Un rapport annuel du bureau central des statistiques en Israël valide la vitalité de la population juive orthodoxe israélienne en termes notamment de démographie, de situation socioéconomique, d’étude de la Torah et de moral des ménages.

Une société qui se porte très bien. C’est le résumé simple des résultats du rapport annuel produit par le Bureau central des statistiques d’Israël, dont certains chiffres sont relayés par l’Institut israélien de la démocratie.

Une démographie au beau fixe

Le taux de croissance démographique de la population juive orthodoxe israélienne est de 4%, la portant à 1,28 millions d’habitants sur les 9,45 millions de personnes peuplant Israël, soit 13,5% de la population totale.

La population se répartit surtout entre deux villes, Jérusalem (26%) et Bné Brak (16,6%). 7% vivent à Beth Chemech, et les autres dans des villes majoritairement “Froum” comme Modiin Illit, Bétar Illit et Elad, ou encore dans certains quartiers d’Ashdod, de Peta’h Tikva, de ‘Haïfa, de Ré’hovot et de Netanya.

Une situation économique en progression bien que précaire

Avec un taux de pauvreté deux fois plus élevé que celui du restant de la population (44% contre 22%), près de la moitié des foyers ‘Harédim se situe en dessous du seuil de pauvreté. Ces chiffres, encore bien trop élevés, soulignent néanmoins une amélioration nette de la situation économique de la population juive orthodoxe, quand on se rappelle que le taux de pauvreté culminait il y a près de 20 ans à près de 6 foyers sur 10 (58%), tandis que celui de la population générale a légèrement augmenté entre-temps.

Il est important de rappeler à ce stade que cette situation économique est très souvent “choisie” et non subie, puisque les foyers placent au centre de leur équilibre l’étude de la Torah du mari à plein temps, assumant un mode de vie simple, une alimentation frugale et une consommation réduite au strict nécessaire. Redéfinissant la notion de richesse selon les valeurs authentiques de la Torah, ces ménages vivent ainsi pleinement les principes énoncés par nos Sages, dont celui de Ben Zoma : “Qui est riche ? Celui qui est satisfait de son sort.” (Pirké Avot 4,1)

En 2021, le taux d’emploi des femmes ‘Harédi est comparable à celui du reste de la population (autour de 80%), tandis qu’un peu plus d’un homme sur deux travaille (53,5%), le taux le plus élevé depuis 25 ans.

Précarité et ‘Hessed : le paradoxe des ‘Harédim

Bien que près de 8000 shekels séparent le salaire mensuel moyen des ménages juifs orthodoxes (14 121 shekels, soit un peu moins de 4000 €) du reste de la population, les ‘Harédim sont statistiquement beaucoup plus impliqués dans les œuvres caritatives. 

En 2021, près de 9 israéliens orthodoxes sur 10 ont fait au moins un don à une association de bienfaisance ; ce chiffre tombe à un peu moins de 6 individus sur 10 s’agissant du reste de la population. Pour la population non orthodoxe, ce chiffre est en baisse constante depuis la crise financière mondiale de 2008, en moyenne de presque un point par an.

Même constat s’agissant du bénévolat au sein de cette communauté, où 40% des juifs orthodoxes sont impliqués, contre moins d’un quart de la population générale.

Éducation : la part belle au Kodech 

Tandis que le taux de filles juives orthodoxes passant les examens d’État a doublé en dix ans (60%), les garçons restent concentrés sur les études saintes, remplissant les centres d’étude du pays. 138 367 hommes étudient la Torah à temps plein en Yéchiva ou au Collel, soit une progression de près de 50% en moins de dix ans.

Quand l’adage “L’argent ne fait pas le bonheur” est vérifié par la statistique…

On essaie de se persuader et on se le répète à l’envi, l’argent ne fait pas le bonheur. Mais en est-on vraiment convaincu ? Et où se trouve le bonheur ? La Torah nous le dit en long, en large et en travers, et il semblerait bien que les statistiques du bureau central des statistiques israélien nous confirment cette réponse nette. 

Malgré des revenus faibles, plus de 8 juifs orthodoxes israéliens sur 10 ont fait savoir que leur moral est excellent ; ce chiffre n’atteint pas 60% du reste de la population israélienne.

Sur une échelle de satisfaction générale de la vie allant de 1 à 10, 61% des ‘Harédim ont répondu “10” ; ce niveau maximal de satisfaction n’est atteint que par moins d’un quart de la population générale.

Dans la même veine, 51% des ‘Haredim se disent absolument comblés (10/10) de leurs relations humaines, contre 32 % du restant de la population. Enfin, près de la moitié des Israéliens non-affiliés à la population orthodoxe déclarent nourrir parfois des sentiments de déprime, contre seulement 29 % de la population orthodoxe.

Conclusion vérifiée par les statistiques : un mode de vie simple, basé sur la Torah, les bonnes actions, l’entraide et la générosité ; voilà la clé du bonheur ! Mais avait-on vraiment besoin des statistiques pour le savoir ?