La paracha de cette semaine est marquée par la fameuse bénédiction d'Its’hak apparemment usurpée par un Yaacov qui se déguise en Essav. Or, on connaît l'antagonisme profond qui existait entre Essav, fils rebelle et Yaacov porteur de la tradition judaïque. 

Il s'avère qu'au moment d'accorder cette bénédiction, Its'hak demande à son fils de s’approcher, respire ses vêtements et le bénit en disant : « L’odeur qui se dégage de mon fils est comme celle d’un champ que l’Éternel a béni ! ».

Curieux ! Comment expliquer une telle bénédiction alors que Yaacov avait revêtu dans le cadre de son subterfuge une peau de bouc à l'odeur plus que douteuse ?!
En fait, nos sages nous enseignent que la bénédiction d'Its’hak à Yaacov n'avait pas été usurpée. Au contraire, Its’hak savait que sous ce manteau de peau se cachait Yaacov et non Essav. 

Et nous déduisons de la réaction paradoxale d'Its’hak que celui-ci avait parfaitement compris que la notion de solidarité - de arévout - était tellement développée chez Yaacov, qu'il était prêt à endosser la responsabilité d'actes qui avaient été commis par d'autres, en l'occurrence par son frère jumeau Essav. 

C'est cette leçon de solidarité entre Juifs qui se dégage donc de cette substitution !
Cela n'empêchera pas Essav de contester cette bera'ha et il n'aura de cesse de se venger jusqu’à cette nuit, plus de vingt ans plus tard, où son " ange " affrontera Yaacov au corps à corps. Durant ce combat, alors que Yaacov est en train de prendre le dessus, l’ange lui demande de le laisser partir. Yaacov a alors cette phrase extraordinaire : « Je ne te laisserai partir que lorsque tu m’auras béni ! ». Pourtant, il est écrit en hébreu, non pas « lorsque tu me béniras » (au futur), mais « ki im berah’etani [lorsque tu auras reconnu que ma bénédiction est légitime] ! ».
Une nuance de taille prouvant qu'en cet instant la légitimité de Yaacov sera enfin reconnue.

Ceci ressemble singulièrement à notre histoire où les Juifs sont accusés de tous les maux, pris pour des tricheurs, des menteurs et des cupides… ?! 

Mais un jour viendra où les nations du monde - incarnées ici par Essav - reconnaîtront leurs erreurs et diront à Yaacov-Israël : « Oui, tu mérites d’être le représentant de D.ieu sur cette terre, et les bénédictions qui t’ont été accordées sont bien légitimes ! ».