Le moins que l'on puisse dire, c'est que notre paracha "Balak" est d’une densité et d'une profondeur exceptionnelles avec cette confrontation entre Bilam – le plus grand prophète que les nations du monde n’aient jamais eu - et le peuple d’Israël…

Ayant déjà depuis longtemps l’intention personnelle de maudire Israël, Bilam a ensuite reçu cette mission de manière tout à fait "officielle" en étant dûment mandaté - et largement payé - par le roi Moav, Balak. Or, au lieu de maudire, sa bouche - par pure inspiration divine - ne formulera que des bénédictions ! Toutefois, la Guémara du Traité Sanhédrin dira : « Toutes les malédictions qu’il souhaitait faire, il les avait dans son cœur ». 

En effet, Bilam dira le fameux verset : « Comme elles sont belles tes tentes, ô Yaacov, et tes demeures, Israël ! ». On sait en effet que les Juifs campaient dans le désert selon un ordre impressionnant… Bilam a ainsi constaté que les portes des tentes d'Israël ne se faisaient pas face, preuve de la volonté de chaque juif de préserver l’intimité de son prochain. En fait, selon nos Sages, Bilam a voulu par là maudire le peuple juif en souhaitant qu’il ne puisse avoir dans son histoire ni de " tentes " (ohel) ni de demeures (Michkan), à savoir ni maisons de prières, ni maisons d’étude… Or, c'est exactement le contraire qui s'est produit ! Cette bénédiction s’est accomplie : tant qu’Israël aura ses maisons de prières et ses maisons d’études, aucun ennemi ne pourra l'attaquer !

Effectivement, avec le recul de quelques millénaires, on constate que les synagogues et les lieux d’étude ont toujours été la priorité des Juifs partout où ils étaient. Et c’est bien cela qui nous a maintenus envers et contre tout !

Cette bénédiction que D.ieu a mise dans sa bouche est la seule qui se soit accomplie, ce qui signifie que notre survie dépendra toujours de notre détermination à considérer les lieux de culte et d'études de la Torah comme les priorités de notre société et de notre État. C'est que la prière et la connaissance demeurent les deux piliers de la survie, de la conservation et de la pérennité du peuple d’Israël.


Chaque mitsva accomplie par Israël annule une transgression meurtrière de nos ennemis…

Motivé par sa terrible haine envers Israël, Bilam avait voulu mettre toutes les conditions de son côté pour réussir sa mission. La Torah relève ainsi qu’il s’est levé tôt le matin et qu’il a lui-même sanglé son ânesse. Le Midrach dit à ce sujet : « Tu te fatigues pour rien ! Avraham a fait de même bien avant toi : il s’est levé très tôt le matin, et a sanglé lui-même son ânesse avant de se mettre en route pour la ligature' de son fils Its'hak ! ».

Grâce à cette mitsva accomplie par Avraham, la transgression et les malédictions de Bilam n'ont pas eu d'effet. De là, nos sages déduiront cet enseignement : lorsque les Juifs font une mitsva avec la même détermination que nos ennemis transgressent, ils n'ont rien à craindre de personne !

Un facteur qui peut parfois constituer un véritable "accusateur" contre le peuple d’Israël, c’est la détermination et l’Investissement humains et matériels parfois considérables que nos ennemis mettent à toutes les époques pour essayer de nous détruire…

On sait ainsi qu'il y a des gens très déterminés qui sont prêts, hélas, à investir des sommes d'argent colossales pour la destruction d’Israël, à regrouper des armées et des tanks, et à passer des nuits entières éveillés à échafauder des plans contre Israël. Or doit-on avoir peur de cela ? Réponse de la Torah : oui, si Israël ne montre pas le même zèle pour accomplir les mitsvot ! Car ce qui déjoue les plans de nos ennemis, ce ne sont pas nos efforts consacrés à édifier une armée, mais notre détermination à faire le bien avec la même énergie que ceux qui font le mal. 

Une leçon particulièrement édifiante, surtout à une époque où, confronté à tant de dangers, notre peuple se demande quelle serait la meilleure solution pour assurer sa pérennité, sa protection et son éternité...