Le mari rentre chez lui après une longue journée de labeur. Sa tête lui fait mal, il aspire à un peu de calme et voudrait bien une tasse de café avec un morceau de gâteau « fait maison. »

Il s’efforce d’afficher une mine enjouée, ouvre la porte avec un bonsoir chaleureux. Mais toutes ses bonnes intentions s’évanouissent en quelques secondes.

Le chaos qui règne lui augmente sa migraine. Il doit rincer lui-même sa tasse et se préparer une boisson chaude. En cherchant une part de gâteau dans le congélateur, une pile de papiers l’assomme. Ce sont des documents qui ont été déposés au-dessus du frigidaire pour ne pas que les enfants les touchent.

Il serre les dents pour ne pas faire de remarques et se dirige à petits pas vers le salon, le café dans une main et la part de gâteau dans l’autre. En effet, il n’a pas la force de laver un plateau.

La table est embarrassée et sur les canapés trônent quatre piles de linge multicolores.

Il soupire et pense à regagner sa chambre, mais là aussi, des draps, des coussins, des livres et des jeux s’entremêlent.


N’est-ce pas naturel que son moral décline à vue d’œil ?

L’ordre est l’une des conditions sine qua none pour être serein, le désordre perturbe cette tranquillité d’esprit. Un homme qui mange à côté d’une pile de vaisselle sale ne sent pas le goût des aliments et ne peut en aucun cas se ressourcer.

De plus, l’être humain a des prédispositions naturelles contradictoires qui l’attirent vers divers horizons et qui créent un déséquilibre mental. Un emploi du temps quotidien fixe permet de gérer la vie de la manière constructive.

Les Ba’alé Hamoussar écrivent que toute réussite dans le domaine spirituel dépend de la discipline. Celui qui saute les étapes et décide d’étudier quinze heures d’affilée puis dort le lendemain de longues heures, pour ensuite s’intéresser à un autre sujet sans aucun rapport, ne pourra pas atteindre des hauts degrés.


Chaque soir, David a pris l’habitude de « tuer » le temps. Il flâne, lit un journal, feuillette un livre, prend part à la conversation de ses parents et traîne avant d’aller se coucher.

Le matin, il ne se souvient jamais où il a mis ses chaussures. Il prépare son cartable en cherchant dans tous les sens pour trouver l’ensemble des cahiers dont il a besoin. Lorsqu’il parvient finalement à réunir toutes ses fournitures, sa mère pousse un soupir de soulagement. Mais elle découvre bien vite le sandwich qu’il a oublié sur la table de la cuisine !

Elle ignore que son David a raté le car de ramassage et qu’il court pour se rendre à l’école. Il a commencé sa journée du pied gauche…

Combien de remarques David a-t-il entendues de la part de sa mère jusqu’à ce qu’elle prenne conscience qu’il ne faisait que l’imiter !

Elle avoue :

      « Je n’ai jamais eu d’emploi du temps. Je me suis toujours laissée guider par les aléas de la vie ! J’erre de magasin en magasin et je ne fais mon devoir qu’en cas d’extrême nécessité. Vers 13 heures, je sors mes marmites pour préparer le déjeuner. J’attends que les armoires soient vides pour laver le linge. Quand j’ai soif, je rince un verre. Ma journée terminée, je sens qu’elle s’est envolée, sans avoir pu l’exploiter ! »

Les parents doivent apprendre à être ordonnés pour que les enfants le soient eux aussi !

La maison sera ainsi rangée, la mère avancera dans son travail, le père éprouvera calme et sérénité et les enfants acquerront des outils pour leur futur épanouissement.