Nous entamons le mois de Chevat et les Tsadikim affirment que les initiales du mois de Chevat forment les termes de Chomrem (protection) Barkhem (bénédiction) et Taharem (pureté). Puisse Hachem protéger le peuple d'Israël, les bénir et les purifier, puisque c'est un mois de purification. Le mois de Chevat marque la fin de la période des Chovavim (les Parachiot lues à cette période : Chémot, Vaéra, Bo, Béchala’h, Yitro et Michpatim), des Chabbathot relatant l'exil en Égypte et la Guéoula. C'est une allusion, selon le Ari zal, au thème de la purification ; que l'homme soit purifié comme il se doit, avec l'aide de D.ieu, et puissions-nous tous bénéficier d'une purification. 

Je voudrais me concentrer sur la fête de ce mois de Chevat, le 15 Chevat, au milieu du mois. Nous savons que le chiffre 15 indique un thème capital : en effet, le chiffre 15, selon le Zohar, désigne la purification complète : la lune est en phase de croissance jusqu'au 15 du mois, et à partir du 15, elle décroît. Israël est comparé à la lune, d'après nos Sages ; lorsque la lune atteint sa perfection le 15 du mois, c'est le signe d'une grande réussite. 

Quelle est cette fête célébrée au mois de Chevat ? La coutume du peuple juif, surtout depuis une époque récente, est de consommer diverses sortes de fruits ce jour-là. Les fruits font allusion à l'homme qui est un arbre des champs, comme l'indiquent les ouvrages sacrés : l'homme rappelle l'arbre. Il existe de nombreuses explications sur la comparaison entre l'homme et l'arbre. L'une d'elles est que l'arbre symbolise la grandeur, la force, la réussite. Sachons que nous sommes des fils de Hachem. Qu'est-ce que cela signifie ? Nous avons de la valeur. La Guémara, dans le traité de Sanhédrin, dit : l'une des raisons pour lesquelles l'homme, pour qui le monde fut créé, a été créé à la toute fin de la création, le vendredi, tient au fait, d'après la Guémara, qu'il commence aussitôt à prendre un repas de Chabbath. Hachem a créé d'abord le monde entier afin que tout soit immédiatement à la disposition de l'homme. Nous voyons que toute la Création est au service de l'homme. C'est pourquoi il est écrit : toute personne qui sauve un Juif est considérée comme si elle avait sauvé le monde entier. Pourquoi ? Car même la plus petite créature est destinée à Israël. Tous les non-Juifs, les ouvriers, par exemple, sont également créés pour le peuple d'Israël. Ainsi, dans l'introduction du Rambam sur le commentaire des Michnayot, il écrit que toutes les actions des non-Juifs sont destinées à Israël, pour l'érudit en Torah, et c'est le rôle essentiel de la création.

C'est pourquoi l'homme doit être fort et avoir confiance en lui, nous devons en parler et intégrer cette idée. Tout comme l'arbre ne grandit pas s'il n'est pas arrosé par la pluie, de même, l'homme ne réussit pas, n'est pas plein de vie ni de désir de vivre s'il ne donne pas de « pluie ». Comme l'indiquent tous les ouvrages sacrés, il faut complimenter les enfants, les parents ; l'homme devra également complimenter son épouse, et de la même manière, l'homme doit faire son propre éloge. Il doit se faire une bonne opinion de lui-même. Rabbi Tsadok de Lublin évoque longuement cette question sous toutes ses formes, et insiste beaucoup : tout comme l'homme doit croire en Hachem, il est tenu de croire en lui-même, car il a été créé à l'image de D.ieu. 

J'ai entendu un jour une parabole à ce sujet : « Un jour, un chamelon demanda à sa mère : pourquoi sommes-nous différents de tous les animaux de la terre ? La mère chamelle interrogea son petit : en quoi sommes-nous différents ? Le chamelon répondit : nous avons de longues pattes, ainsi que des cils très étranges, nous avons un dos bossu et très haut, et non droit comme tous les animaux, comme l'âne, etc. Pourquoi sommes-nous si bizarres ? La chamelle répondit au chamelon : nous vivons dans le désert, le désert de Judée, dans de vastes déserts où il n'y a que du sable. Nous devons courir très vite, d'où ces grandes pattes que nous possédons. Comme nous vivons dans le désert plein de sable, Hachem a créé ces cils pour protéger nos yeux et nous éviter le sable qui pénètre dans les yeux. Quant à ta troisième question, sur notre grand dos bossu : en effet, nous vivons dans le désert, où aucune nourriture n'est disponible. De ce fait, Hachem nous a créés avec un garde-manger, de sorte que nous puissions tenir plusieurs jours sans mourir de faim. Une fois que la chamelle eut fini le récit, le chamelon dit : dans ce cas, pourquoi vivons-nous dans une cage ? Nous devrions courir dans le désert, courir à toute allure ! »

Un jour, j'ai entendu un maître répondre à cette question : nous apprenons chaque jour que l'homme est créé à l'image de D.ieu, on évoque la valeur de l'homme et sa force. Alors pourquoi sommes-nous enfermés dans une cage ? C'est-à-dire que nous nous levons le matin, nous nous regardons et disons : je ne réussis pas, je suis misérable, je n'ai pas de vie ! Que D.ieu préserve de penser ainsi, ne pensons pas que nous sommes enfermés, ne suivons pas le conseil du Yétser Hara' (mauvais penchant). D'où l'apprenons-nous ? De l'homme qui ressemble à l'arbre des champs. L'arbre grandit chaque jour, il se lève le matin, et construit encore un étage, encore un ! Il s'élève vers le haut, veut se rapprocher de Hachem, il ne prend pas en compte l'avis des autres : tu me regardes et tu veux me prendre une branche ?! Il plaisante avec toi : prends une branche ! Il n'est pas importuné par les autres, il grandit en s'étendant vers le haut. Si un homme veut vous faire du mal, conduisez-vous comme l'arbre. 

Puisse Hachem vous accorder une belle année bénie, avec toutes les Brakhot. Et retenons ceci : l'homme est un arbre des champs. 

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