Des centaines de lettres parviennent régulièrement au Rav Kanievsky, que ce soit des questions de Halakha, des demandes de Brakha ou du Pilpoul sur des Divré Torah. Il s’efforce de répondre à tous les expéditeurs, et plus particulièrement aux Bné Torah.

« C’est une manière pour moi de soutenir ceux qui étudient la Torah et de les aider dans leur Limoud, confie Rabbi ’Haïm. C’est une forme de ’Hessed. Mon père aussi répondait aux Bné Torah pour les renforcer. »

A une autre occasion, il expliqua que cela représente pour lui, qui n’occupe aucun poste officiel tel que Roch Yéchiva ou autre, un moyen de diffuser la Torah. (Précisons au passage que sur la demande de son père, il a suivi la voie du ’Hazon Ich, qui étudiait la Torah inlassablementsans remplir de charge publique.)

« Il est écrit qu’il faut répondre à toute personne qui pose une question, précise Rav ’Haïm. Mon père avait l’habitude de dire que nous ignorons par quel mérite nous vivons, et que nous devons donc nous efforcer de les multiplier. Par mes réponses à ces lettres, j’ai celui de réjouir des Bné Torah, car même si je me contente de leur suggérer brièvement de venir me voir, ils en sont contents… »

Dans les périodes où il est extrêmement pris, comme avant l’impression d’un livre, Rabbi ’Haïm détermine un quota quotidien – par exemple, de répondre à dix lettres par jour. Notons au passage qu’il trie celles-ci en trois catégories, en fonction du statut de l’expéditeur : Cohen, Lévi et Israël. Il répond prioritairement aux Cohanim, en vertu de l’impératif de la Torah « Vékidachtotu le sanctifieras », après quoi il répond aux Léviim, puis à l’ensemble du courrier restant, dans la mesure du possible, en fonction de sa date de réception.

« J’ai reçu des plaintes concernant le fait que j’avais cessé d’écrire le livre Dérekh ’Hokhma, nous révèle le Rav Kanievsky. Mais qu’y puis-je ? Je sais que pour continuer cet ouvrage, il me faudrait de très nombreuses heures de travail, au détriment du traitement de mon courrier. Or, je pense que la rédaction de mes réponses aux lettres est plus importante, car elles encouragent leurs rédacteurs à étudier ! » Une mission que le Rav Kanievsky ne prend pas à la légère.

Pendant des années, Rabbi ’Haïm conserva toutes les lettres qu’il avait reçues, dans le but éventuel d’en faire un jour un livre. Depuis, l’un de ses fils, Rav Its’hak Chaoul, s’est attelé à la tâche, et c’est ainsi que l’ouvrage Daat Nota a vu le jour, accompagné d’explications et de référence à d’autres Poskim.