L’été passé, nous avons passé la majeure partie du temps en famille. Nous avons passé beaucoup de bons moments et quelques « moments moyennement agréables ». Nous nous sommes un peu relayés dans la mauvaise humeur.

Bien que mère de famille depuis 15 ans, il m’est encore difficile d’admettre que même les adultes (cela m’inclut également) peuvent être grincheux et pleurnichards.

J’étais souvent mécontente quand les choses n’allaient pas comme il le fallait et que tout le monde ne se comportait pas correctement. Mais j’ai finalement compris que la vie de famille est une petite route sinueuse. Parfois, elle est stable et régulière, et parfois elle devient cahoteuse et biscornue.

Les moments où tout le monde est calme et satisfait doivent être appréciés comme un cadeau. Les mauvaises humeurs sont agaçantes… mais normales. Et en général, il faut passer par là chaque jour, à un certain moment de la journée.

Il n’est pas facile de rester calme et détaché, et de garder son sang-froid quand votre enfant pique une colère, que votre adolescent claque la porte ou que votre conjoint devient hargneux. Malheureusement, la mauvaise humeur peut être contagieuse. Le négatif engendre le négatif. Il faut essayer de canaliser notre mauvaise humeur et celle des autres par du respect, de la compassion et du consentement.

Voici 5 idées pour vous aider à rester jovial, vous et votre famille :

  1. Facilitez-vous les choses : Être déprimés et broyer du noir sont des choses ennuyeuses, mais font partie de la vie. Quand on a le cafard et/ou que d’autres personnes agissent mal, on a tendance à exagérer les choses. On risque alors de devenir tendu et de proférer des critiques sur soi-même et sur les membres de la famille.

La meilleure façon de surmonter nos sauts d’humeur et ceux des autres est de les accepter tels qu’ils sont, sans prononcer de jugement.

Au lieu de critiquer : « Pourquoi est-ce que je m’énerve tellement sur chaque chose ? Je suis trop rabat-joie ! » Ou : « Pourquoi pleurniche-t-elle toujours pour tout ? Elle est bien trop gâtée. »

Soyez sympathique avec vous-même et avec les autres : « Je passe une journée difficile. Je suis un peu déprimée, mais ce n’est pas grave, ça va passer. » Ou : « Elle passe une dure journée. Elle n’est pas comme cela d’habitude. Quand elle se ressaisira, elle retrouvera sa joie de vivre. »

  1. Soyez conscient de votre (mauvaise) humeur : Les sauts d’humeur peuvent affecter l’appréciation que nous avons de nos enfants et de notre conjoint. Une attitude que l’on trouvait normale la veille, peut nous sembler querelleuse et fâcheuse si nous sommes un peu déprimés. Le ressentiment peut couver et les accusations sont lancées…

Si nous sommes conscients que notre mauvaise humeur est la source de cette négativité, nous pouvons éviter les conflits.

Au lieu d’accuser les autres : "Les enfants, pourquoi vous plaignez-vous de tout ? Vous êtes agaçants et impolis !"

Prenez conscience de votre état d’esprit et dites plutôt : « Je suis vraiment de mauvaise humeur, car tout ce qu’ils font et disent m’énerve, y compris les choses qu’ils ont l’habitude de faire et qui ne me dérangent généralement pas. »

  1. Parlez de vous-même : Chez les familles où l’on communique sainement et où l’on sait faire face aux problèmes, les moments difficiles sont surmontés avec plus d’efficacité. Les enfants apprennent en observant le comportement de leurs parents. Si les parents sont plus calmes et ont moins tendance à s’énerver, les enfants les imiteront de façon naturelle. Cela crée un climat harmonieux.

L’un des outils de communication les plus utiles, bénéfiques et efficaces est le « je ». Tout membre de la famille peut utiliser cet outil pratique.

Au lieu d’accuser : « Tu te comportes comme un bébé en criant et en hurlant comme ça ! »

Parlez de vos sentiments : « Toutes vos disputes m’agacent », ou « Je perds patience avec tout ce bruit et ces disputes autour de moi. »

Les enfants peuvent aussi apprendre à utiliser cette formulation. Au lieu d’accuser : « Tu es bête ! » Apprenez-leur à parler d’eux-mêmes : « Tes taquineries m’énervent ». « Je n’aime pas que tu touches à mes affaires sans permission ! »

  1. Ne faites rien : Nombreux sont les professionnels de la santé qui recommandent de reporter les décisions importantes à un moment où la bonne humeur réapparaît. Les discutions sérieuses doivent aussi être évitées, jusqu’à ce que tout le monde soit satisfait.

Les membres de la famille ont le droit de se dire les uns aux autres : « Je suis un peu bouleversé en ce moment. Je te répondrai un peu plus tard si tu le veux bien... » Ou encore : « Je ne suis pas du tout de bonne humeur, peut-on en discuter une autre fois ? ».

  1. Prenez un moment de repos : Quand les esprits sont surchauffés, il est temps que chacun prenne un peu de repos. Encouragez gentiment chaque membre de la famille à trouver un endroit tranquille pour se calmer.

Les parents peuvent montrer l’exemple : « Mon fils, je suis énervé. J’ai besoin de quelques minutes de silence pour retrouver mes esprits. Je suis dans ma chambre, si tu as besoin de moi. »

La vie de famille n’est pas toujours facile. Le fait de trouver les moyens d’y faire face peut apaiser les tensions qui surviennent. Considérer les autres et soi-même avec respect quand on n’est pas au mieux de sa forme permet de maintenir l’équilibre de la famille.

Rabbanite Adina Soclof