Dans son livre Messilat Yécharim, le Ram'hal dit que l'homme a été créé "léhit'anague al Hachem (pour profiter vers Hachem)".

Ces mots indiquent qu'il a été créé :
- pour profiter (et pas pour souffrir ou pour se priver, comme le disent d'autres religions) ;
- mais pas de n'importe quelle manière (son plaisir doit le rapprocher d'Hachem, et pas l'en éloigner ; il ne s'agit donc absolument pas céder à chacune des tentations proposées par son yétser hara).

C'est pourquoi la Guemara nous encourage, par exemple, à profiter le Chabbath, en nous disant notamment que celui qui fait de ce jour un jour de délices mérite un héritage sans limite.

Pourquoi la Torah nous demande-t-elle de profiter pendant Chabbath (comme l'indiquent les mots "vékarata laChabbat onègue") ? Le Chabbath n'est-il pas, plutôt, un jour de restrictions (durant lequel on n'a pas le droit de faire de nombreuses choses, comme par exemple écrire ou téléphoner) ?

De même pour n'importe quelle autre mitsva : comment une chose obligatoire pourrait-elle être une source de plaisir ?

Par exemple :
- lorsqu'on mange de la matsa à Pessah, peut-on en tirer autant de plaisir que si on avait mangé de la pizza un autre jour de l'année ? 
- lorsqu'il fait froid à Soukkot, peut-on vraiment avoir du plaisir à manger dans la Soukka ?

Dans la vie, Hachem ne nous demande pas seulement de pratiquer les mitsvot. Il veut que nous les fassions avec joie. En étant heureux de les faire, et en ayant le sentiment qu'elles font réellement partie de nous.

Lorsqu'on mange de la matsa à Pessah, il est clair que nous ne sommes pas en train de manger l'aliment le plus délicieux du monde. Mais nous avons alors l'occasion de "manger une mitsva" ; de faire en sorte que cette dernière fasse réellement partie de nous-mêmes.

De même à Souccot : lorsqu'il fait froid dans la Soucca, nous aurions peut-être préféré manger dans un endroit chauffé. Mais en mangeant dans la Soucca, nous avons l'occasion d'entrer complètement (avec tout notre corps) dans une mitsva.

Dans la vie, la seule manière de faire en sorte que les mitsvot fassent réellement partie de nous, et qu'elles ne soient pas juste extérieures à nous, c'est de les faire avec joie.

Et Hachem attend de nous cela : que nous fassions Ses mitsvot de bon cœur, et pas à contrecoeur.

Dans une famille, lorsque les parents pensent tellement à eux-mêmes qu'ils ne s'occupent de leurs enfants que par obligation, sans joie, les enfants sentent bien qu'ils dérangent... Et ils n'y sont pas heureux.

Par contre, si les parents apprécient réellement leurs enfants, au point de les considérer comme eux-mêmes et de les associer à chaque activité familiale, les enfants se sentiront bien intégrés, et ils apporteront donc leur aide à la famille sans problème. Ainsi, même ce qui aurait pu sembler contraignant (exemple : préparer Pessah ; recevoir de nombreux invités) sera vécu dans la joie, et bien plus facilement.

Dans la vie, il ne suffit pas de faire les mitsvot. Il faut les faire avec joie, avec plaisir. Sinon, on ne les voit que comme des contraintes extérieures (dont on voudrait peut-être même se débarrasser), au lieu de réaliser qu'elles sont des occasions de devenir meilleurs.

Le seul moyen de devenir meilleur à travers l'accomplissement d'une mitsva, c'est de la faire avec joie.

Le Chabbath, par exemple, doit être vécu comme un moment de plaisir, et pas comme un jour dont on attend impatiemment la fin, pour pouvoir de nouveau vaquer à nos occupations personnelles.

C'est dans ce but qu'Hachem nous a créés : pour que nous ayons du plaisir à accomplir Sa volonté.

 

Retranscription : Léa Marciano 

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