L’homme a tendance à toujours vouloir plus que ce qu’il a, il n’est jamais rassasié. Alors d’où proviennent la satisfaction et le bien-être ?

Léa se confie : « Peut-être est-ce dû aux manques ressentis dans mon enfance, mais j’ai instauré chez moi une politique trop laxiste. Je possède une armoire entière de friandises et celui qui le désire peut se servir à sa guise…

J’ai été surprise de constater que mes enfants ne sont pas plus heureux que ceux de ma voisine, qui n’achète des sucreries que pour Chabbath.

Au contraire, ils se plaignent lorsqu’ils ne trouvent pas leur bonbon préféré dans l’armoire ou lorsque je n’ai pas eu le temps de la remplir… »

Un enfant a besoin d’apprendre depuis sa tendre enfance que ses besoins ne peuvent pas être forcément comblés et que l’on ne reçoit pas toujours tout.

C’est une façon de l’éduquer à se retenir, à se contenter de ce qu’il a et à se conformer à la réalité de la vie.

Se satisfaire de peu aide l’adulte à surmonter les problèmes d’argent. Un enfant qui n’a pas été limité, qui n’a pas appris à être heureux de ce qu’il a, obtenant constamment ce qu’il veut, aura du mal à supporter les périodes de crise financière que la plupart des gens traversent.

Laura raconte : « Mes parents ne m’ont jamais dit : « Non ! » Ils avaient beaucoup d’argent et un grand cœur qui leur dictait d’offrir tout à leur fille unique, la prunelle de leurs yeux.

J’ai eu les poupées les plus chères que mes amies rêvaient d’avoir, sans même en avoir formulé le désir. En grandissant, j’ai eu une garde-robe des plus élégantes et des plus luxueuses qui suscitait la jalousie de toutes.

Lorsque la roue de la fortune a tourné pour mes parents, il m’a fallu du temps pour m’en remettre et pour vivre normalement. Soudain, je suis devenue une jeune fille simple comme tant d’autres ! »

Tali est paresseuse de nature, j’ai baissé les bras… il faut que je m’y fasse !

Dina déteste l’ordre et la propreté. Il n’y a rien à faire. Lorsqu’elle se mariera, il faudra lui payer une femme de ménage !

Hillel est très nerveux. Nous essayons de ne pas trop entrer en conflit avec lui. Le changer semble impossible !

Attention, c’est une grossière erreur !

Penser qu’il n’est pas dans nos mains de modifier la nature d’un enfant, que le Moussar et l’éducation ne peuvent pas être efficaces, est une lourde méprise et l’enfant en fera les frais pour le restant de ses jours.

Chlomo Hamélèkh écrit (Proverbes 22,15) : « La sottise est attachée au cœur de l’adolescent, le bâton qui châtie doit l’en arracher. »

Par le biais du Moussar, nous pouvons déraciner tout ce que l’enfant a de mauvais en lui et lui épargner de la souffrance et du travail à l’âge de l’adolescence.

Le « Chévet Moussar » écrit (chapitre 17) : « Certains parents pensent qu’ils aiment leurs enfants plus que de raison. En vérité, ils les haïssent profondément. »

C’est ce cela que Chlomo Hamélèkh nous met en garde (Proverbes 13, 24) : « Ménager les coups de bâton c’est haïr son enfant, mais avoir soin de le corriger, c’est l’aimer. »

« En acceptant toutes ses demandes de friandises, ou dans d’autres domaines, l’enfant grandit sans acquérir de bonnes manières, sans crainte. En prenant de l’âge, ses parents voudront réparer ce qu’ils ont détérioré, mais il sera hélas trop tard ! »

La plupart des enfants râlent pour se mettre au lit, pour ramasser les jouets, refusent de se doucher chaque jour. En leur accordant ce qu’ils désirent, ils sont heureux à court terme, mais plus tard, il sera difficile de les changer.

Un enfant dont les parents lui ont appris à se fixer des limites, deviendra au fil du temps un adulte apte à se maîtriser, à contrôler ses sentiments et à réfréner ses impulsions.

Il parviendra à fonder un foyer exemplaire, il sera responsable et s’habituera à donner en prenant sur lui le joug de la Torah.

Il réussira dans tout ce qu’il entreprendra.

Dans des maisons conservatrices où les parents sont sûrs de leur autorité et croient à leur façon d’éduquer, les enfants parviennent mieux à se contrôler, à s’amender et à réussir leurs vies.