Le 17 Tamouz, est un jour de jeûne commémorant plusieurs événements tragiques de l'histoire juive, notamment la brèche des murailles de Jérusalem avant la destruction du Second Temple, et l'arrêt des offrandes quotidiennes dans le Premier Temple. Ce jeûne marque le début d'une période de deuil de trois semaines qui culmine avec le jeûne de Ticha Béav, commémorant la destruction des deux Temples. Cependant, malgré la tristesse et le deuil qui accompagnent cette journée, le 17 Tamouz est également teintée d'espoir, symbolisant la promesse de la Guéoula, la rédemption finale du peuple juif. À travers l'étude des textes de la Torah et du Talmud, nous pouvons explorer les concepts d'espoir et de Guéoula qui résonnent profondément pendant cette période.

Dans la Torah, nous trouvons de nombreuses références à l'espoir et à la promesse de la Guéoula. Dans le livre du Dévarim : Moché transmet au peuple juif les paroles de D.ieu, qui déclarent : "Et l'Éternel, ton D.ieu, circoncira ton cœur et le cœur de ta postérité, afin que tu aimes l'Éternel, ton D.ieu, de tout ton cœur et de toute ton âme, pour que tu vives" (Dévarim 30;6). Cette promesse divine de circoncire les cœurs et de permettre l'amour de D.ieu est une promesse de rédemption et de rapprochement ultimes.

Il est écrit dans le Talmud (Makot 24b) : une autre fois, Rabban Gamliel, Rabbi El'azar, Rabbi Yéhochoua et Rabbi 'Akiva montèrent à Jérusalem. Arrivés au Har Hatsofim (Mont Scopus), ils déchirèrent leurs vêtements. Arrivés au Har Habaït (Mont du Temple), ils virent un renard sortir du Sanctuaire. Trois des quatre Sages éclatèrent en sanglots tandis que Rabbi 'Akiva se mit à rire. Ils lui dirent : "Pour quelle raison ris-tu ?". Rabbi 'Akiva répondit : "Et vous, pour quelle raison pleurez-vous ?". Ils lui dirent : "Cet endroit dont il est écrit : 'L'étranger qui en approchera mourra' (Bamidbar 1, 51), et à présent, les renards le foulent et nous ne pleurerions pas ?"

Rabbi 'Akiva répondit : "C'est justement pour cela que je ris"... et fit ainsi dépendre la prophétie de Zékharia de celle d'Ouria. Dans la prophétie d'Ouria, il est écrit : "C'est pourquoi, à cause de vous, Tsion sera labourée comme un champ" (Mikha 3, 12) et dans la prophétie de Zékharia, il est écrit : "De nouveau, des vieux et des vieilles s'assiéront dans les rues de Jérusalem" (Zéhharia 8, 4).

Tant que la prophétie d'Ouria ne s'était pas accomplie, je craignais que celle de Zékharia ne s'accomplisse pas non plus. À présent que la première prophétie (d'Ouria) est réalisée, je sais que la seconde prophétie (de Zékharia) se réalisera". Les (trois) compagnons de Rabbi 'Akiva lui dirent alors : "'Akiva, tu nous as consolés ! 'Akiva, tu nous as consolés !" 

Rabbi 'Akiva nous apprend qu’il y a de l’espoir même dans le deuil.  

Le Talmud offre également des perspectives profondes sur l'espoir et la Guéoula. Dans le traité Ta'anit, il est dit : "Celui qui prend le deuil de Jérusalem mérite de voir sa joie. Mais celui qui ne le fait pas n'a pas l'occasion de voir la joie de Jérusalem" (Ta'anit 30b). Cette déclaration souligne l'importance du deuil de Jérusalem en tant que préparation à la joie future. En se souvenant des événements tragiques du 17 Tamouz, nous nous engageons à reconstruire Jérusalem et à hâter la venue de la Guéoula.

Le jeûne du 17 Tamouz est donc une opportunité de nous tourner vers D.ieu avec une foi inébranlable, de prier pour la rédemption et de renouveler notre engagement envers la reconstruction spirituelle de Jérusalem. C'est un jour de réflexion profonde et de remise en question, où l'on examine notre relation avec D.ieu et notre responsabilité envers notre communauté et notre héritage.

En outre, le jeûne du 17 Tamouz nous rappelle également l'importance de la repentance et de l'amélioration personnelle. Selon le prophète Yéchayahou, D.ieu déclare : "Mais voici le jeûne que J’aime : c’est de rompre les chaînes de l’injustice, de dénouer les liens de tous les jougs, de renvoyer libres ceux qu’on opprime, de briser enfin toute servitude ; puis encore, de partager ton pain avec l’affamé, de recueillir dans ta maison les malheureux sans asile." (Isaïe 58, 6-7). Ce passage met l'accent sur la nécessité de combiner le jeûne avec des actions concrètes de bienfaisance et de compassion envers les autres. En faisant preuve de générosité et de sollicitude envers ceux qui sont dans le besoin, nous manifestons notre engagement à créer un monde meilleur et à mériter la rédemption.

Il est important de souligner que l'espoir et la promesse de la Guéoula ne doivent pas être compris comme une simple attente passive. Au contraire, ils appellent à une participation active dans la construction d'un monde meilleur. Dans le livre du prophète Zékharia, D.ieu déclare : "Voici, Je répandrai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem un esprit de grâce et de supplication ; ils tourneront les regards vers moi, celui qu'ils ont percé. Ils pleureront sur lui comme on pleure sur un fils unique" (Zékharia 12, 10). Ce passage évoque la notion de Téchouva, le repentir sincère et le retour à D.ieu. Il indique que le processus de rédemption est étroitement lié à notre reconnaissance de nos erreurs passées et à notre volonté de changer nos comportements pour le mieux.

Ainsi, le jeûne du 17 Tamouz nous rappelle que malgré les épreuves et les défis auxquels nous sommes confrontés, il y a toujours de l'espoir. Il nous invite à méditer sur notre relation avec D.ieu, à renouveler notre engagement envers notre héritage juif et à agir de manière bienveillante envers les autres. En gardant à l'esprit la promesse de la Guéoula, nous trouvons la force et la motivation pour persévérer, pour continuer à travailler à la construction d'un monde meilleur et pour anticiper avec confiance la réalisation finale de cette promesse. 

En conclusion, le jeûne du 17 Tamouz est un jour de jeûne et de deuil, mais aussi un jour d'espoir et de promesse. À travers les enseignements de la Torah et du Talmud, nous sommes rappelés à l'importance de l'espoir, de la confiance en D.ieu et de l'engagement envers la rédemption.