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Torah écrite (pentateuque) » Genèse (Berechit)

Chapitre 20

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20,1
Abraham quitta ce lieu pour la contrée du Midi; il s'établit entre Cadès et Chour et séjourna à Gherar.
Avraham partit de là

Lorsqu’il vit que les villes avaient été détruites, et qu’il n’y avait plus d’allées et venues de voyageurs, il partit de là (Beréchith raba 52, 3). Autre explication : afin de s’éloigner de Lot qui s’était discrédité en cohabitant avec ses filles (Beréchith raba 52, 4)

20,2
Abraham disait de Sara, sa femme: "Elle est ma sœur": Abimélec, roi de Gherar, envoya prendre Sara.
Avraham disait

Il ne lui en pas, ici, demandé l’autorisation, mais il l’a fait malgré elle et sans son accord, puisqu’elle avait déjà été conduite chez Pharaon pour la même raison

De Sara

La préposition èl équivaut ici à la préposition ‘al. De même : « En raison de ce que (èl) l’arche de Dieu avait été prise et à cause de (weèl) son beau-père et de son mari » (I Chemouel 4, 21). La préposition èl est employée, dans les deux cas, dans le sens de ‘al (« au sujet de »)

20,3
Le Seigneur visita Abimélec dans un songe nocturne et lui dit: "Tu vas mourir, à cause de cette femme que tu as prise et qui est en puissance de mari."
20,4
Or, Abimélec n'avait pas approché d'elle. II dit: "Seigneur! frapperais-tu donc aussi un peuple innocent?
Il n’avait pas approché d’elle

L’ange l’en avait empêché, ainsi qu’il est écrit : « c’est pourquoi je ne t’ai pas laissé la toucher » (verset 6)

Tuerais-tu donc aussi un peuple juste

Même « juste », tu le tuerais ? Peut-être est-ce ta manière d’agir : détruire les peuples sans aucun motif ? C’est bien ce que tu as fait à la génération du déluge et à la génération de la tour de Bavel ! J’affirme que tu les as tués pour rien, tout comme tu veux me tuer moi-même ! (Beréchith raba 52, 6)

20,5
Quoi! ne m'a-t-il pas dit: ’Elle est ma sœur?’ et elle, elle aussi, a dit: ‘II est mon frère.’ C'est avec un cœur innocent et des mains pures que j'ai agi ainsi."
Et elle aussi

Y compris ses serviteurs, ses chameliers et ses âniers. Je leur ai posé à tous la question, et ils m’ont répondu : « C’est son frère ! »

Dans l’intégrité de mon cœur

Parce que je n’avais pas l’intention de pécher

Et la propreté de mes mains

Je suis pur de tout péché, puisque je ne l’ai pas touchée

20,6
Dieu lui répondit dans le songe: "Moi aussi je savais que tu avais agi ainsi dans la simplicité de ton cœur et j'ai voulu, de mon côté, te préserver de m'offenser; aussi ne t'ai-je pas permis d'approcher d'elle.
Je savais que tu avais fait cela dans l’intégrité de ton cœur

Il est vrai que tu n’as pas eu d’emblée l’intention de pécher. Tu ne saurais cependant prétendre à la propreté de tes mains

Je ne tai pas laissé

étant donné que ce n’est pas de toi-même que tu ne l’as pas touchée, mais à cause de moi qui t’ai empêché de mal faire en ne t’en donnant pas la force. Comme dans : « et Eloqim ne lui a pas permis » (infra 31, 7), « et son père ne lui a pas permis de venir » (Choftim 15, 1)

20,7
Et maintenant, restitue l'épouse de cet homme, car il est prophète; il priera pour toi et tu vivras. Que si tu ne la rends pas, sache que tu mourras, toi et tous les tiens!"
Restitue la femme de cet homme

Et ne crains pas qu’elle puisse être déshonorée à ses yeux, qu’il puisse refuser de la reprendre, qu’il la haïsse et qu’il ne veuille pas prier pour toi

Car il est prophète

Et donc il sait que tu ne l’as pas touchée (Beréchith raba 52, 8). C’est pourquoi « il priera pour toi »

20,8
Abimélec se leva de bonne heure, appela tous ses serviteurs et leur fit entendre toutes ces choses; ces hommes furent fort effrayés.
20,9
Abimélec manda Abraham et lui dit "Que nous as-tu fait! et qu'avais-je commis envers toi, pour que tu exposasses moi et mon royaume à un péché grave? Tu as fait à mon égard des choses qui ne doivent point se faire!"
Des choses qui ne devraient pas se faire

Nous avons été frappés, à cause de toi, par des maux qui ne s’abattent pas ordinairement sur les créatures : une obstruction de tous les canaux : les conduits génitaux, urinaires, excrémentiels, ainsi que les oreilles et le nez (Baba Qama 92a)

20,10
Abimélec dit encore à Abraham: "Qu'avais-tu en vue, en agissant de la sorte?"
20,11
Abraham répondit: "C'est que je pensais:‘Pour peu que la crainte de Dieu ne règne pas dans ce pays, ils me tueront à cause de ma femme.
Certes

Quand un étranger arrive dans ne ville, est-ce au sujet de ce qu’il veut manger et boire qu’on lui pose des questions, ou au sujet de sa femme qu’on l’interroge : « Est-elle ta femme ou ta sœur ? » [Il est évident que si l’on s’informe sur la femme qui l’accompagne, cette forme de curiosité exclut toute crainte de Dieu.

20,12
Et d'ailleurs, de fait, elle est ma sœur, la fille de mon père, mais non la fille de ma mère et elle m'appartient comme épouse.
Elle est ma sœur

Le mariage avec sa demi-sœur par le père était permis aux Noa‘hides, la filiation paternelle n’étant pas prise en considération chez les idolâtres (Sanhèdrin 58b). Il leur a fait cette réponse pour ne pas démentir ses premières paroles [où il la présentait comme sa sœur]. Sans doute objecteras-tu qu’elle était en réalité la fille de son frère (voir supra 11, 29). [Elle était par conséquent la petite-fille de Tèra‘h, le père d’Avraham] C’est que les petits-enfants sont considérés comme les enfants. C’est donc comme si elle était la fille de Tèra‘h. De même Avraham a dit à Lot : « car nous sommes frères » (supra 13, 8)

Mais non fille de ma mère

Haran, le père de Sara, était fils d’une autre mère que celle d’Avraham (Baba Qama 92a)

20,13
Or, lorsque Dieu me fit errer loin de la maison de mon père, je lui dis: ‘Voici la grâce que tu me feras. Dans tous les lieux où nous irons, dis que je suis ton frère."
Lorsque Eloqim me fit errer

Le Targoum Onqelos traduit à sa manière. Mais on peut l’expliquer d’une autre façon, tout aussi appropriée : Lorsque le Saint béni soit-Il m’a fait sortir de la maison paternelle et que je me suis trouvé errant et ballotté d’un lieu à l’autre, je savais qu’il m’arriverait de passer dans un endroit habité par des « scélérats ». Voilà pourquoi « je lui ai dit : voici la bonté que tu me feras »

Lorsqu’Il me fit errer

Le verbe hith‘ou est au pluriel, et il ne faut pas s’en étonner. Il arrive très fréquemment que le texte mette au pluriel les termes qui expriment la notion de « divinité » ou celle de « puissance ». Ainsi : « Dieu est allé (holkhou) » (II Chemouel, 7,23). « Dieu vivant (‘hayim) » (Devarim 5, 23). « Dieu saint (qedochim) » (Yehochou‘a 24, 19). De même pour la notion de puissance ou d’autorité : « le maître (adoné) de Yossef » (Beréchith, 39,20). « Maître des maîtres (adoné haadonim) (Devarim, 10,17). « Le maître (adoné) du pays » (Beréchith, 42, 30). De même pour le mot ba’al : « si son propriétaire (be’alaw) se trouvait avec lui » (Chemoth 22, 15). « Son maître (be’alaw), averti » (Chemoth 21, 29). Sans doute te demanderas-tu pourquoi Avraham emploie ici le mot « errer ». C’est parce qu’être exilé de son pays sans avoir de résidence stable, cela s’appelle « errer », comme dans : « elle s’en alla, elle erra » (infra 21, 14), « j’ai erré comme une brebis perdue » (Tehilim 119, 176), « ils errent sans nourriture » (Iyov 38, 41), c’est-à-dire : ils errent, dispersés, à la recherche de nourriture

Dis de moi

Dis à mon sujet, comme dans : « les hommes de l’endroit demandèrent au sujet de sa femme » (infra 26, 7), « Pharaon dira au sujet des enfants d’Israël » (Chemoth 14, 3), « de peur qu’ils ne disent, à mon sujet : une femme l’a tué » (Choftim 9, 54)

20,14
Abimélec choisit des pièces de menu et de gros bétail, des esclaves mâles et femelles, en fit présent à Abraham et lui restitua Sara son épouse.
Il les donna à Avraham

Afin de se le concilier, et pour qu’il prie pour lui

20,15
Et il lui dit: "Voici mon territoire devant toi, établis-toi où bon te semblera."
Voici mon pays devant toi

Tandis que Pharaon lui avait dit : « voici ta femme, prends-la et va ! » (supra 12, 19). C’est parce qu’il avait peur, sachant les Egyptiens enracinés dans l’immoralité (Midrach tan‘houma Lèkh lekha 5)

20,16
Et à Sara il dit: "Voici, j'ai donné mille pièces d'argent à ton parent: certes! il est pour toi comme un voile contre quiconque t'approcherait; tous, tu peux les regarder en face."
Et à Sara il dit

Avimèlekh lui parle ainsi, par égard pour son honneur, afin de la fléchir : « Je te rends ce témoignage d’honneur. 

J’ai donné mille pièces d’argent à ton frère

A celui dont tu m’as dit qu’il était ton frère. Que cet argent et ce témoignage d’honneur « te soient un voile sur les yeux »

Pour tous ceux qui sont avec toi

Ils leur couvriront les yeux afin qu’ils ne te méprisent pas. Car si je te renvoyais les mains vides, il s’en trouverait pour dire : « Il la chasse de chez lui après avoir abusé d’elle ! » Mais du moment que j’ai dû engager une telle dépense pour te fléchir, tout le monde comprendra que c’est sous la contrainte, et par l’effet d’un miracle, que je t’ai renvoyée

Et auprès de tous

De tous les êtres humains

Tu seras justifiée

Tu auras matière à te justifier de la manière la plus évidente. Le verbe wenokha‘hath, qui est à la forme hiph’il, veut toujours dire « prouver les choses », en français médiéval : « esprover ». Le Targoum Onqelos traduit différemment, et voici comment sa traduction s’accorde avec le texte : Ce sera pour toi un « voile » d’honneur destiné à couvrir mes yeux qui ont eu l’audace de te regarder, toi et tous ceux qui sont avec toi. Il existe des midrachim, mais mon explication s’en tient au sens précis des mots

20,17
Abraham intercéda auprès de Dieu, qui guérit Abimélec, sa femme et ses servantes, de sorte qu'elles purent enfanter.
Ils engendrèrent

Comme le traduit le Targoum : « ils furent élargis ». En ce sens que les canaux obstrués ont été rouverts et ont pu remplir leur office. C’est dans ce sens qu’il faut comprendre le terme « engendrer »

20,18
Car Dieu avait fermé toute matrice dans la maison d'Abimélec, à cause de Sara, épouse d'Abraham.
Toute matrice

Comme une porte que l’on ferme

A cause de (‘al devar – littéralement : « sur la parole de ») Sara

A prendre au sens le plus littéral : sur la demande formelle de Sara (Beréchith raba 52, 13)

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