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Une Mitsva Qui Libère des Otages ? | Regard Juif

Mis en ligne le Mardi 14 Novembre 2023

D.ieu merci, Ori Méguidech, une des otages a été libérée par Tsahal la semaine dernière par l’armée israélienne. Cela a suscité une immense joie dans la communauté, chaque Juif du monde a comme été libéré d’un fardeau et ça nous a insufflé beaucoup d’espoir… On espère maintenant la libération des 241 autres otages avec l’aide d’Hachem.
Il se trouve que la veille de la libération, la maman de l’otage avait organisé chez elle une cérémonie religieuse très émouvante avec plusieurs femmes, au cours de laquelle elle s’était couverte la tête et avait accompli la grande Mitsva de “Hafrachat ‘Halla” qui consiste à prélever un morceau de pâte en récitant une bénédiction etc. Elle avait récité une prière très émouvante en demandant à D.ieu de libérer tous les otages… et voilà tous les réseaux sociaux qui s’emballent : “La Mitsva de la maman a libéré sa fille” ou encore “Organisons des cérémonies de Hafrachat ‘Halla pour chaque otage !”

Question : y a-t-il un rapport certain entre la Mitsva de la maman et la libération de sa fille le lendemain ? Quel mérite a pu libérer cet otage ?

On peut répondre que OUI :

 - Car chaque Mitsva a une influence extraordinaire qui dépasse l’entendement et a bien évidemment la capacité de protéger une personne.
- Un verset enseigne explicitement par exemple que “donner la charité protège de la mort”. (Proverbes 11,4)
- Le Talmud rapporte l’histoire de la fille de Rabbi 'Akiva à qui on avait prédit qu’elle mourrait le jour de son mariage et qui a réussi à inverser son destin par la Mitsva de Tsédaka. (Traité Chabbath 156b)
- Autre exemple, lorsque la reine Esther a pris le risque de rencontrer le Roi Assuérus sans invitation, risquant la mort, elle a d’abord prié Hachem en rappelant le mérite des 3 Mitsvot spécifiques aux femmes : la pureté familiale, l’allumage des bougies et justement le prélèvement de la pâte !
D’autant plus que dans cette vidéo, la maman de la captive, Ori, en plus d’avoir accompli cette Mitsva en public, elle l’a embellie par des larmes, de la sincérité, etc…

Mais on peut aussi répondre NON, sa Mitsva n’a rien à voir :

- Premièrement, sa libération peut être le fruit de plein d’autres mérites qui reviennent à la jeune fille, une Tsédaka qu’elle a donnée elle-même, ou les prières de sa grand-mère à sa naissance il y a 20 ans et dont le mérite a été sauvegardé par Hachem pour libérer sa petite fille maintenant ! On parle du Divin ici, Il est le seul à avoir toutes les données et possède des raisons qui sont bien au-dessus de notre esprit !
- Deuxièmement, affirmer catégoriquement que la libération a été causée à coup sûr par la Hafrachat ‘Halla, mis à part que ce sont des propos dignes de la prophétie, c’est même une façon de rabaisser la valeur d’une Mitsva… On ne doit pas limiter dans notre esprit la portée ou l’utilité d’une Mitsva à la libération d’un otage ; chaque Mitsva a un impact sur nous, notre entourage, notre descendance future et même tout le Peuple d'Israël… qui dépasse la raison. Qui sait combien de fois vous n’êtes pas tombé malade, vous avez trouvé un emploi ou vous avez rencontré votre âme-soeur grâce à l’étude de Torah de votre voisin ?! Imaginez-vous que la Mitsva d’un enfant pour son père décédé est capable d’élever son âme dans le monde futur (!)

Limiter la portée de la Mitsva à cela, c’est comme un enfant qui entre dans une boutique de bonbons avec un chèque de 100 millions d'euros.

Conclusion : est-ce que cette Mitsva de Hafrachat ‘Halla a protégé le monde entier ? Oui c’est certain ! Est-ce qu’il y a un rapport entre la Hafrachat ‘Halla et la libération ? Peut-être ! Est-ce qu’il faut encourager les femmes du monde à faire une Hafrachat ‘Halla pour la libération des otages, c’est certain ! Ouvrez des groupes WhatsApp, diffusez la beauté et l’importance de cette Mitsva, réunissez-vous en l’honneur d’Hachem pour faire cette Mitsva.

Et en passant, on ne peut réciter la bénédiction sur la pâte que si au moins l'une personne reçoit une pâte d’au moins 1,560 kg de farine, sinon, on ne récite pas de bénédiction.

Binyamin BENHAMOU
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