Aptar Rebbe ».

Dès son installation à Mézibouz, sa réputation grandit, des milliers de ‘Hassidim s’abritèrent sous son aile. Il devient le plus âgé des Admourim et tout le monde parle de lui. Il est renommé grâce à son livre, dont il porte le nom, le Ohev Israël d’Apta. Environ deux ans après le décès du Rav Baroukh, Rav de la ville de Mézibouz, Rav Avraham Yéhochoua Hechel fut invité à occuper ce poste, et à diriger par son rôle d’Admour la ville de la ‘Hassidout.

Douze ans après, en l’an 1825 (5585), le 5 Nissan, le Rav appela ses deux fils et leur enjoignit de ne pas écrire sur son tombeau de louanges, à part celle d’Ohev Israël, qui témoigne de son amour pour ses frères juifs. Ce même jour, il décéda, et son âme pure monta au Ciel. Son enterrement eu lieu en présence des milliers de ses ‘Hassidim. Il est inhumé dans l’ancien cimetière de la ville, à la gauche de son ami, Rabbi Baroukh de Mézibouz.

Sa tombe existe jusqu’à aujourd’hui et elle est située dans la stèle funéraire du Ba’al Chem Tov.
 

Yass

Il était aussi le rabbin de la ville de Yass, une station thermale. De nombreuses personnes se rendaient dans cette ville pour des raisons médicales, et de nombreux Rabbanim y séjournaient également pour respirer l’air pur qui y régnait. Une année, au mois de Nissan, le Rabbi Ya’acov de Yartchov, frère du Rabbi Chalom de Belz, et élève de Rabbi Baroukh de Mézibouz, se rendit dans cette ville.

Lorsque Rav Avraham Yéhochoua Hechel aperçut Rabbi Ya’acov, il perçut qu’il s’agissait d’un grand homme, il lui demanda de décliner son identité, et Rabbi Ya’acov répondit qu’il était le frère du Rabbi Chalom de Belz. Rabbénou l’interrogea à nouveau : « qui êtes-vous ? » Il répondit alors qu’il était l’élève de Rabbi Baroukh de Mézibouz. En entendant ces propos, Rabbénou fut transporté de joie et il l’invita chez lui pour célébrer le Séder.

Le soir de la fête, après avoir conduit le Séder, Rav Avraham Yéhochoua Hechel et Rabbi Ya’acov sortirent dans la rue, et, en chemin, il s’adressa à Rabbi Ya’acov en ces termes : « en ce moment-même, Rabbi Baroukh dit "Chéfokh ‘Hamatékha" ». Rabbi Ya’acov fut abasourdi par les propos de Rabbénou, regarda sa montre et l’heure inscrite se grava dans sa mémoire.

A l’issue de la fête, Rabbi Ya’acov retourna à Mézibouz, entra chez son Rav, Rabbi Baroukh et lui raconta tous les événements vécus auprès de Rabbénou, tout en lui précisant que Rabbénou avait indiqué l’heure à laquelle son Rav avait dit « Chéfokh ‘Hamatékha ». En entendant ceci, Rabbi Baroukh de Mézibouz fut fort étonné et répondit qu’en effet, à ce même moment, il avait récité le « Chéfokh ‘Hamatékha ».

Rabbi Baroukh fut très impressionné et annonça alors à Rabbi Ya’acov : « si dans la ville de Yass, réside un si grand Tsaddik, animé de l’esprit prophétique, je suis obligé de faire sa connaissance ». Rabbi Baroukh ordonna alors à Rabbi Ya’acov de retourner à Yass et de revenir avec Rav Avraham Yéhochoua Hechel.

A son arrivée à Mézibouz, Rabbi Baroukh le reçut avec une grande joie, et lui témoigna une grande affection. Ces deux géants spirituels s’entretinrent pendant une bonne heure. Lorsque Rabbénou quitta la maison de Rabbi Baroukh, ce dernier fit ses éloges devant sa famille et leur dit qu’il n’avait jamais rencontré quelqu’un parler un langage aussi élevé que le Rav de Yass.

Peu de temps après, Rabbi Baroukh de Mézibouz décéda, et le Rav Ya’acov se rendit à Yass pour inviter Rav Avraham Yéhochoua Hechel à occuper le poste de son défunt Rav. Il accepta l’offre et il résida à Mézibouz jusqu’au jour de sa mort.


Histoire

Un homme, dont la fille était en âge de se marier, vint trouver un jour le saint Rabbi Avraham Yéhochoua Hechel d’Apta. Il lui expliqua que dans le temps, il avait été un important commerçant, mais la roue de la fortune avait tourné pour lui et il se trouvait à présent fort démuni. Il venait donc solliciter le maître pour un conseil susceptible de l’aider à sortir de ce mauvais pas, et le prier d’implorer le Créateur en sa faveur.

Rabbi Avraham lui demanda quelle était la somme dont il avait besoin pour marier sa fille, et l’autre répondit qu’il lui fallait mille roubles. Le Rabbi lui déclara alors : « Va en paix ! Prends simplement ce conseil : la toute première marchandise qu’on te proposera d’acheter, saisis-la, et D.ieu t’enverra la réussite ! » L’homme, ne comprenant pas comment il pourrait faire la moindre transaction sans argent, garda cependant le silence et s’en remit à la promesse du maître.

« Qu’as-tu donc à regarder ? Sur la route du retour, il s’arrêta dans une auberge, où des marchands de pierres précieuses étaient attablés. Notre homme s’approcha de leur table et commença à observer les magnifiques diamants qui y étaient soigneusement posés. L’un des commerçants lui lança :

« Qu’as-tu donc à regarder ainsi ? Serais-tu intéressé par un diamant ?

— En effet, répondit son interlocuteur.

— Et de quelle somme disposes-tu ?

— Je possède en tout et pour tout un rouble ! répondit l’autre naïvement. »

A cette réponse, toute la compagnie éclata de rire. Le marchand de pierres précieuses reprit :

« Si tu veux, j’ai une marchandise que je peux te céder pour un rouble. Il s’agit de ma part dans le Monde futur. Je suis prêt à te céder toute ma récompense de l’au-delà pour un rouble.

— J’accepte, répondit le pauvre homme, mais à condition que nous consignions cette vente par écrit, en bonne et due forme. »

Le marchand, tout en continuant à pouffer, accepta cette condition. Encouragé par ses compères qui ne valaient guère mieux que lui, il écrivit sur une feuille de papier qu’il cédait toute sa part du Monde futur à Untel, pour le prix d’un rouble. L’échange fut fait, et aussitôt après, notre homme sortit un ouvrage talmudique et s’assit dans un coin de la pièce pour étudier.

Pendant ce temps, les commerçants continuaient à se moquer de cet ingénu, qui avait dépensé son dernier sou pour une chose dont nul ne connaît l’existence. Alors qu’ils riaient encore, la femme du « vendeur » entra dans l’auberge et demanda à son mari la raison de cette hilarité. Celui-ci lui raconta l’affaire en détail, mais sa femme réagit vivement : « Qui sait ? Peut-être avais-tu encore droit à une petite part dans le Monde futur ? Or, tu viens de t’en débarrasser et tu es à présent totalement démuni de récompense ! Je refuse de continuer à vivre avec un homme sans avenir spirituel. Allons immédiatement chez le Rav, je veux demander le divorce ! »

Le marchand, surpris par cette réaction, s’efforça de rasséréner sa femme, en lui expliquant qu’il ne s’agissait que d’une plaisanterie. Mais celle-ci semblait inflexible : « Je refuse de vivre avec un homme qui n’a pas de Monde futur ! » Se voyant acculé, le marchand partit à la recherche de son « acheteur » et lorsqu’il le trouva dans son coin, il lui dit :

« Tu sais aussi bien que moi que cette vente n’était qu’une plaisanterie. Alors voilà, je te rends ton rouble et tu déchires ce contrat.

— Absolument pas ! réfuta l’autre. Les affaires sont les affaires et je n’ai nullement pris celle-ci à la plaisanterie.

— Très bien, articula le vendeur en s’efforçant de garder son calme, alors je propose de te racheter ma part au Monde futur, et je t’offre en sus une dizaine de roubles.

— Je ne consens à annuler notre vente qu’en échange de mille roubles !

— De quoi parles-tu ! s’exclama le marchand de diamants. Tu voudrais une pareille somme en échange d’un simple bout de papier ? »

Mais par derrière, sa femme lui souffla : « Même s’il exige cinq mille roubles pour te rendre ton Monde futur, j’exige que tu les paies ! »

« Très bien, reprit le mari, je suis prêt à t’offrir cent roubles contre ce papier !

— Sache, répondit l’inflexible acheteur, que je ne suis pas un sot, comme toi et tes amis l’ont insinué. Je possédais moi-même une affaire florissante, mais j’ai récemment fait faillite. C’est sur les conseils de mon maître, le Rabbi d’Apta, que j’ai accepté la première transaction qui me serait proposée, car j’ai besoin de mille roubles pour marier ma fille. Par conséquent, je ne te céderai pas ce papier pour un seul sou de moins ! »

Le commerçant continua ses marchandages, proposant deux-cents, trois-cents puis cinq-cents roubles pour annuler le contrat, mais son rival répétait sans ciller : « Mille roubles, et pas un sou de moins ! »

En réalisant qu’il avait affaire à un têtu, le marchand de diamants finit par céder, et déboursa la somme de mille roubles en échange de son contrat. L’épouse, heureuse d’apprendre que son mari avait finalement récupéré sa part du Monde futur, se tourna vers le disciple du Rabbi d’Apta et le pria de lui présenter son maître.

Celui-ci accepta et lorsque la femme du marchand fut introduite dans la pièce du Rabbi, elle lui dit : « Je suis évidemment très heureuse d’avoir pu aider ce pauvre Juif à marier sa fille, mais j’aimerais tout de même poser une question au maître : la part du Monde futur de mon mari vaut-elle réellement mille roubles ? »

Rabbi Avraham lui répondit en ces termes : « Je vais vous dire l’exacte vérité : au moment de la première transaction, lorsque votre mari a vendu son Monde futur, celui-ci ne valait même pas le rouble qu’il a reçu en échange ! Toutefois, avec la seconde transaction, lors de laquelle il a aidé un Juif à marier sa fille et a accompli la mitsva de Hakhnassat Kala, sa part de Monde futur a soudain décuplé et a acquis une valeur nettement plus importante que ces mille roubles… »