Cette semaine, nous allons parler d'héroïsme, de super-héros et de leur lien avec notre parentalité.

L'héroïsme est parfois perçu comme quelque chose de physique. Un peu comme les super-héros que l'on connaît, qui sauvent le monde des catastrophes ou des méchants.

Mais le véritable héroïsme est quelque chose de plus essentiel, quelque chose d'intérieur. Nos Sages nous l'enseignent : "Qu'est-ce qu'un héros ? Celui qui conquiert son Yétser Hara' ; son penchant au mal."

C'est-à-dire la capacité de ne pas se comporter uniquement selon une impulsion interne ou avec des réponses automatiques, mais se comporter et répondre avec conscience et choix.

Qu'est-ce que cela a à voir avec la parentalité ? Je pense que chaque jour et chaque moment de notre parentalité exigent de nous de l'héroïsme.

Prenons quelques exemples :

Si je demande 100 fois à mon enfant de ranger ses jeux et qu'il ne le fait pas, la réponse automatique et naturelle peut être la colère, l'impatience et la frustration.

Ou si mes enfants se disputent tout le temps, ma réaction naturelle et automatique peut être de crier et perdre patience.

Un autre exemple est un enfant de la famille avec qui nous avons des conflits incessants sur presque tous les sujets (manger, s'habiller, aller au lit, jouer…). Et nous reproduisons constamment avec lui les mêmes interactions qui aboutissent à des conflits.

Je suis sûre qu'il est facile de s'identifier aux exemples que j'ai donnés parce qu'ils sont si courants qu’ils concernent quasiment tous les parents.

Notre question est comment surmonter nos réactions automatiques ? Il y a de multiples façons de le faire, mais je veux suggérer une façon qui est peut-être un peu différente de d'habitude.

Le jour où nous sommes devenus parents, deux parties sont nées en nous : la partie parent et la partie enfant. C'est-à-dire que quand je suis devant mon enfant et disons qu'il a cinq ans, devant lui se trouvent Judith la maman et la Judith de 5 ans.

L'enfant qui existe en nous, évoque chez nous des sentiments très profonds et anciens qui peuvent conduire aux mêmes automatismes devant nos propres enfants ou à être en difficulté devant un de nos enfants qui suscite en nous des réactions fortes. Quelque chose chez nos enfants touche des parties de nous que nous avons peut-être mises de côté ou que nous avons peut-être oubliées.

C'est pourquoi nos réactions automatiques et nos difficultés avec nos enfants surviennent souvent lorsque nous n'avons pas assez de connexion avec l'enfant qui est en nous, l'enfant qu'on était. L'enfant qui aimait jouer, rêver, s'amuser, être curieux du monde. C'est aussi le même enfant qui a été blessé par des amis, a échoué des dizaines de fois, s'est disputé avec ses frères et sœurs, a eu peur de s'endormir sans un de ses parents. Cet enfant vit toujours en nous, depuis notre naissance.

Afin d'être en contact avec nos enfants de manière à ce que nous ayons plus de conscience et moins de probabilité de laisser les réponses automatiques nous gérer, nous devons vivre en paix avec notre place de parent et aussi avec l'enfant que nous étions. On doit créer en nous un équilibre très délicat et très important entre ces deux parties.

Notre partie parentale est chargée de donner à notre enfant un sentiment de sécurité, la partie enfant en nous est pleine d'émotions puissantes qui nous accompagnent au fil des années.

La connexion et l'équilibre entre les deux nous permet un mouvement constant entre le fait d'être un parent responsable et une source de sécurité pour son enfant, et la capacité d'exploser de rire au milieu du dîner ou de se salir avec du chocolat tout en s'amusant à manger une bonne glace avec son enfant.

Le véritable héroïsme est d'être conscient de soi et connecté à toutes les parties qui existent en nous ; chacune a sa place.