Après que Liora ait accouché de son premier enfant, elle éprouva soudain le besoin de respecter les lois de pureté familiale. Mais par où commencer, alors que personne de son entourage n’avait jamais entendu parler de cette Mitsva ?

Liora a la trentaine. C’est une femme dynamique et agréable, mariée et mère de deux enfants. Elle est née dans une famille israélienne « du cru » au sein d’un Kiboutz Ashkénaze du nord du pays totalement éloigné du judaïsme. Il y a quelques années, lui est arrivée une histoire que l’on peut qualifier d’incroyable, à la suite de laquelle elle a décidé de prendre une tout autre direction dans sa vie.

Liora raconte : « J’ai grandi complètement déconnectée de la Torah. Je n’avais jamais entendu parler de l’observance du Chabbath, de la Cacheroute, ni d’aucune autre Mitsva. Hormis les chansons que nous chantions sur les fruits à Tou Bichvat ou la victoire musclée des Maccabim, j’ignorais absolument tout du judaïsme. Je ne jeûnais même pas à Yom Kippour ! Non point que j’eusse quoi que ce soit contre la Torah, mais c’était juste que je n’en avais aucune connaissance. »

La première fois que Liora entend parler du judaïsme, c’est après son service militaire, lorsqu’elle rencontre celui qui va par la suite devenir son mari. « Mon mari est d’origine marocaine. Bien que ses parents aient abandonné la pratique à leur arrivée en Israël, son grand-père, en revanche, qui était un homme très pieux, avait continué d’observer la Torah comme au Maroc, raconte Liora. Lorsque Yoni m’a parlé pour la première fois de son grand-père, il craignit que je ne prenne peur… Mais, au contraire, j’ai tout de suite eu envie d’en savoir plus. »

Yoni et Liora se mettent donc d’accord pour rendre visite au vieux grand-père de Yoni. C’était un vendredi soir. « Je l’ai vu faire le Kiddouch sur un verre de vin, chose inédite pour moi. Cela a augmenté ma curiosité. J’ai profité de l’occasion pour lui poser toutes sortes de questions sur des sujets que je n’avais jamais évoqués avec personne auparavant. Avec le temps, nous nous sommes mis avec Yoni à respecter plusieurs Mitsvot, par exemple la Cacheroute. Bien que nous étions complètement ignorants des Halakhot et que nous devions certainement nous emmêler les pinceaux », ajoute Liora en souriant…

Quelques années plus tard, Yoni et Liora se marient. « Une fois mariés, nous avons continué d’observer quelques Mitsvot dont nous avions entendu parler par le grand-père de Yoni. J’allumais les bougies de Chabbath, tout en continuant de voir la télé, nous mangions des Matsot à Pessa’h, mais gardions le pain dans le congélateur… Bref, la cohérence n’était pas notre point fort ! », rit-elle.

Peu après, Liora tombe enceinte. « La grossesse fut très difficile, se souvient-elle. Je suis restée près de six mois alitée sans pouvoir bouger. L’accouchement n’a pas été facile non plus. D’une manière providentielle, j’ai accouché le jour du premier anniversaire du décès du grand-père de Yoni…, se souvient-elle. Je ne peux pas expliquer comment ni pourquoi, mais j’y ai vu un signe du Ciel. J’ai eu soudain envie d’observer les lois de pureté familiale. J’ignorais presque totalement de quoi il en retournait. Le grand-père de Yoni, qui était un homme saint et doté d’une grande finesse de caractère, avait seulement évoqué le sujet par allusion à quelques reprises… Pour moi, il s’agissait surtout d’une masse vaporeuse de restrictions en tous genres. Mais j’éprouvais tant de reconnaissance envers D.ieu pour m’avoir accordé un bébé en bonne santé, ainsi qu’envers le grand-père de mon mari pour nous avoir ouvert la voie des Mitsvot, que j’ai ressenti le besoin de prendre sur moi cette Mitsva. ».

Oui mais voilà : comment se renseigner sur les lois de pureté familiale ? Bien vite, Liora se rend à l’évidence : personne dans son entourage n’a jamais entendu parler de Taharat Hamichpa’ha (pureté familiale) et elle ne connaît personne qui la respecte ! Mais son attirance pour cette Mitsva était irrésistible… « J’étais si désireuse d’en savoir plus que j’ai supplié mon mari de s’adresser à un religieux, n’importe lequel, dans la rue, pour lui demander de lui enseigner les bases de Taharat Hamichpa’ha ! Bien qu’il fut d’accord de les respecter, il n’était en revanche pas prêt à faire une telle chose. Je le comprends… », raconte Liora.

C’est alors que se produit quelque chose que Liora n’hésite pas à qualifier d’« incroyable ». « Deux jours après, alors que nous étions plongés dans la perplexité la plus totale, j’ai soudain reçu un appel d’un numéro que je ne connaissais pas. » Liora décide de répondre. « Croyez-le ou non, mais à l’autre bout du fil, se tenait une Rabbanite de Mit’habrot, un organisme qui encourage les femmes à respecter les lois de pureté familiale ! Ces femmes remarquables travaillent à l’appui de fichiers aléatoires, mais, pour moi, il ne faisait aucun doute : D.ieu me l’avait envoyée pile au bon moment ! Au départ, elle ne sut pas comment interpréter ma stupéfaction. Je lui ai expliqué que je cherchais désespérément depuis plusieurs jours à me renseigner sur les lois de Taharat Hamichpa’ha sans savoir à qui m’adresser. Elle eut peine à me croire tant la Providence divine était perceptible ! »

Avec une patience remarquable, la Rabbanite à l’autre bout du fil entreprend d’expliquer à Liora point par point les détails de cette Mitsva essentielle. « Plus les jours passaient, plus la Rabbanite me dévoilait des choses, et plus je réalisais que cette Mitsva, bien loin d’éloigner les époux l’un de l’autre, était au contraire un élixir d’amour ! J’étais subjuguée par tant de beauté et de sagesse. Sans hésiter un seul instant, j’ai pris sur moi l’ensemble des lois de Taharat Hamichpa’ha. »

Aujourd’hui, quelque cinq ans après, la vie de Yoni et Liora a été transformée. « Nous le constatons au quotidien : les lois de pureté familiale ont introduit la Brakha (bénédiction) dans notre foyer. C’est comme si nous avions ouvert la porte à D.ieu ... J’ai trouvé un excellent travail, mon mari est épanoui, j’ai donné naissance à une fille il y a trois ans, et, comme vous le voyez, je dois bientôt accoucher de mon troisième…, dit Liora, le sourire aux lèvres. Si je devais ne transmettre qu’un seul message aux femmes qui me lisent, ce serait de leur dire : n’hésitez pas un seul instant ! Libérez-vous de vos préjugés et comprenez que les lois de D.ieu sont source de bénédictions. Il n’y a rien de tel pour consolider le lien entre les époux, alors foncez ! », conclut-elle.