Big Brother veille. Il nous dicte très exactement quelles sont les opinions à adopter, et celles à rejeter. Gare à celui qui osera penser différemment. Comprenant plus juste que vous, il impose insidieusement ses conceptions à travers un agglomérat d’idées populistes et plaisantes, véhiculées par les médias, et un bouillon de culture ambiante. Exprimer un avis différent du sien, c’est se faire immédiatement taxer de réac, de facho, de rétrograde.

L’Opinion Unique Bien-Pensante règne dans nos démocraties 2022, pas moins que dans les régimes totalitaires de Georges Orwell.

Allez essayer de dire que la photo de deux femmes en robes de mariée se tenant la main pour convoler en « justes » noces vous interpelle (et je n’ai pas dit « vous dérange », terme qui serait immédiatement pénalisé par les Hautes Instances). Allez lever le doigt pour émettre la moindre petite réserve quant aux lois sur la « mort en douceur », où des organismes suisses très privés vous proposent de prendre congé légalement de… votre vie. Pas besoin d’être incurable ou même malade. Cela s’appelle très joliment le « suicide assisté », le coût est d’ environ 9000 euros, crémation inclue, et certains cantons (Vaud et Neuchâtel) pénalisent depuis 2012 les hôpitaux ou maisons de retraite qui refuseraient de prêter leurs effectifs à cet Exit du monde complètement effarant. L’existence est un objet comme un autre, qu’on peut jeter après emploi.

Allez essayer de faire entendre la voix de votre pauvre bon sens, pour dire que les lois sur l’avortement, permettent avec une facilité déconcertante d’en finir avec une vie qui débute, même lorsqu’il ne s’agit pas du drame d’une grossesse à haut risque, non voulue, d’une mineure, ou conséquence d’un viol ou d’un inceste (jusqu'à 12 semaines aujourd’hui en France, la loi Veil permet à une femme sans qu’elle n’ait à fournir de raison, d’interrompre sa grossesse).

Aujourd’hui, un échelon plus haut, on parle déjà d’ effectuer une Interruption Médicale de Grossesse, pour des raisons de détresse psycho-sociales (?) de la mère même au neuvième mois. Attention ! Limites poreuses. Il y a quelques années encore, seul un cas de malformation génétique grave du fœtus ou un danger pour la maman, autorisait d’y recourir à un stade si avancé. On n’ose pas penser où nous mènera la prochaine revendication…

Émettre une réserve à la sacro-sainte liberté d’aimer qui on veut, de mourir dignement, de gérer son corps comme bon nous semble est un crime impardonnable. Pauvre Liberté, menottée et muselée! On lui a habilement collé une doublure : licence, permissivité, démagogie.

En son nom tout est devenu permis, même l’inconcevable. Mais personne ne dénonce : le concept est devenu trop fort.

Premiers bourgeons féministes…

Le penseur Yehochoua Leibowitz(1903-1994) disait que la plus grande révolution jamais engagée sur terre, a été celle de la Femme. En un siècle et demi, elle a changé le monde, bouleversé les sociétés du tout au tout. Mieux que Marx, Mao Tsé Toung et Gandhi réunis.

Ses acquis sont monumentaux et nous en sommes toutes bien aise.

Droit de vote, entrée aux études supérieures, dans le monde du travail, protection sociale : rien n’était évident au début du siècle et des pionnières déterminées ont ouvert les portes à leurs consœurs. 

Ces femmes courageuses se sont organisées entre elles, et à la stupéfaction de la société environnante, ont réussi à obtenir des droits fondamentaux, aujourd’hui évidents mais qui à l’époque ne l’étaient pas du tout. Aux Etats Unis, les femmes doivent attendre 1920 pour avoir accès aux urnes, en France, pourtant pays de la Révolution, c’est seulement en 1945 qu’elles pourront voter.

Les mentalités, comme de lourds icebergs de glace, se meuvent avec lenteur, mais finissent par s’ébrécher et les suffragettes finiront par obtenir victoire sur victoire. 

A la recherche d’une féminité enfouie…

Mais, comme dans toute révolution, celle de la femme a aussi connu des débordements et le féminisme moderne post -68 a glissé vers des extrêmes. Les revendications justifiées de nos aînées se sont transformées en chasse à l’homme parfois grotesque.

Et voila que la femme “libérée” est également corsetée dans un carcan de stéréotypes dont elle ne peut s’échapper:  elle se doit d’ être indépendante, performante, compétitive, battante, vindicative, sans cesse sur le devant de la scène de peur qu’on ne la soupçonne d’être… à la cuisine.

Au lieu de jouir des acquis de nos aînées, d'asseoir notre statut grâce à une législation ordonnée de nos droits, et de profiter enfin pleinement d’une féminité protégée, voilà que nous lui avons fait barrage. Elle dort en nous, éteinte, presque moribonde et s' échappe parfois, presque malgré nous, en prenant un fil et une aiguille pour recoudre un bouton. Et soudain, ce geste, ce calme, c’est tellement nous, mais on ose à peine se l’avouer. C’est presque honteux.

Pas de crainte, nous ne retournerons pas au rouet, l’ histoire ne fait pas marche arrière. Vivent les droits qui nous ont permis de stopper les abus, d’accéder aux études supérieures, aux salaires (presque) égaux, et de faire entendre notre voix.

Mais le gommage des différences entre les sexes, le ressentiment envers l’homme cachant parfois un relationnel problématique au masculin, une égalité qui ressemble plutôt à une rivalité, tout cela n’ était pas l’intention des premières féministes. Cette façon de dresser la femme contre l’ homme et contre sa propre féminité, est parfois navrante.

Nous, Bnot Israël, nous avons une chance inouïe. Ce n’est pas Big Brother ou l’opinion public du moment qui vont façonner notre image du  féminin : nos Mères, nos exemples nous montrent le chemin. 

Nous n’avons pas eu besoin d’attendre le MLF pour que les filles de Tsélof'had sachent réclamer leurs droits devant Moshe Rabbenou et obtenir gain de cause. Il n’y a aucune subordination chez nos Matriarches, aucune servilité ou complaisance, pas non plus de poing levé, d’attitudes provocantes. Ce sont des Reines qui sont restées des femmes, et justement, loin des feux de la rampe, parfaitement  positionnée, elles peuvent agir avec circonspection en forçant le respect.

Opinions sur télécommande

 Si les nations veulent laisser la télécommande de leurs opinions à une instance invisible mais omniprésente qui leur dictera comment penser, soit. Mais il faut savoir que c’est une pente savonneuse vers l’ autocratie.

Le juif lui, depuis Abraham, a la caractéristique de poser des questions  « hors de la boîte ». Sa réflexion n’ est pas formatée, reproduite à la chaîne à l’infini, et déjà consommable au bout du tapis roulant.

La seule véritable  liberté de pensée, est celle qui se remet sans cesse en question, confronte, pousse la construction intellectuelle jusqu’au bout, vérifie sa solidité, détruit et reconstruit une nouvelle fois, épurée de toute considération extérieure et ce toujours à la lumière d’une éthique irréprochable.

C’est ainsi que, de tout temps, le juif a abordé ses textes saints, inventant l’esprit critique et se créant des anticorps contre toutes les sortes d’uniformité et de totalitarisme.

Il serait peut être temps que les nations “éclairées” en prennent quelques leçons…