On le sait bien, c’est quand ça va mal que l’on compte nos véritables amis. 

Lorsqu’on paye l’addition à la fin du repas pour « les potes », que nos actions en bourse sont à la hausse, et que nous fréquenter est un prestige, c’est une évidence, tout le monde se presse autour de nous. 

Mais lorsque notre étoile commence à ternir et que s’affirmer ouvertement de notre côté devient un acte de bravoure, les amis qui restent, c’est bien connu, sont les vrais.  

Si aujourd’hui, quelqu’un dit ou manifeste son amitié pour Israël ou pour le peuple juif (la même chose de nos jours…), ce geste a de fortes chances d'être désintéressé, car avouons-le, par les temps qui courent, personne n’a rien à gagner à nous témoigner sa sympathie. 

Ni politiquement, ni économiquement, ni médiatiquement.

Et nous, devant la morosité du tableau, avons au moins l’avantage de savoir avec exactitude à qui nous avons affaire.   

Bienvenido el Presidente !!!

Un personnage assez fantasque a débarqué la semaine dernière en Israël : look improbable de cabalero sud-américain, il aurait presque pu être, sauf respect, l’impresario d’un rocker (ou rocker lui-même), favoris fournis, cheveux mi-longs, regard bleu métallique. C’est le nouveau président de la république d’Argentine. Olé !!!! 

Javier Milei, car c'est de lui qu’il s’agit, né en 1970 à Buenos Aires, nous aime et vient nous le déclarer, au moment où tout le monde cherche des excuses pour ne pas fréquenter notre périmètre.

Dans la foulée, Milei dit qu’il va établir son ambassade à Jérusalem, proclame le 'Hamas organisation terroriste, et annonce que Rav Shimon Axel Wahnish, rabbin orthodoxe très proche de lui, sera l’ambassadeur d’Argentine en Terre Sainte.

Les copains d’abord…

Certains diront : « Oulala !! Mais ce président en blouson de cuir et en tignasse affolante, surnommé "El Peluca" - la perruque - dans son pays, n’est pas exactement le genre d’ami qui nous flatte. » Il flirte avec la droite, est virulemment contre l’avortement, considéré par certains très rétrograde, pour ne pas dire réac… De plus, en tout ce qui concerne sa politique économique, il est libertaire, c'est-à-dire ultracapitaliste. 

Vert en politique, mais vieux routard des réseaux, il a compris que la victoire aux urnes se gagne aujourd’hui tout d’abord sur le net. Fervent admirateur de Trump, il lui emprunte son franc-parler, son sens du spectacle et sa façon d’envoyer sur les orties ses adversaires, qui d'après lui, corrompus, ont mené le pays à son taux d’inflation actuel qui se mesure à 3 chiffres !!! N’oublions pas qu’en Argentine, 40% de la population vit sous le seuil de pauvreté. 

Les copains d’abord…

Son électorat, très jeune et impatient, attend trois choses de son dirigeant : changement, transparence et redressement économique.

Milei leur promet d'être l’homme de la situation. 

Le nouveau président, catholique de naissance mais conquis par le judaïsme, qui a stoppé un processus de conversion comprenant que sa fonction ne lui permettrait pas de respecter le Chabbath, va, en signe d’amitié, nous réserver sa première visite officielle après sa victoire, en novembre 2023. 

Il rencontre d’ailleurs nos dirigeants, coiffé d’une grande Kippa noire, respectueux de notre tradition, alors que nos ministres, têtes nues, l’ont oubliée quelque part : peut-être sur le chemin qui monte à la Knesset... 

En tous les cas, n’en déplaise aux sceptiques, aux railleurs, à ceux qui parlent « d’instrumentalisation du judaïsme à ses fins », lorsque Javier visite les Kibboutz meurtris du sud où beaucoup de ressortissants juifs argentins ont péri lors du 7 octobre, lorsqu’il se rend au Kotel où à Yad Vachem, lorsqu’il reçoit la bénédiction du Rav David Pinto, son émotion, c’est évident, n’est pas feinte. 

Les copains d’abord…Les copains d’abord…Les copains d’abord…

Avant son élection, il consacrait jusqu'à 3 heures d'étude à nos Textes avec son rav. Pour un "gimmick" politique, c'est plutôt bien...

Champagne

Et si déjà on parle d’amis qui furent présents dans des temps difficiles, comment ne pas dire un mot du seul pays d’Europe qui mériterait de monter sur le podium et de recevoir la médaille d’or pour son relationnel au peuple juif, lors d’une période autrement dramatique, celle de l’Occupation allemande.

Le Danemark est tout seul sur le podium à boire le champagne de la grande coupe, car si on y regarde bien, pour la période de 1939 à 1945, on ne saurait même pas à qui donner le prix de consolation.

Les USA ont bien sauvé le monde avec le Débarquement, mais n’ont pas bombardé les rails menant à Auschwitz, alors que Roosevelt savait très bien, depuis 1943, ce qui s’y passait. Il a même imposé un quota risible de réfugiés juifs admis sur le sol américain, où les quelques heureux élus devaient en plus, pour être définitivement acceptés, prouver qu’ils avaient de la  famille en Amérique. Quant à l'Angleterre, combattante de la première heure contre les nazis (alors que l’Allemagne la considérant cousine aryenne lui proposait des accords à l'amiable), elle a quand même fermé les portes de la Palestine aux Juifs, refoulant des bateaux surpeuplés et condamnant à mort ses passagers.

Les heures de gloire militaire des nations, même du côté des alliés, ne correspondaient pas toujours avec une grandeur d’âme et de cœur pour les réfugiés juifs pris au piège.

Héroïsme scandinave 

La problématique avec le Danemark, qui a sauvé 99% de ses Juifs pendant la guerre, qui a refusé les ordres de déportation des Allemands, qui n’a pas cessé de réclamer aux nazis et à l’opinion publique de libérer les 120 Juifs qui avaient été internés au camp de Theresienstadt, (et obtenu leur libération !), la problématique disions-nous, avec ce pays qui osa braver le Dragon, qui se tint roide devant ses menaces, c'est qu’il remet en question tous les autres. 

Les copains d’abord…Les copains d’abord…

Si le Danemark a pu dire aux nazis : « Non-non-non, vous n’aurez plus de beurre et de fromage pour la Wehrmacht si vous touchez à un cheveu de nos Juifs » (les Danois fournissaient en laitage tout le contingent de l’armée allemande), à tel point que les Allemands n’osaient pas ouvrir la question du dossier « juif » devant le gouvernement danois, pour justement éviter des embargos sur ces produits, alors on se dit : 

« Mince ! Mais alors tout le monde aurait pu… !!!! »

Et c’est terrible. Car le petit Danemark, discret et silencieux, qui dans la nuit, mobilisa sa population et ses pécheurs pour cacher des familles juives et les emmener saines et sauves sur des embarcations vers les côtes de la Suède, offre, à l'échelle nationale, un exemple de bravoure simple et évident, que chaque peuple aurait pu adopter, avec un peu de cœur, de courage et de fermeté.

Les copains d’abord…

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Voici pour ce petit tour d’horizon parmi les nations-amies d'Israël, qui fidèles, nous ont tenu la main quand “ça allait mal”. 

On ne l’oubliera pas.

Et lorsque le peuple juif récupèrera sa place de peuple-phare, très bientôt espérons-le, elles seront récompensées en fonction. 

Car l’Éternel, D.ieu d'Israël, n'oublie rien… ni personne !