Le peuple juif connaît une période bien difficile : chaque jour on apprend la mort de jeunes soldats, de nombreux blessés, et nous sommes toujours sans nouvelles des otages. Les sentiments d’incertitude, de peine et de compassion envers les familles endeuillées pèsent sur le cœur de chacun d’entre nous. La situation de dizaines de milliers de personnes qui ont dû quitter leur maison au Nord et au Sud du pays, ou celle des rescapés du carnage du 7 octobre qui ne parviennent pas à réintégrer leur quotidien, ne peut pas nous laisser indifférents. Les psychologues travaillent sans répit afin d’aider une population qui a vu son existence basculer dans la douleur et le deuil.

Lo kala, hi lo kala darkénou…” (“Pas facile, il n’est pas facile notre chemin ; nous avons une longue route à parcourir, le voyage n’est pas encore terminé ; et tes yeux sont parfois si tristes…”) : ce sont les paroles mélancoliques d’une chanson populaire israélienne qui exprime la douleur face aux attentats meurtriers qui viennent frapper le peuple de Sion.

Dans les médias, on marque le souvenir des victimes par des témoignages vantant leurs qualités ou encore en diffusant la chanson qu’ils aimaient. On cherche à réunir ceux qui sont sortis saufs de la fête de Ré’im en leur proposant des activités artistiques sous le slogan “Nous danserons à nouveau”. Mais ces efforts pour remonter leur moral s’avèrent bien insuffisants. Sous une tente dans laquelle on a réuni par rubrique les objets perdus du lieu dévasté, une visiteuse ne pourra s’empêcher de déclarer : “Cela me rappelle Auschwitz !” Orit Tsadikovitch de Kfar ‘Aza exprimera son désappointement, partagé par bien d’autres : “On nous a promis qu’il n’y aurait plus de Shoah car nous sommes maintenant dans notre patrie, mais le 7 octobre, nous avons encore traversé une Shoah !” 

La vie d’un Juif n’a jamais été facile, à l’image de celle de son patriarche Ya’akov. Ce qui lui a permis de surmonter les épreuves était la conviction que celles-ci ont un sens, qu’il y a une mission à accomplir, et que le Tout-Puissant ne nous abandonnera pas. À plusieurs moments de leur histoire, les Hébreux se verront sauvés miraculeusement, comme lors du siège de Jérusalem par San’hériv et son immense armée qui sera entièrement détruite, avec les Grecs à l’époque des ‘Hachmonaïm, ou encore avec Haman en Babylonie. In fine, malgré les épreuves et les souffrances qu’il a endurées, Israël reste vivant après plus de trois millénaires d’Histoire, et contre toute attente, il retourne sur la terre de ses ancêtres après un long exil.

Cependant, lorsque l’on se déconnecte de son patrimoine, du D.ieu d’Israël et de Ses commandements, que l’on renie son passé pour adhérer à une nouvelle définition de son identité, il ne faut s’étonner de connaître le désespoir face à l’épreuve, car après s’être déraciné, on n’a plus rien à quoi se raccrocher. Le destin d’Israël ne ressemble en rien à celui des Nations, et ne dépend que du pacte contracté avec son Créateur au mont Sinaï. Prétendre assumer son avenir en écartant D.ieu et en ne s’appuyant que sur soi-même s’avère être périlleux sur tous les plans. Un de nos grands Maîtres d’avant-guerre dénonçait déjà le danger que représentaient les mouvements laïques et libéraux qui germaient, pas seulement par le fait qu’ils écartaient les Juifs de leur patrimoine, mais aussi parce qu’ils les plongeraient forcément dans la détresse. 

À nous de rechercher nos racines, comme beaucoup le font actuellement en Israël, car c’est notre seule garantie de salut véritable !