Question 

Chalom Rav Malka,

Ma femme et moi-même habitons dans une maison de retraite juive. Avant l’entrée de Chabbath, nous allumons les bougies dans la salle à manger commune. Je voudrais savoir si c’est conforme aux règles de la Halakha et comment exécuter l’allumage et la Bénédiction. 

Réponse

Si vous êtes sépharades, votre épouse ne récitera pas la Brakha dans la salle à manger, à moins qu’elle ne soit la première à y allumer les bougies de Chabbath et que d’autres femmes n’aient pas allumé de bougies avant elle. Si vous êtes ashkénazes, il est possible d’allumer les bougies en prononçant la bénédiction même si des bougies ont déjà été allumées. Dans tous les cas, il faut veiller à ce que l’allumage soit effectué à proximité de l’endroit où l’on mange et non pas dans un coin éloigné. Pour de plus amples informations, veuillez consulter la réponse détaillée ci-dessous. 

Réponse détaillée

Les Richonim (premiers décisionnaires) se sont opposés sur la question de savoir si l’on pouvait prononcer la bénédiction en allumant les bougies de Chabbath dans un endroit où des bougies étaient préalablement allumées. Certains sont d’avis que puisque le lieu est déjà éclairé par les bougies précédentes, il n’y a aucune raison d’en allumer de nouvelles ; la bénédiction qui serait récitée pour un tel allumage serait donc une Brakha Levatala (bénédiction non autorisée). D’autres décisionnaires estiment que puisque tout allumage ajoute de la lumière et de la joie et que les membres de la famille jouissent de cette lumière supplémentaire, il est par conséquent permis de prononcer la Brakha en allumant ces bougies-là.  

En ce qui concerne la Halakha, le Choul’han 'Aroukh (chap.263, §18) craignant la première opinion, se range derrière elle et le Rama (idem) tranche suivant le second avis. C’est pourquoi les sépharades qui ont la coutume d’agir d’après le point de vue du Choul’han 'Aroukh ne prononcent pas la Brakha en allumant les bougies dans une salle à manger commune sauf s’il s’agit du premier allumage tandis que les ashkénazes qui suivent habituellement l’avis du Rama, ont comme tradition de dire la bénédiction également pour un allumage ajoutant de la lumière. 

En vérité, les décisionnaires font remarquer que, souvent, lorsque l’allumage est effectué dans une grande salle à manger, les bougies sont posées dans un coin de la salle si bien qu’elles ne procurent aucun éclairage et aucun Oneg Chabbath (délice du Chabbath) supplémentaires aux convives attablés relativement loin de là, ce qui est susceptible d’entraver l’accomplissement de la Mitsva de Hadlakat Hanérot (allumage des bougies), même pour ceux qui suivent l’avis du Rama. En foi de quoi, si c’est possible, il faut s’efforcer de rapprocher la table où se trouvent les bougies de l’endroit où les gens prennent leur repas. 

Selon certains décisionnaires, dans le cas où les bougies seraient proches du lieu où l’on mange, mais qu’on ne serait pas sûr que celles-ci soient utiles dans le cadre de la Mitsva de Hadlakat Hanérot, on peut procéder de la manière suivante : avant d’allumer les bougies dans la salle à manger, on allumera une ampoule électrique dans la chambre à coucher ou dans la salle de bain contiguë en ayant pour intention d’accomplir cette Mitsva (on ne récitera pas la Brakha) puis on se rendra dans la salle à manger sans prononcer le moindre mot (pour éviter un Efsek - interruption) et on y allumera les bougies en disant la Brakha

La raison de ce processus en est que le principe de l’obligation d’allumer les bougies de Chabbath est de s’assurer que toutes les pièces dont on a besoin ce jour-là sont éclairées et que même l’allumage dans la chambre à coucher ou dans les toilettes fait partie intégrante de l’accomplissement de la Mitsva de Hadlakat Ner Chabbath. Selon l’opinion de plusieurs décisionnaires, en allumant une ampoule électrique, on observe également cette Mitsva. Et par suite, lorsque l’on effectue en parallèle l’allumage de l’ampoule dans la chambre et celui des bougies dans la salle à manger, on peut tenir compte de ce fait et être en mesure de prononcer la Bénédiction à côté de l’allumage exécuté dans la salle à manger. 

Références

Choul’han Aroukh (Ora’h ’Haïm, chap.263, §18); Michna Beroura (idem, 35-38); Chemirat Chabbat Kehilkhata (chap.45, notes 56 et 57) ; Or’hot Chabbat (chap.33, note 379).


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