Question 

Chalom Rav Malka,

Je m’occupe de ma grand-mère et reste avec elle le Chabbath. Quelques fois, les vêtements de rechange qu’elle doit mettre ne sentent pas bon. Comme je suis particulièrement sensible aux mauvaises odeurs, j’ai acheté une bombe désodorisante contenant un liquide parfumé que je pulvérise sur les vêtements, ce qui est assez efficace. Est-ce que c’est permis le Chabbath ? Merci beaucoup pour tous vos articles intéressants. 

Réponse

Chalom et bénédiction. Je vous félicite de prendre soin de votre grand-mère. C’est une grande et importante Mitsva pour laquelle vous mériterez maintes récompenses dans le Ciel.

En ce qui concerne votre question, il est interdit, en principe, de vaporiser du parfum sur des habits ou sur des ustensiles afin qu’ils sentent bon. Il y a cependant des décisionnaires qui se montrent moins rigoureux et qui autorisent de le faire uniquement lorsqu’il s’agit d’éliminer de mauvaises odeurs. Mais, ce sujet ne fait pas l’unanimité. C’est pourquoi, il vaut mieux à priori suivre un autre avis : il est tout à fait permis de pulvériser le parfum dans la pièce où se trouvent ces vêtements ou bien même dans n’importe quelle partie de la maison, et ce, comme vous le souhaitez. Vous pourrez ainsi éviter les mauvaises odeurs.

À ce propos, il convient de noter que cette interdiction s’applique également à la vaporisation de parfum sur le corps ; il faut essayer de ne le projeter que sur la peau elle-même (cela est permis de la même façon avec un déodorant) et non pas sur le vêtement. De même, sera-t-il bon de se montrer strict et également, de ne pas  pulvériser de parfum sur les cheveux. 

Réponse détaillée

Il y a une interdiction décrétée par les Sages appelée « Molid – faire naître. » Cette interdiction inclut également le fait de générer une odeur. À l’époque de ’Hazal (« les Sages, que leur mémoire soit bénie »), il était courant d’asperger un flacon de parfum sur les habits ou de mettre des herbes odorantes au-dessus d’un pot d’argile brûlant afin que la fumée parfumée soit absorbée par les vêtements. Ces actes furent prohibés pendant Chabbath par les Sages (Midérabbanan), car ils ont estimé que, en agissant ainsi, on rénovait ces vêtements et les Richonim (les premiers décisionnaires) ont défini ce rafraîchissement comme étant « Karov LéMélakha – proche d’un travail interdit le Chabbath. »

En foi de quoi, il n’est pas défendu de vaporiser du parfum dans l’air si on ne le destine pas à être absorbé par des habits ou par tout autre chose, mais seulement à embaumer l’atmosphère de la pièce. En effet, le changement d’odeur de celle-ci n’est pas du tout considéré comme une remise en état. (Certains décisionnaires pensent qu’il vaut mieux s’abstenir durant Chabbath d’employer ce type de spray, car le pulvérisateur « Zoré – disperse » le produit [un des 39 travaux interdits], mais la Halakha n’est pas tranchée dans ce sens). 

 

Cette interdiction n’est valable que lorsqu’on veut parfumer des vêtements, mais n’est pas en vigueur en ce qui concerne la vaporisation de produits odorants sur son corps (et de même l’utilisation de bains de bouche) bien qu’il y ait des décisionnaires faisant preuve de plus de rigueur qui sont d’avis que cette autorisation ne concerne que le cas où l’on verse le parfum avec l’intention uniquement de le humer et non pas de générer une bonne odeur sur son propre corps. Aussi, selon eux, sera-t-il totalement interdit d’utiliser du parfum le Chabbath. Mais de toute manière, la coutume de faire preuve d’indulgence dans ce cas-là s’est déjà largement répandue ainsi qu’il est statué dans la Michna Beroura. (Il vaut mieux toutefois témoigner de plus de rigueur et ne pas pulvériser du parfum sur ses cheveux.)

Jusqu’à présent, nous avons dit qu’il était préférable d’éviter de vaporiser du parfum sur des vêtements dégageant une mauvaise odeur quoique le Yavets pense que cela était permis. Mais du fait que ses propos n’étaient pas clairs pour établir la Halakha, Rabbi Chelomo Zalman Auerbach adopta une position dubitative à leur sujet et, c’est pourquoi, il convient de faire preuve de rigueur étant donné qu’il existe en principe une autre voie, celle de pulvériser du parfum dans l’air environnant et de neutraliser de la sorte les mauvaises odeurs. Mais si la seule possibilité d’en ôter la mauvaise odeur consiste à parfumer les habits, on peut se montrer indulgent comme semblent le spécifier certains décisionnaires contemporains. 

Références

Michna Beroura, chap.323, &18 ; Choul’han Aroukh, chap.511,§4; Michna Beroura, ibid., §23 ; Michna Beroura, chap.128, §23; Yabi’a Omer, 6e partie, chap.36 ; Cheïltat Yavets, 1re partie, chap.42 ; Choul’han Chelomo, chap.302, §13 ; Or’hot Chabbat, 1re partie, page 454. 

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