Logo Torah-Box
Torah PDF

Torah écrite (pentateuque) » Exode (Chemot)

Chapitre 5

Afficher le commentaire de RachiAfficher en Hébreu Télécharger le PDF
5,1
Puis, Moïse et Aaron vinrent trouver Pharaon et lui dirent: "Ainsi a parlé l'Éternel, Dieu d'Israël: Laisse partir mon peuple, pour qu'il célèbre mon culte dans le désert."
Et après

Quant aux anciens, ils s’étaient esquivés l’un après l’autre derrière Mochè et Aharon, de sorte que, pris de peur, ils avaient tous disparu avant d’arriver au palais (Chemoth raba). Il leur en a été tenu compte au Sinaï : « Mochè s’approchera seul vers Hachem, et eux [les anciens] ne s’approcheront pas » (infra 24, 2). Il les renverra à l’arrière (Midrach tan‘houma)

5,2
Pharaon répondit: "Quel est cet Éternel dont je dois écouter la parole en laissant partir Israël? Je ne connais point l'Éternel et certes je ne renverrai point Israël."
5,3
Ils reprirent: "Le Dieu des Hébreux s'est manifesté à nous. Nous voudrions donc aller à trois journées de chemin dans le désert et sacrifier à l'Éternel notre Dieu, de peur qu'il ne sévisse sur nous par la peste ou par le glaive."
De peur qu’Il ne nous atteigne

Ils auraient dû dire : « de peur qu’Il ne t’atteigne, toi ». Mais ils restent respectueux de l’autorité royale (Chemoth raba). « Atteindre » signifie ici : « porter la mort »

5,4
Le roi d'Égypte leur dit: "Pourquoi, Moïse et Aaron, débauchez-vous le peuple de ses travaux? Allez à vos affaires!"
Dérangez-vous (tafri‘ou) le peuple de ses activités

Vous les tenez à l’écart et les éloignez de leur travail. Ils vous écoutent et croient pouvoir cesser de travailler, comme dans : « évite-le (pera‘éhou), ne passe pas près de lui » (Michlei 4, 15), c’est-à-dire : « éloigne-toi de lui » ; « vous avez rejeté (watifre‘ou) tous mes conseils » (Michlei 1, 25) ; « Mochè vit que le peuple était livré au désordre (perou‘a) » (infra 32, 25), c’est-à-dire : « s’était éloigné de toute règle », l’ayant prise en horreur

Allez à vos fardeaux

Allez à vos travaux que vous avez à accomplir dans vos maisons. Mais les servitudes de l’esclavage d’Egypte n’avaient pas été imposées à la tribu de Léwi. La preuve en est que Mochè et Aharon allaient et venaient en toute liberté (Chemoth raba)

5,5
Pharaon ajouta: "Vraiment, cette population est nombreuse à présent dans le pays et vous leur feriez interrompre leurs corvées?"
Voici

Ils sont nombreux, ceux à qui est imposé le travail, et vous leur faites interrompre leurs tâches ! Cela représente une grande perte 

5,6
Et Pharaon donna, ce jour même, aux commissaires du peuple et à ses surveillants l'ordre suivant:
Aux oppresseurs

Les oppresseurs étaient des Egyptiens, et les policiers étaient des Hébreux. Chaque oppresseur avait sous ses ordres un certain nombre de policiers, et chaque policier avait pour mission de contrôler sévèrement ceux qui remplissaient les corvées

5,7
"Vous ne fournirez plus, désormais, de la paille au peuple pour la préparation des briques, comme précédemment; ils iront eux-mêmes faire leur provision de paille.
De la paille

En français médiéval : « estouble ». On la pétrissait avec de la glaise

Les briques

En français : « tuiles ». On les confectionne avec de la glaise que l’on fait sécher au soleil ou que certains font cuire au four (voir Rachi Beréchith 11, 3)

Comme hier

Comme vous faisiez jusqu’à présent

Ils se ramasseront

Qu’ils aillent en chercher

5,8
Du reste, la quantité de briques qu'ils faisaient précédemment, imposez-la leur encore, n'en rabattez rien. Car ils sont désœuvrés, voilà pourquoi ils profèrent ces clameurs: ‘Allons sacrifier à notre Dieu!’
Et la quantité de briques

Le nombre total de briques que chacun confectionnait chaque jour quand la paille leur était fournie, c’est ce compte-là que vous leur imposerez désormais, afin d’alourdir leur tâche

Car ils se sont relâchés

Dans leur travail. C’est pourquoi leur cœur se réfugie dans des sottises et « ils crient : Allons sacrifier…

Matkonet

Ce mot, ainsi que : « la quantité (thokhèn) de briques » (verset 18), correspond à la même idée que celle exprimée dans : « par Lui les actions sont comptées (nithkenou) » (I Chemouel 2, 3), et dans : « l’argent qui avait été compté (hamethoukan) » (II Melakhim 12, 12). Il s’agit touours d’une idée de « compte »

Relâchés

Le travail est relâché dans leurs mains, et ils le négligent. De sorte que c’est eux qui s’en « relâchent ». En français : « retrait 

5,9
Qu'il y ait donc surcharge de travail pour eux et qu'ils y soient astreints; et qu'on n'ait pas égard à des propos mensongers."
Et qu’ils ne s’occupent pas (weal yich‘ou) de paroles de mensonge

Qu’ils cessent de penser à des choses aussi futiles que l’air et d’en parler sans arrêt, comme : « Allons sacrifier ! » On trouve la même idée dans : « je veux toujours parler (weèch‘a) de tes lois » (Tehilim 119, 117) ; « tu seras proverbe et raillerie » (Devarim 28, 37), que le Targoum Onqelos rend par : welicho‘é (« risée » en araméen), tout comme il rend wayessapér (« il raconta », dans Beréchith 24, 66) par weichto‘i. Mais on ne peut pas dire que le mot comporte la même signification que dans : « Hachem se montra favorable (wayich‘a) à Hèvel et à son offrande… mais à Qayin et à son offrande Il ne fut pas favorable (lo cha‘a) (Beréchith 4, 4 et 5), et donc de rendre weal yich‘ou de notre verset par : « qu’ils ne se tournent pas ». Car il aurait alors fallu que le verbe fût suivi de la préposition èl (èl divrei chaqèr) ou du préfixe le (ledivrei chaqèr), et non de be (bedivrei chaqèr), comme c’est le cas ici. Cette forme syntaxique, nous la trouvons souvent, comme dans : « en ce jour-là, chacun se tournera (yich‘è) vers Son créateur (‘al ‘osséhou) » (Yecha’ya 17, 7) ; « il ne se tournera pas (welo yich‘è) vers les autels (èl hamizbe‘hoth) » (ibid. 8) ; « ils ne se sont pas tournés (welo cha‘ou) vers le Saint (‘al qedoch) d’Israël (Yecha’ya 31, 1), où l’on ne trouve pas, après le verbe, le préfixe be comme c’est le cas ici. En revanche, lorsqu’il s’agit de « parler », on emploie le préfixe be pour introduire ce ou celui dont on parle, comme dans : « ceux qui se parlent de toi (bekha) » (Ye‘hezqel 33, 30) ; « Miryam et Aharon ont médit de Mochè (beMochè) » (Bamidbar 12, 1) ; « l’ange qui parlait avec moi (bi) » (Zekhariya 4, 1) ; « en parlant d’elles (bam) » (Devarim 11, 19) ; « je veux parler de tes préceptes (ve‘édotèkha) » (Tehilim 119, 46), tout comme ici

Et qu’ils ne s’occupent pas de paroles de mensonge

Qu’ils ne soient pas toujours en train de parler de choses vaines et oiseuses

5,10
Les commissaires du peuple et ses surveillants sortirent et parlèrent ainsi au peuple: "Voici ce qu'a dit Pharaon: ‘Je ne vous donnerai plus de paille;
5,11
vous mêmes, allez, fournissez-vous de paille où vous pourrez en trouver, car il n'est rien diminué de votre besogne.’ "
Vous

Allez-y vite

Car il ne sera pas retranché une chose de votre service

Par rapport au nombre de briques que vous fabriquiez chaque jour, lorsque la paille vous était fournie, prête à servir, par la maison du roi

5,12
Et le peuple se répandit par tout le pays d'Égypte, pour ramasser du chaume en guise de paille.
Pour chaumer du chaume pour de la paille

Littéralement : « pour ramasser un ramassage », pour réunir la paille nécessaire à la glaise. Le mot qach évoque l’action de « réunir ». Et comme la paille tend à se disperser sous le vent et qu’il faut aller la ramasser, on l’appelle qach dans d’autres endroits

Le mot qach

Le mot qach évoque l’action de « réunir ». Et comme la paille tend à se disperser sous le vent et qu’il faut aller la ramasser, on l’appelle qach dans d’autres endroits

5,13
Les commissaires le harcelaient, disant: "Remplissez votre tâche jour par jour, comme lorsque la paille vous était livrée."
Harcelaient

Houspillaient

La chose du jour en son jour

Le compte de chaque jour, clôturez-le en son jour, comme vous le faisiez lorsque la paille était mise à votre disposition

5,14
On frappa les surveillants des enfants d'Israël que les commissaires de Pharaon leur avaient préposés, en disant: "Pourquoi n'avez -vous pas fait toute votre tâche en livrant les briques comme précédemment, ni hier ni aujourd'hui?"
Ils furent frappés

Les policiers de corvées étaient eux-mêmes des Hébreux et, par pitié pour leurs compagnons, ils ne les harcelaient pas. Lorsqu’ils remettaient les briques aux oppresseurs, qui étaient des Egyptiens, et qu’il en manquait dans les comptes, ceux-ci les frappayent pour les punir de n’avoir pas harcelé ceux qui les avaient confectionnées. C’est pourquoi les policiers de corvées mériteront plus tard de faire partie du Sanhèdrin et ils seront imprégnés d’une partie de l’esprit saint qui reposait sur Mochè. C’est ainsi qu’il est écrit (Bamidbar 11, 16) : « Hachem dit à Mochè : “Réunis-moi soixante-dix hommes entre les anciens d’Israël, que tu connais…” », de ceux dont « tu sais » le bien qu’ils ont fait en Egypte, « *… pour être des anciens du peuple et ses policiers (chotraw) » (Sifri Beha‘alothekha 92)

Les policiers des fils d’Israël que les oppresseurs de Pharaon ont placés sur eux

Pour être leurs chefs de corvées, « furent frappés… en disant : pourquoi… » Pourquoi étaient-ils frappés ? Parce que les oppresseurs disaient : « Pourquoi n’avez-vous terminé votre tâche ni hier ni aujourd’hui, selon la loi qui vous est imposée : de briqueter comme trois jours auparavant, c’est-à-dire avant-hier, lorsque la paille vous était fournie ? 

Ils furent frappés (wayoukou)

Ce verbe est au hof‘al [forme passive] : ils étaient frappés par d’autres, ce sont les oppresseurs qui les frappayent

5,15
Les surveillants des enfants d'Israël vinrent se plaindre à Pharaon en ces termes: "Pourquoi traites-tu ainsi tes serviteurs?
5,16
La paille, il n'en est pas fourni à tes serviteurs et pourtant on nous dit ‘Faites des briques!’ A présent tes serviteurs sont frappés et c'est ton peuple qui est coupable."
Et des briques

Les oppresseurs nous disent : « Faites-en autant que le compte précédent ! 

Et c’est une faute (‘hatath) de ton peuple

Si le mot ‘hatath avait été ponctué d’un pata‘h, j’aurais dit qu’il est à l’état construit : Cette chose est une faute de ton peuple. Mais du moment qu’il marqué d’un qamats, c’est qu’il est à la forme « absolue », et l’on doit le comprendre comme signifiant : « cette chose amène une faute sur ton peuple », comme si « ton peuple » était précédé du préfixe le (« à »). Autre exemple : « lorsqu’elles arrivèrent à Beith Lè’hèm » (Routh 1, 19), où le préfixe le est également omis devant le mot : « Beith Lè’hèm ». Et l’on trouve maints autres exemples identiques

5,17
Il répondit: "Vous êtes des gens désœuvrés, oui, désœuvrés! c'est pour cela que vous dites: ‘Allons sacrifier à l'Éternel.’
5,18
Et maintenant, allez au travail! La paille ne vous sera point donnée et vous fournirez la même quantité de briques."
La quantité (thokhèn) de briques

Le mot thokhèn signifie : « compte », comme dans : « l’argent compté (hamethoukan) » (II Melakhim 12, 12), le verset précédent spécifiant qu’ils « ont serré et compté l’argent »

5,19
Les surveillants des enfants d'Israël les traitèrent avec rigueur, en disant: "Vous ne ferez pas moins de briques que précédemment, jour par jour."
Les policiers des fils d’Israël les virent

Ils virent que leurs compagnons, qu’ils étaient chargés de harceler, étaient

*… Dans le mal – Dans

un état de détresse parce qu’ils avaient dû aggraver leurs corvées en disant : « Ne retranchez pas… 

5,20
Or, ils avaient rencontré Moïse et Aaron, debout devant eux, comme ils sortaient de chez Pharaon;
Ils atteignirent

Sujet sous-entendu : des gens parmi les enfants d’Israël. [Ils atteignirent

Mochè et Aharon.

Nos maîtres du midrach expliquent : Toutes les fois qu’il est écrit : nitsim [« se querellent », comme dans supra 2, 13] ou nitsavim [« debout », comme ici], c’est de Dathan et Aviram qu’il est question (Nedarim 64b), ainsi qu’il est écrit : « Dathan et Aviram sortirent debout (nitsavim), [dans le sens de : « fièrement »] » (Bamidbar 16, 27)

5,21
et ils leur avaient dit: "Que l'Éternel vous regarde et vous juge, vous qui nous avez mis en mauvaise odeur auprès de Pharaon et de ses serviteurs; vous qui avez mis le glaive dans leur main pour nous faire périr!"
5,22
Moïse retourna vers le Seigneur et dit: "Mon Dieu, pourquoi as-tu rendu ce peuple misérable? Dans quel but m'avais-tu donc envoyé?
Pourquoi as-tu fait du mal à ce peuple

Et si tu devais me demander en quoi cela t’importe, je me plaindrais alors de ce que tu as fait de moi ton messager (Chemoth raba)

5,23
Depuis que je me suis présenté à Pharaon pour parler en ton nom, le sort de ce peuple a empiré, bien loin que tu aies sauvé ton peuple!"
Il a fait du mal (héra’)

Ce verbe est au hif‘il : « il a aggravé le mal qui leur est fait ». Le Targoum Onqelos le rend par un haf‘él araméen [correspondant au hif‘il hébreu] : aveëch

Soyez le premier à commenter ce cours !
Newsletter Torah-Box

Pour recevoir chaque semaine les nouveaux cours et articles, inscrivez-vous dès maintenant :

2 Juin 2024 - 25 Iyar 5784

  • 04:59 Mise des Téfilines
  • 06:05 Lever du soleil
  • 13:31 Heure de milieu du jour
  • 20:56 Coucher du soleil
  • 21:43 Tombée de la nuit

Chabbath Bamidbar
Vendredi 7 Juin 2024

Entrée à 20:41
Sortie à 21:50


Changer de ville