Volaille : pourquoi une présence de surveillants rituels depuis l'élevage ?

Pour la viande de bovin comme pour celle de volaille, de nombreux contrôles sont nécessaires pour s’assurer qu’elle soit bien Cachère. Nous allons voir que la présence de surveillants rituels est nécessaire depuis l’élevage des volailles, et pas seulement lors de l’abattage rituel.^[1]

Dans le cadre de l'élevage industriel de volailles, les producteurs procèdent souvent à différentes injections de substances censées favoriser la croissance des animaux. Malheureusement, ces injections sont susceptibles de provoquer une perforation ou une infection de certains organes vitaux, ce qui rend les volailles Tarèf, et donc non Cachères. C’est pourquoi ces injections doivent être administrées dans le strict respect des lois de la Cacheroute. Tout écart risque d’invalider ces volailles.

C'est pourquoi pour qu’un abattage puisse être qualifié de Cachère, il faut qu’un surveillant en Cacheroute puisse effectuer des visites-surprise à tout moment ; c’est le minimum, bien que l’on puisse se montrer plus rigoureux.

On distingue trois niveaux de Cacheroute :

1. Abattage Cachère : C’est le niveau de Cacheroute le plus basique. il implique qu’un surveillant en Cacheroute puisse effectuer à n’importe quel moment des visites-surprise sur le site d’élevage. 

2. Abattage Méhadrin^[2]: Niveau intermédiaire. il implique un contrôle régulier d'échantillons de volailles. La présence permanente d'un surveillant peut être nécessaire, en particulier dans un élevage à grande échelle.

3. Abattage ‘Halak^[3]: Niveau le plus élevé. Chaque injection est contrôlée. Une volaille ne peut pas être admise dans un abattage dit ‘Halak sans un contrôle complet du processus d'injection.

Lors du transport des volailles entre l’élevage et l’abattoir, un autre problème se pose. Dans l’industrie non Cachère, les cages de poules sont souvent jetées de haut, ce qui entraîne des blessures pour les volailles qui peuvent devenir ainsi Tréfot.

Par conséquent, les éleveurs doivent décharger prudemment les volatiles des camions les menant des batteries d’élevage à l'abattoir, afin de s'assurer qu’ils ne se blessent pas. Tout cela sous l'œil vigilant du surveillant de Cacheroute, qui s'assurera du bon respect des procédures.

Chaque convoi de volailles doit faire l'objet d'une traçabilité rigoureuse et être accompagné du certificat de Cacheroute approprié (Cachère, Méhadrin ou ‘Halak). Ce certificat donne aussi des informations sur le lieu de l'élevage, le nom de l'exploitant agricole et le nombre de cages.

Dans les abattoirs, le surveillant en Cacheroute doit s'assurer que les cages ne soient pas jetées, mais au contraire sorties délicatement afin que les volailles n'obtiennent pas le statut de Néfoulot^[4]. Littéralement, ce terme signifie "tombées". Il désigne les bêtes dont les membres ont été écrasés à la suite d'une chute par exemple, ou dans notre cas parce qu'on a jeté les cages à terre. Les Néfoulot font partie des 8 causes rendant un animal Tarèf.

Conclusion

De nos jours, la présence au moins occasionnelle de surveillants en Cacheroute dans les élevages de volailles est devenue absolument nécessaire, pour contrôler la bonne application des procédures lors des phases d'injections. En effet, du fait qu’elles peuvent affecter certains organes vitaux, celles-ci sont susceptibles de rendre les volailles Tréfot et donc non Cachères. La présence d’un surveillant est également nécessaire lors des phases de transport de l'élevage à l'abattoir et lors de la réception des cages à l'abattoir afin de s’assurer que les volailles ne soient pas blessées lors de ces opérations.