Vingt ans se sont écoulés depuis la disparition d’un géant en Torah et en Halakha, Rabbi Bentsion Abba-Chaoul zatsal, Roch Yéchiva de Porat Yossef à Jérusalem. Outre sa grandeur en Torah, le Rav Bentsion était connu pour sa sainteté et ses bénédictions. Tsouriel Krispel, adjoint au maire de la localité d’Elad, relate une histoire personnelle à son propos.

« Ma fille avait été diagnostiquée comme malade cœliaque à l’âge de deux ans. Une fois que cela a été confirmé par les médecins, nous avons grandement veillé à ce qu’elle ne consomme aucun aliment contenant même une trace de gluten. Nous nous conduisîmes ainsi plusieurs années, et lorsque nous faisions erreur, que D.ieu préserve, les résultats étaient difficiles à supporter pour elle, son ventre enflait et elle vomissait, etc.

A l’issue de Yom Kippour de l’an 5748, je suis venu consulter le Rav Bentsion à propos d’un débat d’ordre public, et il me prescrit alors de quitter Ofakim pour m’installer à Jérusalem. Mon beau-frère, un érudit respecté, pensait autrement, et il me demanda de faire part de son avis au Rav. Le Rav était déterminé et dès qu’il m’aperçut de loin, il me demanda : "Alors, tu as déménagé ?". Je tentai d’exposer l’avis de mon beau-frère, mais le Rav tint bon : "Demain, déménage…".

Au même instant, j’ai pris ma fille dans les bras et j’ai raconté au Rav le problème médical dont elle souffrait. Il posa sa main sur sa tête et la bénit chaleureusement en déclarant : "Réfoua Chéléma, je lui souhaite un rétablissement complet." Nous nous sommes quittés, je suis descendu dans la voiture, j’ai demandé à mon épouse un gâteau salé qui se trouvait dans la voiture et j’ai demandé à ma fille de réciter la Brakha "Boré Miné Mézonot" avant d’en manger un.

Mon épouse s’est presque évanouie et pensa que j’avais perdu la tête, elle était secouée : "C’est dangereux ce que tu lui fais." Je souris et lui réponds sereinement : "Le Rav a dit : Réfoua Chéléma, pas de souci, la petite est déjà en bonne santé." Grâce à D.ieu, depuis ce moment-là et jusqu’à aujourd’hui, vingt ans plus tard, ma fille est en bonne santé. »

Et pour conclure, il ajoute : « J’ai raconté ceci par la suite au Rav Bentsion et il me répondit avec un geste désinvolte : « Ce n’est pas moi, c’est la sainte Torah. »

Emouvant.