Un Roch Yéchiva raconte : une fois, j’étais dans l’avion et je venais de recevoir mon repas, d’ouvrir la barquette, lorsque j’ai eu un besoin pressant. Je me suis levé pour rejoindre les toilettes, puis je suis revenu à ma place.

Alors que j’allais entamer mon repas, je me suis souvenu de la Halakha qui stipule qu’un morceau de viande qui a été laissé dans un endroit public sans "surveillance" ne peut plus être consommé. Les Sages l’ont interdit de peur qu’il ait été échangé par un morceau non-Cachère (le morceau reste consommable si on le reconnaît ou s’il a un signe nous permettant de le reconnaître - voir les précisions de cette loi dans Yoré Dé’a 63).

Je savais que le morceau de viande n’avait sûrement pas été échangé, mais je me suis souvenu que les décrets de nos Sages restent en vigueur même dans les configurations où les raisons énoncées n’existent pas. Il est tout à fait nécessaire de respecter les décrets des Sages même lorsque nous sommes sûrs qu’ils n’existe aucun risque ! Aussi j’ai refermé la barquette en la poussant sur le côté de ma tablette.

Mon geste attira l’attention de l’homme qui se trouvait à mes côtés. « Puis-je me permettre de vous demander pourquoi vous ne mangez pas ? », dit-il en m’interrogeant.

Mes essais pour esquiver la vraie réponse ne portèrent pas de fruits et je fus contraint de lui avouer la vérité. « Les Sages de la Torah ont décrété (il y a près de 2000 ans) une loi interdisant de manger un morceau de viande qui a été "abandonné" de peur qu’il n’ait été échangé par un morceau non-Cachère.

Entendant ma réponse, cet homme s’exclama : « Heureux le peuple qui a de tels guides ! Je ne peux que vous avouer que la sagesse de vos maîtres vous a sauvé ! En effet, j’ai vu que vous avez reçu un plat Cachère et lorsque vous vous êtes levé, j’ai eu envie d’en goûter. Personne ne me regardait et j’ai échangé une de vos boulettes avec une des boulettes de mon plat (non-Cachère)… »

Effectivement, heureux le peuple qui a de tels guides ! Et heureux celui qui appliquera les lois d’Hachem et les décrets des Sages sans calculs !