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Torah écrite (pentateuque) » Genèse (Berechit)

Chapitre 35

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35,1
Le Seigneur dit à Jacob: "Va, monte à Béthel et y séjourne; et élèves-y un autel au Dieu qui t’apparut, lorsque tu fuyais devant Ésaü ton frère."
Lève-toi

C’est parce que tu as retardé [l’offrande du sacrifice que tu avais formé le vœu de me consacrer à Beith-El] que tu as été puni par ce qui est arrivé à ta fille (Midrach tan‘houma)

35,2
Jacob dit à sa famille et à tous ses gens: "Faites disparaître les dieux étrangers qui sont au milieu de vous; purifiez vous et changez de vêtements.
Les dieux païens

Dont vous vous êtes emparés lors du sac de Chekhem

Et purifiez-vous

De l’idolâtrie

Et changez de vêtements

Peut-être portez-vous un vêtement qui a été employé pour un culte idolâtre

35,3
Disposons-nous à monter à Béthel; j'y érigerai un autel au Dieu qui m'exauça à l'époque de ma détresse et qui fut avec moi sur la route où je marchais."
35,4
Ils remirent à Jacob tous les dieux étrangers qui étaient en leur possession et les joyaux qui étaient à leurs oreilles et Jacob les enfouit sous le tilleul qui était près de Sichem.
Le térébinthe

C’est un arbre qui ne produit pas de fruits

Avec Chekhem

Près de Chekhem

35,5
Ils partirent; dominées par une terreur divine, les villes d'alentour ne poursuivirent pas les fils de Jacob.
Une crainte (‘hitath)

Le mot ‘hitath a le même sens que pa‘had

35,6
Jacob arriva à Louz, qui est dans le pays de Canaan, la même que Béthel, lui et tous ceux qui l'accompagnaient.
35,7
Là il dressa un autel et il appela l'endroit Él béth Él; car là les puissances célestes lui étaient apparues, comme il fuyait à cause de son frère.
El-Beith-El

Le Saint béni soit-Il est à Beith-El, la révélation de sa chekhina est à Beith-El. Il arrive que l’on omette la lettre-préfixe beith (« dans »), comme dans : « il est dans la maison (beith) de Makhir ben ‘Amiel » (II Chemouel 9, 4), « dans la maison (beith) de ton père » (supra 24, 23). La préposition « dans » y est sous-entendue

Eloqim s’est révélé (niglou – littéralement : « se sont révélés ») à lui

Il arrive que les mots « Eloqim » et « maître » soient au pluriel, comme dans : « le seigneur (adoné) de Yossef » (infra 39, 20), « si son propriétaire (be’alaw) se trouvait avec lui » (Chemoth 22, 15). Il en va de même du nom divin Eloqim, qui marque l’attribut de justice et de maîtrise : il s’écrit au pluriel. Mais les autres noms de Dieu, on ne les trouve nulle part écrits au pluriel

35,8
Débora, nourrice de Rébecca, étant morte alors, fut enterrée au dessous de Béthel, au pied d'un chêne qui fut appelé le Chêne des Pleurs.
Devora mourut

Qu’était venue faire Devora chez Ya‘aqov ? L’explication est la suivante : Rivqa avait dit à Ya‘aqov : « j’enverrai te prendre de là-bas » (supra 27, 45). Elle a envoyé Devora auprès de lui à Padan Aram pour qu’il quitte cet endroit, mais elle est morte en cours de route. Je dois cette explication à rabi Mochè Hadarchan

Au-dessous de Beith-El

La ville était sur la montagne, et elle a été enterrée au pied de la montagne

Au-dessous du chêne (haalon)

Traduction du Targoum Onqelos : « au bas de la plaine ». La plaine se trouvait en hauteur, au-dessus de la déclivité de la montagne, et la tombe en bas. Et l’on appelait alon la plaine de Beith-El. La hagada indique que Ya‘aqov a reçu à cet endroit la nouvelle d’un autre deuil, celui de sa mère (Beréchith raba 81, 5), le mot grec allon signifiant « un deuil ». Si le texte a dissimulé la date de sa mort, c’est pour qu’on n’en vienne pas à maudire « le ventre qui a donné le jour » à ‘Essaw. Voilà pourquoi il n’en est pas fait mention (Midrach tan‘houma Ki tétsé 4)

35,9
Dieu apparut de nouveau à Jacob, à son retour du territoire d'Aram et il le bénit.
Encore

Pour la seconde fois à cet endroit. Il lui était apparu une première fois à l’aller, Il lui apparaît une seconde fois à son retour

Il le bénit

De la bénédiction des personnes en deuil (Beréchith raba 81, 5. Voir Rachi supra 25, 11)

35,10
Dieu lui dit: "Tu te nommes Jacob; mais ton nom, désormais, ne sera plus Jacob, ton nom sera Israël"; il lui donna ainsi le nom d'Israël"
Ton nom ne sera plus appelé Ya‘aqov

A ce nom, qui désigne quelqu’un aux aguets pour prendre autrui par surprise (‘iqva), se substituera Israël, qui signifie « prince » et « chef »

35,11
Et Dieu lui dit: "Je suis le Dieu tout puissant: tu vas croître et multiplier! Un peuple, un essaim de peuples naîtra de toi et des rois sortiront de tes entrailles.
Je suis Qél Chaqaï [écrit avec un daleth à la place du qof]

Il est en mon pouvoir (daï) de bénir, car c’est à moi qu’appartiennent les bénédictions

Fructifie et multiplie

Allusion à Binyamin qui n’était pas encore né, mais dont la mère était déjà enceinte (Beréchith raba 82, 4)

Un peuple

A savoir Binyamin

Une assemblée de peuples

Allusion à Menachè et Efrayim (ibid.) qui seront issus de Yossef et qui formeront deux tribus

Et des rois

Chaoul et Ich Bocheth (ibid.), qui seront issus de la tribu de Binyamin et qui n’étaient pas encore nés. C’est de cette façon qu’Abner a interprété ce verset lorsqu’il a fait monter Ich Bocheth sur le trône royal. Telle a été aussi l’interprétation des tribus d’Israël, qui se sont alors rapprochées de celle de Binyamin. Il est en effet écrit : « Que nul parmi nous ne donne à Binyamin sa fille pour femme ! » (Choftim 21, 1). Mais les tribus ont ensuite changé d’avis et se sont dit : « Si Binyamin avait dû disparaître du nombre des tribus, le Saint béni soit-Il n’aurait pas dit à Ya‘aqov : “et des rois sortiront de tes entrailles” ! ». [Or, elle n’a encore donné aucun roi. On ne peut donc pas l’exterminer.

Un peuple

Binyamin donnera naissance à des peuples dont le nombre sera le même que celui des « peuples », c’est-à-dire des soixante-dix nations (Midrach tan‘houma Wayichla‘h 30). De même le Sanhèdrin comptera soixante-dix membres. Autre explication : Ses descendants offriront un jour des sacrifices sur des hauts-lieux interdits, comme toutes les nations à l’époque de Eliyahou le prophète (Beréchith raba 82, 5)

35,12
Et le pays que j'ai accordé à Abraham et à Isaac, je te l'accorde et à ta postérité après toi je donnerai ce pays."
35,13
Le Seigneur disparut d'auprès de lui, dans le lieu où il lui avait parlé.
35,14
Jacob érigea un monument dans l'endroit où il lui avait parlé, un monument de pierre; il fit couler dessus une libation et y répandit de l'huile.
A l’endroit où Il lui avait parlé

Je ne sais pas ce que ce texte veut nous apprendre

35,15
Et Jacob nomma cet endroit, où le Seigneur s'était entretenu avec lui, Béthel.
35,16
Ils partirent de Béthel; il y avait encore une kibra de pays pour arriver à Éfrath lorsque Rachel enfata et son enfantement fut pénible.
Une kivra de pays

Le grammairien Mena‘hem explique le mot kivra comme se rattachant à kabir : « puissant », « abondant », « une grande distance ». Selon le midrach (Beréchith raba 82, 7), on était à une époque où le sol était percé et garni de trous comme une passoire (kevara) (voir Rachi infra 48, 7). Les labours étaient terminés, l’hiver était passé et il ne faisait pas encore chaud. Mais cette explication ne correspond pas au sens littéral. Nous trouvons en effet, à propos de Na’aman : « il s’en est allé à une certaine distance (kivrath èrets) » (II Melakhim 5, 19). Il s’agit, à mon avis, d’une mesure de longueur, comme la longueur d’une parsa ou davantage, de la même manière que l’on parle d’un « arpent (tsèmèd) de vigne » (Yecha’ya 5, 10) ou de la « portion (‘helqath) de champ » (supra 33, 19), [où il s’agit chaque fois d’une unité de mesure]. De même pour la distance que peut parcourir un homme, on emploie l’expression kivrath èrets

35,17
Comme elle était en proie aux douleurs de cet enfantement, la sage femme lui dit: "Ne sois pas inquiète, car c'est encore un fils qui t'arrive."
Car tu as ici encore

En plus de Yossef. Nos maîtres du midrach expliquent qu’avec chaque fils de Ya‘aqov était né une sœur jumelle. Avec Binyamin est née une jumelle de plus (Beréchith raba 82, 8)

35,18
Or, au moment de rendre l'âme, car elle mourut, elle le nomma Ben-Oni; mais son père l'appela Benjamin.
Ben-Oni

Fils de ma souffrance (Beréchith raba 82, 9)

Binyamin

Ce nom, à mon avis, est dû au fait qu’il est le seul à avoir vu le jour en Kena‘an, région située au sud (yemin) pour celui qui vient de Aram Naharayim, ainsi qu’il est écrit : « au sud, dans le pays de Kena‘an » (Bamidbar 33, 40), « allant et se déplaçant vers le sud » (supra 12, 9). Binyamin – fils du sud : Même sens que dans : « nord et sud (weyamin), c’est toi qui les a créés » (Tehilim 89, 13). C’est pourquoi le mot est écrit de toutes les lettres qui le composent, avec un yod entre le mèm et le noun. Autre explication du nom Binyamin : « fils des vieux jours (yamim) », à cela près qu’il est écrit avec un noun au lieu d’un mèm, comme dans : « le terme des jours (hayamin) » (Daniel 12, 13)

Binyamin

Fils du sud : Même sens que dans : « nord et sud (weyamin), c’est toi qui les a créés » (Tehilim 89, 13). C’est pourquoi le mot est écrit de toutes les lettres qui le composent, avec un yod entre le mèm et le noun. Autre explication du nom Binyamin : « fils des vieux jours (yamim) », à cela près qu’il est écrit avec un noun au lieu d’un mèm, comme dans : « le terme des jours (hayamin) » (Daniel 12, 13)

35,19
Rachel mourut donc et fut ensevelie sur le chemin d'Éfrath, qui est Bethléem.
35,20
Jacob éleva un monument sur sa tombe: c'est le monument du Tombeau de Rachel, qui subsiste encore aujourd'hui.
35,21
Israël partit et dressa sa tente au delà de Migdal Éder.
35,22
Il arriva, tandis qu'Israël résidait dans cette contrée que Ruben alla cohabiter avec Bilha, concubine de son père, Israël en fut instruit. Or, les fils de Jacob furent douze.
Tandis qu’Israël résidait dans ce pays-là

Cet épisode se situe avant son arrivée à ‘Hèvron chez Yits‘haq, [en punition pour ne s’y être pas rendu aussitôt]

Il alla

Parce qu’il avait mis le désordre dans la couche de son père, le texte lui tient rigueur de la même manière que s’il avait effectivement cohabité. Et pourquoi l’a-t-il fait et a-t-il profané la couche de son père ? Après la mort de Ra‘hel, Ya‘aqov a pris sa couche qui se trouvait constamment dans la tente de celle-ci, et non dans celles de ses autres femmes, et l’a installée dans la tente de Bilha. Est alors arrivé Reouven, qui a pris fait et cause pour sa mère en disant : « Si la sœur de ma mère a été la rivale de ma mère, faut-il que la servante de la sœur de ma mère soit aussi la rivale de ma mère ? » C’est alors qu’il s’est levé et a déplacé sa couche (Chabath 55b)

Les fils de Ya’aqov furent douze

On revient au premier sujet. La naissance de Binyamin a parachevé le nombre des tribus. On peut donc les compter, et c’est ce que va faire le texte. Nos maîtres ont expliqué que le texte vient nous enseigner qu’ils étaient tous égaux et qu’ils étaient tous des justes, Reouven n’ayant pas péché (ibid.)

35,23
Fils de Léa: le premier né de Jacob, Ruben; puis Siméon, Lévi, Juda, Issachar et Zabulon.
Le premier-né de Ya’aqov

On continue, même en cette sombre circonstance, de lui donner le titre de premier-né (Beréchith raba 82, 11)

Le premier-né de Ya’aqov

Premier-né quant à l’héritage, premier-né quant au culte, premier-né quant au décompte. Yossef n’a reçu un droit d’aînesse qu’en ce qui concerne le nombre de tribus, puisqu’il en a constitué deux (Baba Batra 123a)

35,24
Fils de Rachel: Joseph et Benjamin.
35,25
Fils de Bilha, l'esclave de Rachel: Dan et Nephtali;
35,26
et fils de Zilpa, l'esclave de Léa: Gad et Aser. Tels sont les fils de Jacob, qui lui naquirent dans le territoire d'Aram.
35,27
Jacob arriva chez Isaac son père, à Mamré, la cité d'Arba, autrement Hébron, où demeurèrent Abraham et Isaac.
Mamré

C’est le nom de la plaine

La cité d’Arba’

C’est le nom de la ville. « Mamré, la cité d’Arba’ » signifie par conséquent : « la plaine de la cité d’Arba’ ». Sans doute objectera-t-on qu’il aurait fallu écrire : haqiryath arba’ (« la cité d’Arba’ »), et non : qiryath haarba’ (« cité de la Arba’ ») [en plaçant l’article défini en tête de l’expression]. C’est cependant ainsi que procède le texte lorsqu’il s’agit, comme ici, d’un nom composé, ou comme dans : Beith-El, Avi ‘Ezèr, Beith-Lè’hem : Lorsqu’il est nécessaire d’employer un article, il le place en tête du second mot, comme dans : « habitant de Beith-Lè’hem (beith hala‘hmi) » (I Chemouel 16, 1), « à Ofra de Avi ‘Ezri (avi ha’ezri) » (Choftim 6, 24), « ‘Hiel de Beith-El (beith haèli) » (I Melakhim 16, 34)

35,28
Les jours d'Isaac ayant été de cent quatre vingts ans,
35,29
il défaillit et mourut et rejoignit ses pères, âgé et rassasié de jours. Ésaü et Jacob, ses fils, l'ensevelirent.
Yits‘haq expira

La Tora ne respecte pas toujours l’ordre chronologique (Pessa‘him 6b). Yossef a été vendu douze ans avant la mort de Yits‘haq. Celui-ci avait en effet soixante ans à la naissance de Ya‘aqov, ainsi qu’il est écrit : « et Yits‘haq avait soixante ans lors de leur engendrement » (supra 25, 26). Ya‘aqov était âgé de cent vingt ans à la mort de son père : Si l’on soustrait soixante de cent quatre-vingts – âge qu’avait Yits‘haq à sa mort – il reste cent vingt. Yossef avait dix-sept ans lorsqu’il a été vendu, et son père en avait alors cent-huit. Comment parvient-on à ce nombre ? Ya‘aqov avait soixante-trois ans lorsqu’il a été béni par son père (Meguila 17a. Voir Rachi supra 28, 9). Il s’est ensuite caché quatorze années durant dans la maison de ‘Evèr (voir Rachi supra 25, 17), ce qui fait soixante-dix-sept ans. Puis il a travaillé pendant quatorze ans pour pouvoir épouser Léa et Ra‘hel. C’est à l’expiration de ces quatorze années qu’est né Yossef, ainsi qu’il est écrit : « Ce fut, lorsque Ra‘hel eut engendré Yossef, que Ya’aqov dit à Lavan : Renvoie-moi, et j’irai vers mon endroit et vers mon pays » (supra 30, 25). D’où un total de quatre-vingt-onze ans. Si l’on ajoute les dix-sept ans qu’avait Yossef lorsqu’il a été vendu (infra 37, 2), on arrive à un total de cent huit ans. Il résulte d’ailleurs clairement du texte qu’il s’est écoulé vingt-deux ans entre la vente de Yossef et l’arrivée de Ya‘aqov en Egypte. Il est indiqué à ce sujet que Yossef avait trente ans quand il est apparu devant Pharaon (infra 41, 46). Si l’on déduit les sept années d’abondance et les deux années de famine [qui ont précédé la venue de Ya‘aqov (voir infra 40, 6)], il reste vingt-deux ans. Or, il est indiqué que Ya‘aqov, à son arrivée en Egypte, a déclaré à Pharaon qu’il était âgé de cent trente ans (infra 47, 9). D’où il résulte également, [par cette autre méthode de calcul], que Ya‘aqov avait cent huit ans lors de la vente de Yossef

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