Votre ado rentre de l’école, claque la porte après lui, jette son sac par terre dans un grand fracas, et va s’enfermer dans sa chambre sans dire un mot ? Plutôt que de succomber à la tentation de le forcer à parler, suivez les conseils du thérapeute de famille Eli Weiss, pour aider en douceur votre ado à s’ouvrir à vous !

Votre ado de quatorze ans vient de rentrer de l’école. La mine renfrognée, il claque la porte après lui, jette son sac par terre dans un grand fracas, et va s’enfermer dans sa chambre sans dire un mot, sous votre regard inquiet de maman bienveillante. Visiblement, la journée a été difficile pour lui… Faisant courageusement abstraction du sac jeté sur le sol, vous tapez doucement à sa porte dans une tentative de le faire parler de ce qui le tracasse. Mais c’est peine perdue, votre fils vous ignore. L’un de ses frères a le malheur de rentrer dans la chambre et se fait vertement congédier. Et lorsque vous lui demandez carrément ce qui ne va pas, il rétorque sèchement : « RIEN ! ».

Bref, vous l’aurez compris, votre ado est contrarié. Devant ce genre de situations, tous les parents ne réagissent pas de la même façon, mais le but reste en général le même : aider leur jeune à s’ouvrir à eux afin qu’il lève le voile sur ses contrariétés et puisse ainsi s’apaiser.

Plusieurs raisons expliquent le fait que votre ado ait du mal à s’ouvrir à vous (d’ailleurs, sachez que, plus ils grandissent, plus ils deviennent réticents !). Parfois, ils ressentent comme une faiblesse le fait de solliciter l’aide de leurs parents. Ils peuvent aussi avoir peur d’être jugés ou punis. Parfois, ils peuvent avoir le sentiment que leurs parents ne les comprendront pas, et, d’autres fois encore, ils ont tout simplement besoin de temps pour se calmer et mettre de l’ordre dans leurs pensées.

Conflit interne

En général, un ado contrarié a besoin, contrairement aux apparences trompeuses qu’il affiche, de partager avec son entourage ce qui le tracasse. D’ailleurs, si l’on y réfléchit bien, l’on comprendra que son attitude manifestement négative n’est finalement qu’une tentative non verbale d’attirer notre attention sur ses problèmes. Pourtant, il a le sentiment de ne pas être prêt à s’ouvrir complètement, et c’est pourquoi il n’entreprend pas immédiatement de vous parler de ses difficultés et semble réticent à répondre à vos questions.

Il s’agit là d’un test visant à jauger de la qualité de votre relation : votre jeune est en train de réfléchir à la confiance qu’il peut bien vous porter. Peut-il partager ses problèmes en toute sécurité et bénéficier d’une oreille bienveillante ? Ou va-t-il, au contraire, rapidement regretter de vous avoir parlé et se sentir rejeté ?

Deux mots d’ordre : patience et compassion !

Une fois que vous aurez compris le dilemme qui l’habite, il est important à ce stade de respecter ses sentiments et de ne pas le forcer à parler. Vous pouvez par contre faire en sorte de l’inviter en douceur à parler, en créant une atmosphère de dialogue, au sein de laquelle il se sentira en confiance. Vous pouvez par exemple lui dire : « Je suis disponible pour discuter si tu en ressens le besoin », ou encore : « Si tu veux qu’on en parle, je suis au salon ».

Evidemment, il vous faudra de votre côté faire preuve de patience. Car il ne s’agit pas ici de parvenir à lui soutirer des informations, mais plutôt de lui faire comprendre qu’il est en terrain de confiance. Autre point important : comprenez que c’est là l’occasion pour votre ado d’acquérir le sens de quand parler, à qui parler, quoi dire, et de quelle manière. C’est un art qui lui servira tout au long de sa vie, et c’est pourquoi il est si important pour lui de passer cette étape avec réussite.

Pour ce qui est de la compassion, nous dirons simplement qu’une fois que votre ado vous a fait part de ce qui le tracasse, il a plus que jamais besoin de bienveillance et de compréhension. Ouvrez votre cœur, faites en sorte qu’il ne se sente pas coupable même si vous estimez qu’il doit se remettre en question sur un certain point (après l’avoir écouté avec empathie, vous pouvez, si besoin est, l’amener en douceur dans un second temps à comprendre où se situe son erreur). De même, à ce stade, il est généralement inutile de faire quoi que ce soit de concret (sauf dans de rares cas bien précis). Le seul ingrédient vraiment indispensable est ici l’écoute.