En quoi la Émouna (en Hachem et les 'Hakhamim) est-elle si fondamentale ? Doit-on, pour autant, croire n'importe quel Rav ? En quoi vaut-il mieux renoncer à la venue du Machia'h que de transgresser une interdiction des 'Hakhamim ? Comment reconnaître un vrai Rav, réellement digne de confiance ? Réponse à travers des propos de Rabbi Na'hman de Breslev, du Rav de Brisk et une histoire.

La première Mitsva que le peuple juif a reçue est celle de la Émouna ; de croire en Hachem ("Anokhi Hachem Elokékha").

Croire en Hachem, c'est dans le cœur. Mais pas seulement. Cela doit aussi influencer positivement nos actions et nos émotions.

Lorsque le peuple juif devait partir en guerre (soit pour une guerre de Mitsva ordonnée par Hachem, soit pour une guerre permise dont le but était d'agrandir le territoire), le Cohen Machoua'h Mil'hama demandait à tous les soldats qui avaient peur de quitter les rangs de ne pas partir en guerre.

Généralement, tout le monde a peur de la guerre. Mais là, il s'agit de la peur de partir en guerre à cause des 'Avérot. Le soldat qui avait respecté la Torah n'avait pas le droit d'avoir peur de la guerre ; et celui qui l'avait transgressée devait, par contre, ne pas partir en guerre.

Celui qui avait respecté la Torah devait avoir la Émouna qu'il vivrait si telle était la volonté d'Hachem, et qu'il mourrait (à la guerre ou ailleurs) si telle était Sa volonté. Il n'avait donc pas de raisons d'avoir peur d'aller à la guerre puisque, de toute façon, la volonté d'Hachem se réaliserait où qu'il soit.

Nous, Juifs, devons avoir la Émouna non seulement en Hachem, mais même en les 'Hakhamim (comme le rappellent les mots "Vayaaminou Bachem Ouvmoché 'Avdo"). Nous devons faire ce qu'ils nous demandent, sans s'en écarter ni à droite ni à gauche.

Dans la vie, il y a des gens auxquels la Torah parle, et d'autres auxquels elle ne parle pas. Car, comme l'explique Rabbi Na'hman de Breslev, tout commence par la Émouna. Plus nous avons la Émouna que les 'Hakhamim disent vrai, plus nous serons réceptifs à leurs enseignements.

Devons-nous, cependant, croire en n'importe quel "Rav", y compris ceux qui se sont eux-mêmes attribué ce titre mais qui ne sont, en fait, que des charlatans ?

Le but de ce cours n'est pas de dire du mal de qui que ce soit, mais de savoir si nous avons ou pas l'obligation, du fait de l'importante Mitsva de Émouna en les 'Hakhamim, d'avoir une confiance aveugle en tout celui qui est appelé Rav.

La Guémara dit que le Machia'h ne peut venir ni vendredi ni Chabbath, pour ne pas faire de peine aux mamans qui ont préparé les repas de Chabbath. À ce sujet, quelqu'un a demandé au Rav de Brisk : "Pourtant, nous devons avoir la Émouna que le Machia'h peut venir CHAQUE jour ?". Il a répondu : "C'est une bonne question. Lorsque le Machia'h sera là, je la lui poserai".

La Guémara dit aussi que le Machia'h ne vient pas Chabbath pour ne pas qu'on transgresse l'interdit de 'Irouvin (en marchant au-delà d'une certaine distance pendant Chabbath).

D'après la majorité des décisionnaires, il s'agit d'une interdiction des 'Hakhamim (d'ordre rabbinique). Mais, comme l'explique le Rav de Brisk, il est préférable de retarder la venue du Machia'h plutôt qu'un Juif transgresse une interdiction des 'Hakhamim. Car notre rôle à nous est de garder la Torah.

Pour être un Rav, il faut tout d'abord respecter la Torah. Si un homme se permet de négliger même une seule Mitsva, il n'est pas Rav. Il ne détient pas la vérité. Et nous n'avons pas à lui obéir.

Or pour respecter la Torah, il faut avoir un Rav. Par conséquent, avant de se demander si tel homme est ou pas un Mékoubal (au sens de Kabbaliste), demandons-nous de qui il a reçu (en Hébreu, cela se dit aussi Mékoubal) ce qu'il transmet.

Celui qui a un Rav est humble. Contrairement à celui qui ne fait que ce qui l'arrange.

La Torah ne nous demande pas d'être bêtes, mais d'avoir confiance en les vrais 'Hakhamim : ceux qui se soumettent eux-mêmes aux lois de la Torah.

Retranscription : Léa MARCIANO 

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