Une des personnalités essentielles de la Méguilat Esther est Haman le mécréant, celui qui a décrété l'anéantissement des enfants d'Israël juste parce que Mordekhaï Hayéhoudi n’acceptait pas de se prosterner devant lui. L'Eternel l’a comblé de tout : il avait 208 fils, une richesse immense, la bague du roi avec laquelle il pouvait décréter ce que bon lui semblait et pourtant il se remplit de rage devant la réaction de Mordekhaï qui refusait de faire sa volonté. Un des rôles de Amalek (Amalek, c'est le satan, les forces du mal) est d'effacer de notre mémoire les côtés positifs de notre prochain et d’y graver profondément ses côtés négatifs.

Notre travail est de sortir en guerre contre lui et de ne pas le laisser nous envahir, bien au contraire, Hachem attend de nous de nous focaliser sur le bien et d'oublier le négatif. D'ailleurs, nous lisons la Paracha Tetsavé le même Chabbath que la Paracha Zakhor, une Paracha dans laquelle la Torah nous ordonne de ne laisser aucune trace d'Amalek, l’ennemi numéro 1 du peuple d'Israël. Celui-ci œuvre constamment pour nous refroidir dans notre service divin, en essayant de nous faire tomber dans la tristesse et le découragement et de nous éloigner, de cette manière, de l'Éternel.

Servir Hachem avec joie est l'objectif de notre venue dans ce monde ici-bas et nous fait également mériter une longue vie, comme nous l'enseigne le traité de Kidouchin : "tout celui qui accomplit une Mitsva, on lui fait du bien et sa vie s’allonge". Là, se pose une question : on voit beaucoup de gens faire beaucoup de Mitsvot mais ils ne bénéficient pas tous de cette merveilleuse promesse !? Rabbi Haïm Vital vient nous éclairer en disant :"Tout celui qui accomplit une Mitsva avec joie, on lui fait du bien et sa vie s’allonge !".

Servir Hachem avec joie !

Il est raconté sur Rabbi Broka qu’une fois, il a été au marché et y a rencontré Eliahou Hanavi. Il le questionna : "peux-tu me dire qui, parmi les gens qui se trouvent ici, mérite le monde futur ?". Eliahou Hanavi pointa le doigt vers 2 personnes et dit : "Eux sont méritants du monde futur". Rabbi Broka, tellement curieux de savoir qui étaient ces personnalités de grande valeur, se présenta à eux et leur demanda : "Quelles sont vos occupations ?". Et ils lui répondirent : "Nous sommes joyeux et rendons joyeux notre entourage !".

La joie, où a-t-elle disparu ? Est-il facile aujourd'hui de trouver des gens heureux ? Vraiment heureux ? Je parle de quelque chose de profond, un sentiment de bonheur, de sérénité, qui ne dépend pas des circonstances extérieures. Une joie authentique ne peut être ressentie que si l'on apprend à la puiser de l'intérieur de notre être, de la partie entière que nous détenons ; la partie d’Hachem qui nous a été insufflée. Cette parcelle divine représente l'essentiel de notre être et se nourrit d’une nourriture spéciale, une nourriture dont le goût est incomparable : la Emouna, la Torah et les Mitsvot.

Le plaisir qui découle d'un acte de bienfaisance, comme donner une pièce à un pauvre par exemple, ou encore tendre l'oreille à une personne en détresse et lui permettre de se vider de toutes ses angoisses, est un plaisir inégalable. Ce sentiment de plénitude provient de la proximité avec Hachem que l'on acquiert par le biais de l'adhésion à Ses commandements.

Hachem nous a donné un cadeau unique, une Torah de vie, et nous, les Juifs avons eu le privilège d'en avoir l'exclusivité. Profitons-en ! Utilisons-la ! 

Cette Torah doit devenir une partie intégrante de nous-même, c'est notre guide et notre protection dans un monde si cruel et si dangereux. Si aujourd'hui, les médicaments les plus vendus sont les antidépresseurs, c'est sûrement parce qu'on ne se nourrit pas de la bonne nourriture. Les plaisirs de ce monde ressemblent à de l'eau salée, plus on en boira, plus on aura soif ! On n'en sera jamais assouvi. Le corps humain est limité, il s'habitue à ces plaisirs et ceux-ci ne lui procurent plus de "joie". "Joie" entre guillemets puisque celle-ci n'est qu’imaginaire et éphémère.

Par contre, la Néchama (l'âme) est infinie et élastique, elle ne s’habitue jamais ! Chaque bonne action, chaque parole adressée à Hachem et chaque minute d'étude de Torah, lui procurent un bien inestimable.

Tout est pour le bien !

Le Rav Pinkous, dans son livre "Nefech 'Haya" explique que le mot "douleur" n'est pas un synonyme du mot "tristesse". Il est vrai que l'on ne choisit pas les épreuves que l'on traverse (c'est Hachem qui nous les envoie), mais l'on peut choisir notre attitude face à ces épreuves. Le Rav Mena'hem Chakh disait que s'il devait regrouper tous les malheurs qu'il avait eus dans sa vie, il aurait pu écrire une série de livres plus grande que le "Avi Ezri". Et pourtant, il témoigne qu'il n'y avait pas un être plus heureux que lui sur terre !

D'où puisait-il la force de ne pas plonger dans l'angoisse et le découragement ? Quel était son secret ? Et bien, la réponse se trouve dans la citation suivante : "évidemment que l'on ne doit pas donner un sens simple à la joie, comme le croient de nombreuses personnes, que l’homme est joyeux quand il a de quoi l'être… La joie est une façon de percevoir la vie basée sur une réflexion profonde, et ne dépend en aucun cas des circonstances extérieures" (Admour de Slonim, Nétivot Chalom). La conviction que chaque moment de notre vie est dirigé par la Providence et que tout est pour le bien, doit nous accompagner tout le long de notre parcours dans ce monde.

C'est ce qui nous protégera et nous permettra de surmonter les difficultés qui se présenteront sur notre chemin. Un conseil précieux nous a également été donné par le roi David : "l'intelligent est celui qui se focalise sur les bienfaits d’Hachem". Mettons-nous à noter dans un calepin chaque réussite, chaque délivrance, chaque progrès, et nous verrons combien notre vie changera et influera positivement sur celle de nos proches.

Chabbath Chalom à toutes !