Lorsqu’Eva (45 ans) a organisé en compagnie de ses amies une Hafrachat ‘Hala pour mériter un bébé, elle était loin de s’imaginer où tout cela allait la mener… Histoire d’une Emouna (foi en D.ieu) à toute épreuve et d’un bébé-miracle !

Audélia a aujourd’hui trois mois. C’est un adorable bébé au sourire irrésistible. Mais si la chose dépendait des médecins, Audélia n’aurait en fait jamais vu le jour. Sa mère, Eva, a dû traverser une longue épreuve faite d’Emouna, d’espoir, d’amour, et de fraternité, afin de pouvoir enfin tenir sa fille dans ses bras. Ces moments difficiles lui ont finalement permis d’atteindre le bonheur tant espéré de mettre au monde un nouveau bébé, malgré son âge avancé.

L’incroyable qui se produit

Il y a deux ans, Eva est partie en voyage organisé avec un groupe de femmes. « A notre retour en Israël, raconte-t-elle, nous avons toutes gardé contact et avons commencé à nous voir souvent. Puis, un jour, l’une d’entre nous a proposé d’organiser une HafrachatHala avec tout le groupe. L’idée nous a plu. Lors de cette soirée, mes amies ont prié pour que je puisse à nouveau avoir un bébé, car tout le monde savait que c’était mon rêve (j’ai 45 ans)… »

Et l’incroyable s’est produit. Alors que, quelques jours plus tard, Eva va au Mikvé, elle découvre ensuite qu’elle est enceinte ! « J’ai senti très clairement que je venais de bénéficier d’un miracle, dit Eva avec émotion. Mon mari était fou de joie, et moi aussi. Mon aînée a commencé à comprendre que quelque chose d’inhabituel était en train de se produire et était tout excitée… », se souvient Eva.

Lorsque tout bascule…

« Vers la fin de ma grossesse, au huitième mois, alors que je me rendais à l’hôpital pour une simple échographie, soudain, tout a basculé, raconte Eva. On m’explique que quelque chose d’anormal est visible sur les reins du bébé. On nous fait passer de spécialiste en spécialiste, d’analyse en analyse, et, plus nous subissons d’examens, plus les problèmes se révèlent. On évoque un syndrome rare, appelé Vacterl/Vater, qui est un ensemble de malformations congénitales. D’après les médecins, mon bébé présente des anomalies au niveau rénal, au niveau de son œsophage, et au niveau de l’estomac. Mon mari est allé glaner des informations sur Internet, mais moi je n’ai pas voulu le suivre – je n’en avais pas la force. Autour de nous, les médecins avaient tous la même expression grave sur le visage. Avec des mots plus ou moins voilés, ils me conseillaient tous d’avorter. En d’autres termes : tuer le bébé que je portais en moi. »

Pour Eva, le monde s’effondre. « Comment prendre une telle décision ?, demande-t-elle. Comment une maman peut-elle mettre fin de ses propres mains à la vie de son bébé ? Qui peut s’arroger le droit de sceller le sort d’un être humain, à part D.ieu ?, s’insurge-t-elle. Pendant plusieurs semaines, je me suis coupée du monde. Je n’avais la force de parler avec personne. Ma famille et mes amis ne comprenaient pas ce qui se passait. Je n’étais pas capable de leur répondre. »

Une Emouna à toute épreuve

Les semaines passent, l’inquiétude est indicible. Puis, arrive le temps pour Eva et son mari de prendre une décision. « Nous avons beaucoup parlé avec mon mari. Et nous sommes arrivés à la conclusion que, si D.ieu nous a offert ce bébé, nous allions l’accueillir avec amour. Nous n’avions pas à nous mêler de ce qui ne nous regarde pas, ni accomplir des choses interdites par la loi juive. Notre devoir était de nous renforcer en Emouna, sachant que D.ieu pouvait à tout moment, s’Il le désirait, renverser complètement la situation. Rassemblant les dernières forces morales qu’il nous restait, nous avons pris la ferme décision de ne pas commettre l’irréparable et de garder notre bébé, coûte que coûte. »

C’est forte d’une Emouna à toute épreuve qu’Eva se rend sur le tombeau de Rabbi Méir Ba’al Haness pour y déverser des torrents de larmes. « J’ai supplié D.ieu de m’aider, de faire en sorte que je sois bientôt de retour à la maison avec un bébé en bonne santé », se souvient-elle.

A son retour, Eva doit faire une énième échographie… Sauf que, cette fois, tout bascule à nouveau ! « Je vois le médecin vérifier, revérifier, placer la sonde de tous côtés, le visage perplexe… “C’est étrange, je n’arrive pas à voir les anomalies qui apparaissaient la semaine dernière”, dit-il à voix basse. Mon mari et moi échangeons des regards hébétés. Se pourrait-il que nous soyons en train de vivre un miracle, le second sur la liste ? Je m’entends raconter au médecin que je viens de prier sur la tombe d’un grand Tsadik. Mais lui, évidemment, me rétorque que là n’est pas son domaine », se rappelle Eva, avec le sourire.

Puis, elle décide d’organiser une nouvelle HafrachatHala avec son groupe d’amies et sa famille, à qui elle dévoile enfin le secret qu’elle garde en elle depuis un mois. « Elles ont toutes fait preuve de tellement d’empathie. J’ai demandé à ce que le mérite de cette Mitsva soit en faveur de mon bébé, qu’il naisse sans complication, et surtout en bonne santé. Le lendemain de cette soirée au cours de laquelle toutes ont prié pour moi avec tellement de ferveur, il s’est passé quelque chose d’incroyable. Je n’avais jamais connu une telle manifestation d’amitié et d’amour ! Des dizaines de photos de bougies allumées pour mon mérite me sont parvenues. Mes amies avaient en fait diffusé mon nom et celui de ma mère sur les réseaux sociaux la veille et avaient demandé à ce qu’on prie et allume des bougies à la mémoire des Tsadikim. Et l’appel a été entendu par des centaines de femmes ! C’était magnifique », raconte Eva, les larmes aux yeux.

De la tension dans la salle d’accouchement

Peu après, Eva sent les contractions arriver… Elle est admise en salle d’accouchement très rapidement. La chambre est pleine de médecins et de sages-femmes, l’atmosphère est tendue. « Tout le monde s’attendait au pire, à voir naitre un bébé à peine viable. Je me souviens avoir prié Hachem de tout mon cœur : “D.ieu, je t’en prie, fais en sorte que j’accouche d’un bébé que je puisse tenir dans mes bras et aimer”. »

L’accouchement se passe sans encombre. C’est une petite fille. A la question de savoir comment va-t-elle, on répond à Eva : « Nous le saurons dans quelques instants ». Des instants pleins d’appréhension, mais aussi des instants marqués par la prière et l’espoir.

Finalement, la petite Audélia (prénom qui signifie « Je remercierai D.ieu ») a été en effet diagnostiquée à sa naissance comme souffrant d’une malformation des reins et de l’appareil urinaire. Elle a dû subir toute une série d’examens et même une intervention à l’âge de dix jours. C’est beaucoup pour un si petit bébé ! « Mais durant toute cette période à l’hôpital, j’ai été soutenue d’une manière extraordinaire par ma famille, mes amies, et aussi toutes sortes d’organismes d’aide aux malades et à leur famille. Je ne sais pas comment les remercier, leur soutien a été pour nous une bouée de sauvetage en ces moments si durs », tient Eva à souligner.

« Fière d’appartenir au peuple juif ! »

Concernant l’état de santé de son bébé, Eva explique : « L’évolution est très positive, au-delà de toute espérance et de toutes les sombres prévisions. Ma petite Audélia est adorable, nous sommes tous tombés sous son charme. Elle se remet doucement et va mieux de jour en jour ». Avant d’ajouter : « Il y a quelques jours, nous avons organisé une Sé’oudat Hodaya pour remercier D.ieu de Ses miracles et aussi pour la force qu’Il nous a insufflée durant toute cette période. Ma sœur, qui est moins pratiquante que moi, a pris le micro pendant le repas devant les autres femmes et a dit qu’elle m’enviait. Emue, elle a dit que j’étais un exemple vivant d’Emouna et que la solidarité de notre groupe était formidable. Sans hésiter un seul instant, nous l’avons toute invitée à se joindre à nous ! Aujourd’hui, lorsque je vois la façon dont Hachem m’a aidée et comment j’ai été soutenue par des femmes que je ne connaissais pas il y a un an, je suis fière d’appartenir à ce peuple ! », conclut-elle.