Medecins juifs-religieux

Le commerce illégal d'organes humains connaît un véritable boom depuis ces dernières années. L'Organisation Mondiale de la Santé estime que près de 10.000 opérations clandestines sont réalisées chaque années dans le monde, soit plus d’une par heure. En effet, alors que l’OMS s'inquiète du nombre croissant de personnes en attente d'une greffe, il semble qu’un important réseau de trafic d'organes se soit développé dans les pays d'Asie.

De plus en plus de personnes misérables y vendraient leur organes aux trafiquants contre promesses de sommes considérables par rapport à leur situation, lesquels les revendraient ensuite à prix d'or à de riches patients en attente d'une greffe. L'essor de ce marché parallèle est notamment dû à la pénurie d'organes entraînée, entre autres, par l'augmentation des maladies chroniques comme le diabète.

C’est l’occasion de rappeler la position de la Torah au sujet du don d’organes.

C’est un problème sans doute aussi méconnu que délicat et il est bon d’être informé pour ne pas être pris au dépourvu si on y est confronté ’Has Véchalom. Avant tout, il n’est pas autorisé de donner un organe de son vivant vu le danger pour le donneur de vivre privé d’un organe, sans qu’il soit certain que cela sera vraiment utilisé par un receveur en attente. Donc selon la Torah, il nous est interdit de donner un organe en vue d’expériences ou pour constituer une banque d’organes.

Quant à en prélever un ou plusieurs sur une personne décédée et pas conséquent qui ne risque plus de danger, cela pose un problème encore plus aigu. En effet, les organes candidats à la transplantation doivent répondre à des critères stricts et les prélever le plus tôt, dès constat de décès est le mieux. Mais justement, là réside le fond du problème : quel est le signe exact de la mort ou autrement dit qu’est-ce la vie ?

Le milieu médico-légal l’a résolu une fois pour toute en fixant la mort cérébrale (arrêt de l’irrigation du cerveau) pour mort véritable. Il est donc possible d’après cela, de prélever dès cet instant, les organes ayant été jusque là irrigués au moyen d’une circulation sanguine normale.

Pour les grands décisionnaires, dépositaires fidèles à l’esprit et à la lettre de la Torah, ce n’est pas si évident. Même si, d’un côté, le signe absolu de la vie est la respiration naturelle, et que celle-ci dépende de l’activité cérébrale, l’activité cardiaque, même artificielle, serait aussi à prendre en compte.

Ceci aurait pour conséquence d’exiger la certitude d’une incapacité pour le cœur de battre sans aide artificielle avant de se prononcer sur la mort du patient, ce qui peut bien sûr compromettre la possibilité de prélèvement d’organe dans un état satisfaisant. Mais il semble que le caractère sacré de la vie (en particulier du donneur) soit au dessus de toute autre considération. 

On l’aura compris, aucune décision dans ce domaine ne pourra être prise sans consultation d’une autorité rabbinique compétente.