« Maman, tu me permets de rester dormir chez ma copine ce soir ? », « Maman, donne-moi de l’argent pour m’acheter des bonbons. », « Maman, je veux partir en randonnée avec mes copains pendant trois jours. ». Les vacances sont là et avec elles, de nombreuses questions se posent : Que répondre ? Que faire ? Accepter ou ne pas accepter ? Quelle éducation voulons-nous donner à nos enfants ? Comment transmettre nos valeurs ? Où trouver la réponse ?

Nous sommes nombreuses à demander conseil, lire des livres, écouter des cours sur le sujet, à nous tourner vers plus expert que nous. Et parfois, cela n’aide pas. Ce qui est bon pour un parent, ne l’est pas forcément pour l’autre. Quelquefois, au fil des années, les doutes restent, la confusion s’installe, nous perdons confiance et nous constatons : notre enfant nous échappe réellement.

Comment procédaient nos grands-mères ? Elles n’avaient pas accès aux connaissances pédagogiques d’aujourd’hui. Une réponse possible : elles s’aidaient de leur intuition maternelle. Bon sens ? Sentiments ? Regard ? Prophétie ? Flair ? Posture intérieure ? Qu’est-ce que c’est et à quoi cela sert-il ?

Déborah veut sortir le soir sans limite de temps avec ses copines. Malgré les principes instaurés et connus de tous dans sa maison : on ne sort pas le soir avec des copines, elle insiste en criant : "Vous êtes des parents arriérés ! Vous n’êtes pas comme les autres ! On étouffe dans cette maison !". Déborah s’entête, elle refuse d’écouter. 

Sa maman réfléchit. Quelles possibilités se trouvent devant elle ?
Se sentir fragilisée, impuissante, et réagir instantanément en répétant pour la millième fois son désaccord. Ou décider de retrouver sa position d’éducatrice et de décisionnaire. 

Elle ne veut pas permettre à Déborah ces sorties nocturnes. Cette dernière n’est pas sourde : elle a entendu la réponse de sa maman. Que faire pour que Déborah accepte et ne sorte pas ? Aucun stratagème ne marche !

Maman a fermé les yeux pour se concentrer sur elle-même et sur ce qu’elle sait de sa fille. Elle a compris qu’elle n’avait aucun pouvoir, aucune arme pour lui faire changer d’avis. La seule chose entre ses mains est de renforcer en elle-même sa conviction, sa confiance en sa fille et dans le poids de ses valeurs. 

Concrètement : elle l’a vu coopérer et accepter sa demande (effet Pygmalion).

Grâce à cet exercice, elle s’est sentie confiante dans son exigence et dans la capacité d’obéissance de sa fille. Elle a retrouvé sa tranquillité. Plus besoin de chercher un moyen pour se faire entendre. La bataille est inutile. De toute façon, se battre est épuisant et ne sert à rien. Elle a compris : Déborah connaît la réponse. Son intuition maternelle lui dit : « Ta fille surmontera cette épreuve et se soustraira à l’influence de ses copines. »

Le fait de ne pas être aveuglée par la révolte de sa fille, lui a permis de retrouver son calme intérieur et extérieur. Alors, forte et claire dans ses attentes, elle a visualisé les éventuelles réactions de Déborah :

- Ou elle ne demanderait pas, connaissant l’avis de sa maman.
- Ou sans faire de vagues, elle posera la question et sera prête à accepter toute réponse.
- Ou en entendant la réponse, elle aurait acquiescé en réalisant que sa demande n’était pas appropriée. Son attachement à sa famille et le poids des principes instaurés sont bien plus forts à ses yeux qu’une ambiance avec les copines.

Souvenons-nous, nous sommes des phares pour nos enfants (trois associés à la création d’un homme : Hachem, le papa et la maman). Nous avons été désignées pour les guider et nous savons mieux que quiconque ce qui est bon pour eux.

C’est indiscutable, nous voulons toutes des enfants heureux. Mais pour suivre notre chemin, certains de nos enfants devront subir des désagréments. C’est inévitable. Nous rêvons toutes de ce bâton magique qui nous permettrait de les aider à gérer leurs frustrations. Mais la Torah nous montre le chemin en nous précisant : l’homme est né pour s’efforcer (אדם לעמל יולד). Leurs refus sont des moyens pour nous faire réagir et nous déstabiliser (dynamique parent/enfant).

Nous ne pouvons empêcher certains enfants de nous échapper et malheureusement, nous ne pouvons éviter concrètement la souffrance due à l’effort. 

Par contre, nous avons le choix : rester sans ressources et déstabilisées, ou avoir confiance en leur capacités à gérer par eux-mêmes les défis de l’existence. 

Faire ce travail de trouver en nous le chemin vers la tranquillité (grâce à notre vision bienveillante) c’est : 

Ne pas faire pour qu’ils obéissent (quand tout a été fait et que rien n’a marché), c’est être pour guider. Cet état d’esprit est le signe de notre force tranquille. Ainsi s’opère notre influence. Je vous propose de nous exercer à retrouver cette intuition maternelle. L’écouter permettra d’éduquer paisiblement en toute confiance.

1. Définissons clairement nos attentes, 

2. Fermons les yeux, 

3. Visualisons nos enfants coopérer. 

Bonne chance pour une éducation dans la détente !


Esther Amsellem - Conseillère Éducation-Couple-Personnel - +972542928849 (WhatsApp) - [email protected]