C’est avec énormément de tristesse que nous avons appris pendant ‘Hol Hamoed Pessa’h, la perte incommensurable de notre maître Rav Sa’adia Benhayon. Ce Hesped est rédigé avec beaucoup de larmes

Il est tellement difficile de parler de Rav Sa’adia au passé, lui qui était si souriant et accueillant....

J’ai eu le mérite d’étudier à la Yéchiva Kétana de Marseille pendant 4 ans j’ai pu voir au quotidien, le dévouement et la Messirout Néfech de Rav Sa’adia. C’était lui qui s’occupait et se souciait de tout, des choses les plus importantes jusqu’au moindre petit détail. Il était important pour le Rav que chaque Ba’hour se sente à la Yéchiva comme chez lui, sans souci afin qu'il puisse se consacrer assidûment au Limoud.

Je me souviens de l’enthousiasme avec lequel, il donnait Chi’our ;on sentait les murs trembler. Pour lui la Torah, c’était du feu, ainsi qu’il est dit : (Dévarim 33, 2) « Mimino Ech Dat Lamo », c’est-à-dire, de la même manière qu'Hachem nous a transmis la Torah par le feu, nous ressentions que la Torah était pour Rav Sa’adia un feu intense qui brûlait en lui.

Peu importe son état de santé, il n'a jamais raté une Téfila à la Yéchiva  ni même été en retard…

Avant la prière de Cha’harit, il prenait sur lui d’enseigner aux Ba’hourim qui le souhaitaient, les petites Massekhtot de Guémara . C’est encore lui qui se chargeait de récupérer les Ba’hourim chez eux , tôt le matin, afin qu’ils puissent assister à ce cours. Un spectateur de ces cours se serait cru en pleine après-midi, si l’on se fiait au punch qui se dégageait de sa personne lorsqu’il transmettait ses cours.

On ne l’a jamais entendu se plaindre ! Même lorsqu’il n’était pas en pleine forme, ça n’était pas un prétexte acceptable que de manquer ne fut-ce, un jour de Yéchiva.

Quel exemple de modestie! Il se mettait toujours en retrait même si c’est lui qui se démenait corps et âme pour assurer les salaires des autres Rabbanim qui étaient rémunérés en temps et en heure. Tout cela, dans la discrétion ; il ne pensait à son propre salaire en dernier, et s’il restait de quoi.

A l’occasion de différentes manifestations, il ne supportait pas qu’on lui fasse des éloges à propos de son dévouement pour la chiva tana. C’était un vrai Eved Hachem ; ce qu’il lui importait était de servir Hachem sans se préoccuper de ses intérêts personnels.

Le Rav Sa’adia est décédé le soir du cinquième jour du compte du Omer. Pour nous les Séfarades qui sommes en deuil jusqu’au trente quatrième jour du ‘Omer, cela représenteexactement 30 jours de deuil. Il est difficile de ne pas faire un parallèle avec ce qui est mentionné sur Moché Rabbénou à la fin de la Paracha de Vézot Haberakha. Hachem témoigne dans un premier temps que Moché Rabbénou était un vrai serviteur d’Hachem en disant : (Dévarim 34, 5) « Et Moché, serviteur d’Hachem mourut la-bàs… », puis il est dit (Ibid 34, 8): « Et les Bené Israël pleurèrent Moché, pendant 30 jours… ». Concernant Rav Sa’adia : tout le peuple Juif pleure sa disparition pendant 30 jours.

Je suis persuadé que dès son arrivée au ciel, il plaidera devant Hachem pour son épouse la Rabbanit qui l’a tant soutenu et accompagné, et bien entendu pour ses enfants qui sont tousdes Bné Torah comme il le souhaitait, et également pour ses élèves qu’il chérissait tellement. Et ainsi pour tout le peuple juif

Qu’Hachem fasse que par le mérite exceptionnel de ses innombrables élèves qu’il a formés, nous puissions très bientôt sortir de cette pandémie et accueillir très prochainement la venue du Machia’h dans la joie. Amen véAmen !

« À jamais il anéantira la mort, et ainsi Hachem fera sécher les larmes de tous visages… » 

Que son âme repose en paix !