Machia'h a un problème de relations publiques, semble-t-il. Ces descriptions vous disent-elles quelque chose ?

1. Ceux qui souffrent de la phobie du Machia'h.

L'an dernier, j'ai donné mon cours sur Machia'h dans un Beth Ya'acov et une mère m'a appelé pour me remercier. Sa fille avait été suivie par un psychothérapeute (je suis sérieux !) tant elle redoutait la venue du Machia'h. Après avoir entendu mon cours, elle rentra chez elle et annonça qu'elle pouvait enfin attendre sereinement le Machia'h.

Cette histoire est extrême, je l'admets. Mais combien de jeunes filles ont été traumatisées par des enseignantes irresponsables, qui ont déclaré sur un ton sévère : « Le Machia'h ne viendra pas pour des filles comme toi. » Il est choquant de constater que certains enseignants pensent qu'en effrayant leurs élèves, ils induiront un changement positif chez eux. Faire de la venue du Machia'h un événement effrayant est impardonnable.

Malheureusement, de nombreuses personnes souffrent de cette phobie du Machia'h en silence. Or, la vie est déjà assez chargée d'anxiété telle quelle. Tout le monde aspire à la stabilité. D'une certaine façon, il s'est infiltré dans le subconscient que le Machia'h équivaut au chaos. Il induira un chaos dans l'ordre du monde, des guerres apocalyptiques et des bouleversements.

Et s'il doit venir, peut-il au moins attendre la fin de mes études ? De préférence un peu plus longtemps, afin que je puisse m'installer et trouver un travail ?

D'autres craignent que le Machia'h générera un changement en eux, les forçant à adopter une personnalité pour laquelle ils ne sont pas prêts. Qu'adviendra-t-il s'il nous interdit de regarder YouTube ? Nous incite à nous débarrasser de nos musiques préférées ? Nous impose de nombreuses nouvelles règles ?

2. Ceux qui souffrent du syndrome du Machia'h en pensant : « J'ai déjà tout réglé. »

Une bonne passion pour le Machia'h peut aisément se retourner contre nous, lorsque nous ne comprenons pas la différence entre notre Émouna selon laquelle le Machia'h pourrait arriver chaque jour, et la conviction sincère qu'il peut réellement venir chaque jour.

Après Pessa'h, une élève me contacta, brisée. Elle était cent pourcent convaincue que le Machia'h viendrait à l'issue du Yom Tov. Comment Machia'h pouvait-il ne pas venir pendant la fête de la Guéoula, marquée cette année-là par le Covid et le confinement ?

3. Ceux qui sont sceptiques vis-à-vis de la venue du Machia'h. Nombreux sont ceux à en souffrir à un certain niveau. Une épouse dit par exemple : « Mon cher mari, quand changeras-tu l'ampoule ? Attends-tu la venue du Machia'h ? » Le message subliminal est que le Machia'h est un événement situé dans un avenir lointain.

Dans le Chémone Essré, nous implorons Hachem de faire venir le Machia'h. Par ces termes : « Ki Liyéchouatékha Kivinou Kol Hayom, car nous espérons Ton salut toute la journée », nous accomplissons la Mitsva d'attendre le Machia'h (Cha'aré Téchouva 118:1). Est-ce vrai ? Comment pouvons-nous nous tenir devant Celui qui connaît nos plus profondes pensées et déclarer que notre attente du Machia'h est centrale dans notre existence ?

Un Motsaé Chabbath de Ticha Béav, en 2003, alors que j'étais en colonie de vacances à côté d'Ottowa, j'écrivis un cours intitulé : « À quoi ressemble le Machia'h ? » Il décrivait le récit de la vie lors de sa venue. Je connaissais bien entendu le Rambam qui dit : « Et nous ignorons ce à quoi cela ressemblera jusqu'à sa venue », donc mon récit était aussi authentique qu'un aveugle décrivant la beauté d'un Rembrandt.

Mais je l'écrivis néanmoins en m'en tenant à trois règles. Tout d'abord, tout ce que j'ai dit trouve sa source chez nos Sages et notre tradition. Deuxièmement, j'ai suivi certains avis : par exemple, nous construirons le troisième Beth Hamikdach, il ne descendra pas miraculeusement du ciel (bien que Rachi soit d'un avis différent). Enfin, j'ai tenté de rendre le récit vivant, encourageant et inspirant. Aucun Juif ne mourut dans le récit. J'ai sagement décidé de me ranger à l'avis de Rabbi Aharon de Belz affirmant que la terreur précédant le Machia'h est derrière nous, avec la Shoah.

Mon rêve était qu'une auditrice souligne dans son Sidour les termes : Ki Liyéchouatékha Kivinou Kol Hayom. De ce fait, elle le dirait peut-être juste une fois, du fond du cœur. Et cette Téfila serait peut-être celle qui mettrait fin à 2000 ans de désir et de larmes.

Première partie : un jour ordinaire

Rien dans cette journée ne présageait de son caractère spécial. Chacun était occupé avec sa routine habituelle. Soudain, des rumeurs circulèrent : une conférence de presse eut lieu à Jérusalem, au cours de laquelle de grands maîtres en Torah annoncèrent avoir rencontré un homme extraordinaire. Après une enquête approfondie, ils conclurent qu'il s'agissait du Mélekh Hamachia'h, le roi Machia'h. Une réception formelle à Jérusalem aura lieu deux jours plus tard. Les communautés juives de par le monde sont en effervescence.

L'autre grande nouvelle est la disparition surprenante du Covid-19. Le virus a tout simplement disparu. Une porte-parole du Haarets annonce solennellement que cela n'a rien d'inhabituel et que cela avait été prédit par l'Institut Weizmann.

Au cours des prochaines 48 heures, on observe le plus grand mouvement d'humanité dans l'histoire. Des Juifs de partout, même les plus sceptiques, ne veulent manquer l'occasion d'assister peut-être au plus grand événement depuis le don de la Torah au Sinaï. Arrivés à Jérusalem, chaque communauté se voit attribuée une place sur l'itinéraire qu'empruntera le Machia'h. On leur donne une liste imprimée des cinq Brakhot à réciter pour accueillir le roi Machia'h. L'atmosphère est électrique.

Un correspondant du magazine Michpa'ha décrit sa vision du Machia'h pour la première fois : « Au loin, j'aperçois comme une lumière brillante. Alors que la lumière se rapproche, je discerne un homme à dos d'âne. Bien entendu, le symbolisme de l'âne ne m'échappe pas. Un âne, en hébreu, se dit : 'Hamor, qui représente le 'Homèr, la matérialité. Chevaucher un âne signifie contrôler notre matérialité. Je réalise que le monde de la technologie, par exemple, ne créera plus de dépendance. Au lieu cela, nous pourrons la maîtriser, l'utilisant comme un outil approprié pour parfaire le monde.

« Avraham Avinou, le premier homme à exercer une maîtrise totale sur la matière, se rendit à dos d'âne vers la Akéda (sacrifice d'Its'hak). Moché Rabbénou se rendit à dos d'âne pour sauver le peuple d'Israël. À présent, le Machia'h chevauche un âne, inaugurant une ère où toute l'humanité sera libérée de la dépendance, libre de faire un usage des cadeaux matériels de ce monde pour accéder au noble but prévu depuis le départ. » (Maharal, Guévourot 29).

« Alors que le Machia'h s'approche, je ressens deux émotions contradictoires. Je n'ai jamais vu un visage dont émane un rayonnement aussi intense. Je me demande si je devrais éviter de le regarder, comme si j'essayais de voir le visage de Moché Rabbénou sous le masque. Je sens la grandeur d'une personne dont l'essence est d'être un Eved Mélekh Kémélekh – le serviteur du Roi est un roi. Je veux reculer. »

« Dans le même temps, je n'ai jamais vu un visage qui dégage tant d'Ahavat Israël. La chaleur de son regard ressemble à celle d'un grand-père aimant, observant ses enfants avec une acceptation totale, irradiant des vagues d'amour, même pour le Juif le plus inférieur. J'ai envie de m'élancer et de l'embrasser.

« En l'apercevant, je comprends pourquoi nos grands Sages sont convaincus qu'il est l'homme pour lequel nous avons prié pendant des milliers d'années.

« Je sors ma liste de Brakhot et récite Chéhé'héyanou avec intensité. Je récite la Brakha récitée en voyant un grand érudit en Torah (Ché'halak Mi'hakhmato Léirav), puis celle en rencontrant un roi juif (Ché'halak Mikhvodo Léirav). Je récite aussi la bénédiction lorsque 600 000 Juifs se retrouvent ensemble ('Hakham Harazim). Enfin, je regarde la dernière Brakha et je fonds en larmes.

« C'est la Brakha sur la Guéoula.

« Tout le monde verse des larmes de joie, disant adieu à des milliers d'années de distance spirituelle, d'exil et de souffrances collectives. De toutes mes forces, je hurle : Baroukh Ata Hachem Elokénou Mélèkh Ha'olam, Gaal Israël. Béni sois-Tu, Hachem notre D.ieu, Roi de l'univers, qui a délivré Israël. »

Deuxième partie : la réaction du monde

Le lendemain, les leaders musulmans annoncent leur allégeance au roi Machia'h. Près de deux milliards de musulmans chantent ensemble ses louanges. Ils veulent l'aider ainsi que le peuple juif de toutes les manières possibles. Les enfants d'Ichmaël, nos anciens antagonistes les plus virulents, sont désormais les premiers à revenir s'abriter sous la Tente d'Avraham.

Un grand nombre de nos voisins occidentaux ne partagent pas leur enthousiasme. Les incidents antisémites sont en hausse. Les enfants d'Essav ne veulent pas renoncer à des millénaires d'hégémonie.

Puis notre cauchemar le plus sombre a lieu : un coup d'état militaire aux États-Unis. Il y a des tanks au Capitole. Le congrès est dissous. Trump est renvoyé dans sa tour.

Un nouveau leader terrifiant émerge. Il répond au nom de Gog, son nom de guerre. Ses discours sont encore plus imprégnés de haine que les discours prononcés au Reichstag en 1939. En quelques jours, les grandes puissances d'Europe occidentale ont leurs propres révolutions et prêtent allégeance à Gog. La coalition de Magog est formée.

Leur but est d'une simplicité effrayante : ils marcheront avec leurs millions de soldats vers Jérusalem, trouveront Machia'h et le pendront. Ils ne seront pas au repos tant que chaque Juif sera exécuté et que le monde sera enfin judenrein, vidé de ses Juifs.

Aviv Kokhavi, le chef d'état-major de Tsahal, n'envisageant aucun espoir de réussir, propose néanmoins les services de Tsahal au Machia'h. Celui-ci, avec un sourire charmant, le remercie et lui répond : « Mon cher ami, je pense pouvoir me débrouiller seul. »

Machia'h appelle le Roch Yéchiva de Mir, Rav Leizer Yudel Finkel chlita. Voici la teneur de leur conversation :

- Peux-tu s'il te plaît m'envoyer tes dix meilleurs élèves ?

- Bien entendu, mais pourrais-je vous demander pourquoi votre majesté en a besoin ?

-J'ai besoin de combattants pour affronter Gog et Magog.

- Le Mélekh sait que mes meilleurs élèves pensent jour et nuit à leur étude, sont plongés dans la prière et la sainteté, et ne savent certainement pas comment tenir une arme », répondit Rav Leizer Yudel.

- C'est exactement pourquoi j'ai besoin d'eux…

Le Machia'h continue à recruter les meilleurs éléments des meilleures Yéchivot lituaniennes, 'hassidiques et séfarades jusqu'à ce qu'il obtienne une armée composée des 300 meilleurs élèves du pays.

Dans le chapitre le plus extraordinaire de l'histoire militaire, en un rien de temps, Gog est mort, Magog anéanti et aucun Juif n'est blessé. Le pape remplace sa Kipa blanche par une noire et enjoint les masses à se joindre à lui dans un retour triomphant vers la maison d'Its'hak Avinou.

Dans l'imagerie de nos Sages, en dépit du mal intrinsèque d'Essav, sa « tête » retournera vers Its'hak, qui était sa partie du corps qui avait eu le mérite d'être enterrée dans la Maarat Hamakhpéla (Caveau des patriarches) (voir Yonathan Ben Uziel Béréchit 50:13)

Les enfants d'Essav sont enfin de retour au bercail.

Et pour couronner le tout, on entend la porte-parole du Haarets s'émerveiller de l'élimination miraculeuse du Covid par l'intervention de Hachem. Télécharger des mélodies de la 'Hassidout de Vijnitz est devenu incontournable chez les yuppies du nord de Tel Aviv. La royauté du Machia'h couvre tout le globe terrestre.

Le monde affronte un nouveau défi, une famine que l'humanité n'a jamais connue. « Lo Ra'av Lalékhèm Vélo Tsamé Lamayim, ce ne sera ni la faim demandant du pain ni la soif de l'eau, Ki Im Lichmo'a Et Divré Hachem, mais le besoin d'entendre les paroles de l'Éternel » (Amos 8:11). Le monde a faim de connaissances et soif de Torah.

3ème partie : début du travail ardu

Le Machia'h est inondé de requêtes pour obtenir des enseignants, et il doit établir un ordre de priorités, pour s'assurer qu'un enseignement est prodigué d'abord à nos frères et sœurs qui ne connaissent même pas l'Alef Beth. Ensuite, il aidera les nations du monde. Toute personne qui est capable d'enseigner à n'importe quel niveau le fait. L'épouse du Machia'h organise la même chose pour les femmes. Le monde se dirige rapidement vers la situation où « le monde sera empli de la connaissance de D.ieu » (Yéchayahou 11:9).

Ceux qui sont méritants prennent part au projet du troisième Beth Hamikdach. C'est de loin le plus bel édifice du monde. La seule vue de cette beauté suscite du Roua'h Hakodèch, un esprit prophétique, et du point de vue technologique, le bâtiment est ultramoderne. S'habituer aux lois complexes de Touma et de Tahara (impureté et pureté) est, de manière ironique, plus facile que prévu, grâce aux règles du Covid. Les gens sont conscients de ce qu'ils touchent. Ils sont habitués à la distanciation sociale en cas de nécessité. Celle-ci est désormais canalisée vers les lois de la pureté.

Alors que les gens recentrent leurs forces en abandonnant la poursuite de l'argent et du plaisir vers des plaisirs chargés de sens de la sagesse issus de la Torah, leurs Midot (traits de caractère) commencent à changer. Étudier la Torah Lichma (de manière désintéressée) vous rend meilleur. Vous êtes toujours focalisés sur les autres. Les problèmes de Chalom Bayit (entente conujugale) sont résolus, des enfants sont naturellement respectueux envers leurs aînés, et les ronds-points sont ennuyeux, car chacun attend poliment que la personne avance d'abord. Les thérapeutes canalisent leurs talents en organisant des cercles de Moussar (éthique juive) de haut niveau sur l'amélioration de soi.

Les armées sont dissoutes. La suppression de la police est une politique nationale en tous lieux, comme l'application de la loi devient inutile. Personne n'est gêné par la perte d'un emploi, car la richesse est abondante et le temps dégagé est bien accueilli : plus d'heures pour se délecter des plaisirs de la Torah.

4ème partie : retour au Gan Éden

Alors que les hommes effectuent un travail sur eux, la nature répond.

C'est la Paracha de Noa'h à l'envers. À l'époque, lorsque le Dor Hamaboul (la génération du déluge) se détériora au niveau de sa conduite, la nature répondit, et le royaume animal en fut affecté de manière maladive (Voir Rachi, Noa'h 6:12).

À présent, le Machia'h a entraîné une bonté spirituelle sans précédent dans le monde. La nature prend note et commence à offrir une véritable bonté naturelle. Les céréales, les fruits et légumes sont littéralement divins. Plus d'odeurs chimiques ; des arômes divins sont offerts fraîchement depuis la nature. Les hommes mangent moins, mais se sentent plus sains.

La beauté innée de l'humanité se dévoile, et tout a l'air parfait, comme Hachem nous a créés. La laideur physique est une fonction de la laideur spirituelle. Tout comme la beauté de Sarah Iménou à l'âge de sept ans, cette beauté provient d'une pureté intérieure (Rachi 'Hayé Sarah, 23:1).

De la même manière que chacun a été guéri au Mont Sinaï, les défauts humains disparaissent. Les aveugles peuvent voir, les handicapés marcher, et les enfants souffrant de trisomie sont guéris et retrouvent la séquence normale des chromosomes. Les professionnels de la médecine, en-dehors de leur aide pour les naissances sans douleur, sont devenus inutiles. Ils peuvent rejoindre leurs anciens amis policiers et anciens thérapeutes au Kollel.

Est-ce miraculeux ? Pas du tout. C'est la manière dont la nature aurait dû fonctionner, avant d'avoir été affectée par la perdition.

Le Machia'h encourage les familles à voyager pendant le Ben Hazémanim (vacances des Yéchivot) et à voir la beauté du monde de Hachem. Une visite dans l'Amazone (la forêt tropicale et non le site) devient un festin pour les yeux. Si vous voyez un jaguar courir dans votre direction, il veut certainement vous lécher joyeusement. Lorsque le Tsélem Elokim (l'image du divin) de l'homme est apparent, l'animal n'est jamais hostile à l'humain. Le royaume animal retourne à sa conduite originelle au Gan Eden, lorsque le loup s'allongeait pacfriquement à côté de l'agneau.

5ème partie : la musique du Machia'h

Le succès de l'ère finale du Machia'h crée un nouveau problème. Il est virtuellement impossible pour l'homme de faire le mal. Sans l'option de mauvais choix, on ne peut gagner de salaire en opérant de bons choix. Surmonter des défis est ce qui donne du sens à la vie. La vie est sans incident (Voir Ramban, Dévarim 30:6). Dans les termes du roi Chlomo, ce sont des jours où nous déclarons : « Ein Li Bahem 'Hafets, je n'ai aucun désir pour eux » (Kohélet 12:1).

Ceux qui ont perdu des proches éprouvent ce sentiment étrange que ceux-ci sont très proches, comme s'ils n'étaient jamais morts. Comme si l'enterrement auquel ils avaient assisté n'était rien de plus que planter des graines dans le sol.

Le Machia'h nous annonce que nos proches rentrent à la maison. Le moment de la résurrection des morts est arrivé. Il annonce sur un ton joyeux que sa mission est parvenue à son terme. Le Olam Hazé (ce monde-ci) touche à sa fin, remplacé par le 'Olam Haba (le Monde à venir). Lorsque les morts ressuscitent, nous réalisons que la mort n'est rien de plus qu'une illusion.

À quoi ressemblera le Monde à venir ? Nous l'ignorons. Il n'a jamais été décrit par les prophètes, car : « Ayin Lo Raata », jamais œil humain n'avait vu (Yéchayahou 64:3). C'est une dimension différente, comme un sixième sens. Le 'Olam Haba n'est pas un lieu magique situé au loin. Il est ici, sur la planète terre.

Tout ce qui a changé est notre faculté à ouvrir les yeux.

Le Zohar compare cette ère à la musique. Imaginez un chef d'orchestre qui vous enseigne à jouer d'un instrument à la perfection. Cet instrument est l'instrument de l'âme : il fait ressortir toute la musique naturelle en vous. Imaginez si ce chef d'orchestre vous a enseigné à jouer en harmonie parfaite avec la musique de la personne à côté de vous. Imaginez un millier de personnes jouant de cette façon. Dix mille. À quel moment votre âme voudra quitter votre corps avec cette pure beauté de la musique ?

Imaginez chaque communauté, chaque nation, jouer en parfaite harmonie. À un moment donné, le Pirké Chira des animaux et des oiseaux, des montagnes et des océans et des planètes serait apparent. Chaque brin d'herbe et chaque grain de sable contribuera de manière impeccable à la musique du monde.

Le nom du chef d'orchestre est Hachem.

Et le nom de la symphonie est Hachem E'had.

POSTSCRIPT

Je suis parfaitement conscient que lorsque ce récit aura réellement lieu, il sera infiniment plus beau et inspirant. La seule question qui demeure est la suivante : qui soulignera dans son Sidour les termes : Ki Liyéchouatékha Kivinou Kol Hayom, en récitant ces termes du fond du cœur, et qui voudra vraiment faire venir la Guéoula ?

Ce sera peut-être vous ?

Rabbi Mena'hem Nissel / Mishpacha, traduit par Torah-Box