La saison des Chiddoukhim et autres rencontres pour mariages bat son plein, Yirbou Sma’hot Béyisraël ! (que les joies se multiplient au sein du peuple juif)

Aussi, lorsque survient un désaccord voire un drame dans ce domaine , que D.ieu nous en préserve, les réactions sont souvent passionnées. Ce n’est pas surprenant : le mariage des enfants représente pour les parents l’aboutissement d’années d’efforts dans toutes sortes de domaines.

Mais les « plaintes » ne sont pas toujours celles qu’on pourrait croire, comme en témoigne cette histoire édifiante…

Tout a commencé lorsque les parents d’un ’Hatan (fiancé) brillant et Chakdane (assidu dans l’étude), découvrent qu’il est atteint d’une grave maladie. Fort heureusement, cette découverte étant faite à un stade avancé, les médecins réussissent à le guérir.

La famille du ’Hatan, dont la seule règle de vie est la droiture, s’empresse de communiquer ces éléments à celle de la Kallah (fiancée), en ajoutant pouvoir comprendre, étant donné les circonstances, qu’ils veuillent annuler le Chiddoukh.

Mais à la surprise générale, la Kallah soutient que, s’agissant d’un ’Hatan voué à la grandeur, elle n’est pas prête à tout arrêter à cause d’un problème de longévité. Elle explique que cet élément n’est certainement pas entre les mains des hommes. Si elle s’engageait avec quelqu’un d’autre, qui pourrait garantir qu’il ait longue vie ?

La famille du ’Hatan qui, bien sûr, se réjouit de cette réaction, craint dans le même temps qu’elle ne soit dictée par la seule délicatesse et ne veut pas que la Kallah se sente liée si elle n’y est pas astreinte pas la Torah.

Incapables de trancher, les deux parties décident finalement de soumettre la question au Rav Shmouel Vozner, un des grands décisionnaires de notre génération et qui plus est, un des plus âgés (99 ans). Ce dernier, qui ne juge plus directement depuis de nombreuses années les dossiers qu’on soumet à son Beth-Din (tribunal rabbinique), décide pour ce cas exceptionnel de siéger en personne.

Après avoir écouté comme il se doit les arguments des deux « plaignants », il tranche : puisque la Kallah est saine, elle n’est pas astreinte à rester liée à un ’Hatan qui a connu la maladie ; elle a le choix de poursuivre ou d’interrompre cette liaison.

Mais son choix, elle l’a déjà fait. Elle l’exprime, accompagnée d’une requête : « que le Rav bénisse notre union et que le ’Hatan ait une bonne santé. »

La réponse, mêlée de larmes, du vénéré Dayan (juge rabbinique), finit de bouleverser toute l’assemblée de par sa sincérité: « c’est la Kallah, qui a fait preuve de tant de bravoure, qui doit me bénir d’avoir une longue vie ! »


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