En 1910, Sam Aks, originaire de Pologne, émigre en Angleterre où il épouse Léa Rosen. Après leur mariage, ils vivent quelque temps à Londres puis décident de partir pour l'Amérique qui offre de meilleures perspectives de travail.

Léa attend alors son premier enfant, mais ses parents lui conseillent d’attendre la naissance du bébé avant de faire un voyage en mer. A l’époque, un voyage en bateau prenait plusieurs semaines, ce qui était épuisant pour une femme enceinte. Sam décide donc de partir seul afin de trouver une maison en Amérique, et Léa le rejoindrait ensuite avec leur enfant après sa naissance.

Quelques mois plus tard, le 10 Avril 1912, Léa et son fils embarquent à bord du célèbre… Titanic ! Il s’agissait du plus grand paquebot jamais construit à l’époque, avec une capacité de plus de 2 000 passagers. Ses constructeurs mettaient l'accent sur sa solidité et s'en vantaient même au point de dire : "D.ieu lui-même ne pourrait pas couler ce bateau !"

Mais comme tout le monde le sait, 4 jours plus tard, le 14 Avril, le Titanic heurte un iceberg et s’apprête à sombrer… Malheureusement, il n’y a pas assez de place pour tout le monde dans les canots de sauvetage. A bord, c’est la panique la plus totale lorsque le bateau commence à faire naufrage. Le capitaine et l'équipage donnent l'ordre de sauver en priorité les femmes et les enfants.

De son côté, Léa se précipite sur le pont avec son bébé, le petit Ephraïm Fishel, en essayant de se mettre dans la file de ceux qui attendent d'être sauvés. Il fait un froid glacial.

Les gens poussent et se bousculent de toutes leurs forces pour essayer de monter dans les canots, jusqu’à ce qu’un homme réussisse à prendre place à bord de l’un d’eux. Lorsque les stewards le voient, ils le font descendre de force du canot en criant que les femmes et les enfants doivent être sauvés en premier. Loin d’être découragé, l’homme réussit à monter à bord d'un autre canot, et là encore, les stewards le font redescendre en lui répétant fermement que la priorité revient aux femmes et aux enfants.

De retour sur le pont, l'homme est furieux. Il finit par perdre patience et entre dans une colère noire. Dans un moment de folie, il se précipite sur Léa en hurlant :

"Vous dites que les femmes et les enfants passent d'abord ! Eh bien, vous allez voir !"

Fou de rage, il arrache le bébé des bras de Léa et le précipite par-dessus bord… Léa se met à hurler de manière hystérique en appelant son enfant, mais il n’y a plus rien à faire. C’est maintenant le tour de Léa de prendre place à bord d'un canot, mais elle refuse catégoriquement en criant :

"Je ne monterai pas sans mon bébé !"

L’équipage essaye de lui faire comprendre qu’elle doit maintenant sauver sa propre vie, et qu’il ne sert à rien de rester à bord du bateau qui est sur le point de couler. Les femmes autour de Léa tentent aussi de la calmer, mais le choc d’avoir vu son bébé jeté à l’eau est trop fort. Finalement, elle monte dans un canot de sauvetage à contrecœur en éclatant en sanglots.

Les canots dérivent pendant trois heures avant qu'un bateau nommé "Carpathia" ne vienne sauver ceux qui ont eu la chance de pouvoir quitter le Titanic. Sur 2 228 passages, il n’y a eu que 705 survivants.

Deux jours plus tard, minée par le chagrin, Léa marche sur le pont du Carpathia et aperçoit une femme tenant un bébé dans ses bras. Lorsque l’enfant fait un mouvement vers Léa, elle le reconnaît immédiatement et se met à hurler :

"C'est mon bébé ! C'est bien lui !"

Mais la femme qui tient l’enfant n’est pas prête à se séparer du bébé et le fait savoir à Léa :  

"Non, c’est impossible, cet enfant m'a été confié ! J’étais à bord d’un des canots lorsqu’un bébé m’est littéralement tombé dans les bras. C’est un signe du Ciel, et maintenant, je me sens responsable de cet enfant. Hors de question qu’on me le retire !"

Sous le choc, Léa commence à se disputer violemment avec cette femme. On appelle alors le capitaine du Carpathia pour trancher la question. Léa n’arrête pas de pleurer, tandis que la femme est prête à tout pour garder ce bébé. Soudain, Léa a une idée et s’adresse au capitaine :

"Je peux prouver que c'est mon enfant ! Je suis juive, et mon fils a été circoncis !"

En Europe, à l'époque, seuls les enfants juifs étaient circoncis. Après une vérification du capitaine, celui-ci décide de rendre le jeune Ephraïm Fishel à sa mère. Léa le remercie du fond du cœur. Quelques jours plus tard, le Carpathia débarque tous les survivants à New-York.

Ephraïm Fishel Aks a finalement grandi au sein de sa famille juive légitime. Il s’est marié et a eu des enfants et des petits-enfants. Il est décédé en 1991 à l'âge de 80 ans. Quelques années plus tard, Léa éprouvait une telle reconnaissance envers le capitaine du Carpathia et son équipage que lorsqu’elle a eu une fille, elle l’a appelée Sarah Carpathia Aks. Mais incroyablement, il y a eu une certaine confusion au secrétariat de l'hôpital, et l'enfant a été enregistrée sous le nom de Sarah Titanic Aks !

Lorsqu’Hachem a demandé à Avraham de se circoncire, il a consulté trois de ses amis : Anèr, Echkol et Mamré. Anèr lui a dit : 

"Tu as presque 100 ans, pourquoi risquer ta vie en t’infligeant une telle douleur ?

Echkol lui a dit : 

"Tu as vraiment l’intention de te faire une marque indélébile sur le corps qui te différencie à ce point de tes ennemis ? Ça suffirait déjà à mettre ta vie en danger !"

Seul Mamré a encouragé Avraham à avoir foi en Hachem et à satisfaire Sa demande.

N’est-il pas remarquable que la marque de la circoncision qu’Echkol considérait comme un risque d’attirer le mépris sur Avraham, et de mettre sa vie en danger, a été précisément celle qui a permis à Ephraïm Fishel de retrouver sa mère ?

Chabbath Chalom !