Comment maîtriser sa colère ? Comment contrôler ses émotions ? Le Self-control est sans aucun doute l’une des principales clés d’une vie harmonieuse. Il nous permet d’aborder chaque événement de la vie avec la sérénité nécessaire. Celui qui a du Self-control n’est pas déstabilisé par les aléas de l’existence. Tandis que le manque de maîtrise de soi est un écueil, source de mal-être. 

Mais comment y parvient-on ?

La Torah dans la Paracha de Nasso nous livre un grand secret à ce sujet. Un secret qui, si on le met en pratique, nous permettra de maîtriser notre colère, ainsi que nos émotions. Ce secret réside dans la loi du Nazir. En effet, la Torah expose les règles du Nazir. Le Nazir est un homme ou une femme qui a fait le vœu de Nézira. Durant trente jours, il lui sera interdit de boire du vin, ou toute boisson à base de raisin. Il ne se coupera pas les cheveux. Et il évitera tout contact avec un défunt. Ces règles sont juxtaposées à celles de la Sota, une femme soupçonnée d’adultère. Les Sages du Talmud s’interrogent sur cette juxtaposition. Car le positionnement des sections et des lois de la Torah possède une signification. Ils demandent donc : « Pourquoi la section du Nazir succède-t-elle à celles de la Sota ? » Ils apprennent de là une nouvelle loi : « tout celui, ou celle, qui verra une Sota dans sa déchéance devra s’abstenir de vin en devenant Nazir. Le vin est le symbole de la perte de conscience, l’absence de repère moral. Lorsqu’il est consommé sans modération, le vin amène l’individu à sa déchéance. Le Nazir s’engage à rompre avec l’ivresse en s’abstenant de vin. Il s’éloigne de la cause du dommage pour ne pas subir ses conséquences. C’est une très importante règle de vie. Il faut savoir s’éloigner des causes de dommages afin de ne pas en subir les conséquences. 

Mais quelle est la cause de la colère et des émotions négatives ? 

Le Talmud Nédarim (9b) nous raconte l’histoire suivante : Rabbi Chim'on était Grand Prêtre au temple. Il ne consommait jamais le sacrifice d’expiation d’un Nazir impur, car il doutait de ses intentions. Mais un jour, il fit une exception. Un berger arriva du sud. Il possédait une belle chevelure bouclée et le regard pur. Rabbi Chim'on lui demanda pourquoi il voulait couper sa belle chevelure. Le Nazir lui répondit : « J’étais berger pour mon père. Un jour, alors que je faisais paître le troupeau, je me suis rendu à la source pour y puiser de l’eau. J’ai aperçu mon reflet. Le Satan a alors tenté de m’extirper du monde en me poussant à l’orgueil. Je lui ai dit : méchant ! Pourquoi veux-tu t'enorgueillir d’un monde qui ne t’appartient pas ! Comment serais-tu gouverné par la vanité, alors que tu seras consommé par des vers dans la tombe ?! Je jure que je couperais mes cheveux, pour l'amour du Ciel ! » Chim'on Hatsadik s'est immédiatement levé devant ce Nazir. Il lui a embrassé le front, en disant : « Mon fils ! Que se multiplient les gens comme toi dans la nation d’Israël. »

Ce passage nous livre la principale cause de l’orgueil, et par conséquent de la colère, ainsi que de l’essentiel des mauvais penchants : s’enorgueillir d’un monde qui ne nous appartient pas. Chacun de nous est persuadé que le monde lui appartient et que tout lui revient de droit. Ce sentiment conduit à l’orgueil et à la frustration lorsqu'on se confronte à la réalité : le monde ne nous appartient pas. Le premier pas vers la l’harmonie est d’accepter que le monde appartienne à Hachem. Il est le maître de toute chose. Dans Sa grande bonté, Il nous confie Ses merveilles, mais Il en reste l’unique possesseur. Il décide à qui, quand, comment, et combien de temps. Et Il ne nous doit rien. Dès lors que cette réalité est acceptée, il n’y a plus, ou très peu de place pour la colère. L’on peut vivre en harmonie avec le monde, avec Hachem, et avec soi-même.