Lag Baomer passé, la période des mariages bat désormais son plein.

La chasse aux meilleurs traiteurs, salles de réception, orchestres etc... est lancée et  voir tous ces jeunes (futurs) couples préparer leurs mariages donne à ceux qui n'ont pas encore vécu cette étape essentielle de la vie un sentiment d'envie mêlé d'appréhension ;

Quand rencontrerais-je donc mon âme sœur ?

Ne risqué-je pas de me tromper ?

Comment faire pour mettre toutes les chances de mon coté ?

En fait, existe-t-il tout bonnement une référence, une sorte de "guide pratique", reconnu et ayant passé l'épreuve du temps, qui me permettrais de procéder de la manière la plus efficace et pérenne ?

Mais, avant tout, qu'est-ce que le "mariage" et qu'est-ce qu'implique le fait de se marier ?

Peut-être serait-il utile de consulter ce que nos maitres, au cours des différentes générations, ont dit à ce propos !

Le Mariage ne correspond pas à une simple envie ou à une tendance chez l’Homme et la Femme, mais à un réel besoin, inscrit profondément en eux. Cette nécessité naturelle se matérialise par une sensation de "manque". En nous mariant, nous comblons ce manque.

En essayant de comprendre la nature de ce manque, nous allons révéler une des plus belles facettes du Mariage.       

Le Ramban cite le verset de Béréchit (2 ; 24) : « ... ודבק באשתו והיו לבשר אחד ». D’après la traduction littérale, un homme doit « s’attacher à sa femme et ne former qu’une seule chair ».

Quelle est la signification de la notion : « ils ne formeront qu’une seule chair » ?

Le Ramban (Na'hmanide, XIIe siècle) explique que lors de la création du premier "Etre Humain" (Adam Harichon), homme et femme étaient faits d’une « même chair »; ils étaient complètement liés. Hachem prit alors "un côté" d’Adam afin de créer 'Hava. Ainsi, Il les sépara, formant deux entités distinctes.

L’homme et la femme naissent donc séparés l’un de l’autre, et ils ressentent de façon naturelle le besoin de se retrouver. Le mariage est dès lors le moyen de pouvoir revivre le lien, la proximité qui existait lors de la création, chacun retrouvant la partie manquante de son être.

Cet enseignement nous aide à comprendre la signification du mot Chiddoukh.

Nous savons que l’étude étymologique d’un mot, nous aide à comprendre son sens.

Rabbénou Nissim de Gironde (XIVe siècle) rapporteque le mot Chiddoukh trouve son origine dans la langue araméenne, et comporte l’idée de sérénité.

Nous trouvons également dans le Talmud de Babylone dans les traités Chabbath et Babba Metzia d’autres significations du mot Chiddoukh qui sont : mélange (ערבוב), et lien (קישור).

Nous avons donc trois sens pour le mot Chiddoukh qui sont : la sérénité, le mélange et le lien. Comment arriver à concilier ces trois sens ?

Le mot Chiddoukh a, en fait, trois sens comportant tous l’idée développée par le Ramban, celle qu’avec le mariage, l’homme et la femme arrivent à un "mélange", c’est à dire à cette notion de "chair unique" créée par le "lien"qui les unit. Ayant retrouvé leur Zivoug, c'est-à-dire "l’âme sœur", ils peuvent ainsi arriver à la "sérénité" de leurs êtres.

La période du Chiddoukh est décisive dans notre vie, car c’est celle où l’on va rechercher "notre seconde moitié ".

Le mariage sera quant à lui le début d’un travail, d’une construction commune visant à l’harmonie spirituelle (la Chlémout).

On raconte ainsi qu’un jour, Rav Arié Lévine accompagna, chez le médecin, son épouse qui souffrait du pied. Rav Lévine s’exclama :

« Docteur, notre pied nous fait souffrir ! »

Une belle leçon à méditer sur laquelle nous reviendrons très prochainement !