Sur la route 66, dans le nord d’Israël, le 16 février dernier, les Rabbanim de l’association ’’Tsohar’’ ont organisé une cérémonie originale sur le lieu où s’est produit un délit de fuite qui a coûté la vie à une soldate.

Cette cérémonie rappelle celle que la Torah (Devarim chap. 2, versets 1-9) recommande dans le cas où l’on trouve un cadavre dans la nature, à mi-distance de deux villes. Il est alors question que les Zékénim (rabbins responsables) de la ville la plus proche procèdent à un rituel dit de « ’Egla ’Aroufa », c’est-à-dire « génisse à la nuque fracturée », ainsi abattue sur le site où est retrouvée la victime, afin de faire expiation pour le meurtre perpétré par un assassin inconnu.

Ils doivent déclarer, entre autres : « Nos mains n’ont pas versé ce sang ». Et les commentateurs de demander : ont-ils besoin de le préciser, les Zékénim sont-il des criminels mafieux ? Le Talmud (Sota 45b) répond « ne l’avons-nous pas laissé partir sans vivres ni accompagnement à sa sortie de la ville ». Autrement dit, nous n’avons pas été irresponsables avec cet homme. D’après le Rambam (Maïmonide), le but de cette cérémonie est de faire parler de ce drame dans la ville voisine dont est probablement issu l’assassin et amener les citadins à faire une enquête et l’identifier.

Bien sûr, dans notre cas, il ne s’agit pas de faire exactement le protocole de ’Egla ’Aroufa mais de s’en inspirer en procédant à la seule lecture des versets afin de sensibiliser le public sur des conduites irresponsables, malheureusement nombreuses et toujours d’actualité, souvent en Israel…