Bonjour,
Nous sommes trois filles et trois garçons. Suite au décès de nos parents vivant en France, mon frère cadet veut faire impasse sur la loi de double part de l'ainé, mais il veut partager les bijoux et les biens de mes parents entre les trois garçons uniquement.
D'autre part, un des enfants est Rav. Peut-il se proclamer Rav du litige entre enfants s'il y a ses propres intérêts dans la mésentente ou doit-on contacter un autre Rav et pas qu'il propose non plus son Rav a lui ?
J'attends un éclairage.
Merci beaucoup.
Bonjour,
A. SI UN TESTAMENT A ÉTÉ REDIGÉ
1. Si les parents ont signé un testament conforme aux exigences de la Halakha, le problème ne doit pas se poser. C'est une chose à vérifier avant tout. Pit'hé 'Hochen, chapitre 4, Halakha 28-29.
2. Le frère aîné ne reçoit une double part que s'il s'agit d'un héritage provenant du père et non d'un héritage provenant de la mère. Choul'han ‘Aroukh - ‘Hochen Michpat, chapitre 278, Halakha 1. Donc, il faut vérifier si le papa avait signé, de son vivant, une "Donation au dernier vivant" / "Donation entre époux" conformément à la Halakha.
3. Lorsqu'une fille est l'aînée, le garçon qui vient ensuite ne reçoit pas une double part.
B. SI AUCUN TESTAMENT N'A ÉTÉ REDIGÉ
4. S'il n'y a pas de testament, l'héritage revient aux garçons, selon la Halakha. Pit'hé 'Hochen, chapitre 1, Halakha 2.
5. Si les filles renoncent à l'héritage, elles doivent signer un formulaire de refus / renonciation à la succession [déposé au greffe du tribunal d'instance].
6. Certains décisionnaires pensent qu'un tribunal rabbinique ne peut pas obliger les filles à signer le formulaire en question. Darké Horaa, volume 3, pages 109-114, Pit'hé 'Hochen, chapitre 1, note 2.
7. Pour éviter les discordes, les frères et sœurs doivent se présenter face à un tribunal rabbinique qu'ils choisiront d'un commun accord. Pour le bien de tous, il faut éviter de choisir un des frères pour arbitrer le litige.
8. S'ils ne se mettent pas d'accord ou si l'un des deux partis ne "baisse pas la tête", c'est bien dommage, car les pertes risquent d'être considérables pour tous.
9. Quoi que l'on ressente, il faut s'en remettre à notre sainte Torah et accepter ce qu'elle nous propose, les yeux fermés. En décidant de se présenter face à un tribunal rabbinique, il n'y a rien de mal à craindre.
C. RAPPEL IMPORTANT !!
Ce n'est pas avec du vinaigre que l'on attrape les mouches, c'est avec du miel. Donc, la stratégie à adopter devrait être fondée sur la douceur et la persuasion plutôt que sur la critique ou la confrontation. Dans cette optique, il est essentiel d’instaurer un climat favorable aux pourparlers, afin de favoriser un dialogue ouvert et constructif.
Il paraît que la diplomatie, c’est l’art de dire « joli papillon » à une mouche… tout en lui tendant une cuillère de miel. En d'autres termes, même les débats les plus épineux gagnent à se dérouler dans une atmosphère où l’on préfère le miel des bons mots à l’acidité des reproches.
Nous sommes à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.