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Torah écrite (pentateuque) » Exode (Chemot)

Chapitre 2

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2,1
Or, il y avait un homme de la famille de Lévi, qui avait épousé une fille de Lévi.
Il prit la fille de Léwi

Il s’était séparé d’elle à cause du décret de Pharaon. Il l’a ensuite reprise pour femme [ainsi qu’il ressort du mot wayélèkh (« il alla »)], elle-même ayant retrouvé une nouvelle jeunesse. Elle avait alors cent trente ans, puisqu’elle était née « entre les remparts » au moment où Israël est entré en Egypte (voir Rachi sur Beréchith 46, 15). Or, leur séjour en Egypte a duré deux cent dix ans, et Mochè en avait quatre-vingts lorsqu’ils en sont sortis. Elle avait donc cent trente ans lorsqu’elle lui a donné naissance, d’où l’expression : « fille de Léwi » [qui marque une idée de jeunesse] (Sota 12a, Baba Batra 119b)

2,2
Cette femme conçut et enfanta un fils. Elle considéra qu'il était beau et le tint caché pendant trois mois.
Qu’il était bon

La maison tout entière, à sa naissance, s’est emplie de lumière (Sota 12a)

2,3
Ne pouvant le cacher plus longtemps, elle lui prépara un berceau de jonc qu'elle enduisit de bitume et de poix, elle y plaça l'enfant et le déposa dans les roseaux sur la rive du fleuve.
Et elle ne pouvait encore le cacher

Les Egyptiens comptaient les jours depuis son remariage. Or, elle a accouché à six mois et un jour (voir Sota 12a). On sait en effet qu’une femme, lorsqu’elle accouche au septième mois de grossesse, peut le faire sans qu’ils soient entièrement révolus [donc au début du septième] (Roch hachana 11a ; Nidda 38b). Mais les Egyptiens n’ont enquêté à son sujet qu’après neuf mois [donc trois mois plus tard, raison pour laquelle « elle ne pouvait encore le cacher »]

De jonc

Appelé guèmi en langage talmudique (Chabath 78a) et en français médiéval : « junc ». C’est une matière d’une grande souplesse, capable de résister à ce qui est souple comme à ce qui est dur (Sota 12a)

De bitume et de poix

De bitume à l’intérieur, et de poix à l’extérieur, afin que ce juste ne soit pas incommodé par la mauvaise odeur de la poix (Sota 12a)

Elle plaça dans les roseaux

Le mot souf (« roseau ») a le même sens que agam (« marécage »), en français médiéval : « rosel », comme dans : « Joncs et roseaux (souf) languissent » (Yecha’ya 19, 6)

2,4
Sa sœur se tint à distance pour observer ce qui lui arriverait.
2,5
Or, la fille de Pharaon descendit, pour se baigner, vers le fleuve, ses compagnes la suivant sur la rive. Elle aperçut le berceau parmi les roseaux et envoya sa servante qui alla le prendre.
Pour se laver sur le fleuve

Il faut inverser l’ordre des mots et lire : « la fille de Pharaon descendit sur le fleuve pour s’y laver »

A côté (‘al yad – littéralement : « à la main ») du fleuve

Près du fleuve, comme dans : « Voyez, le champ de Yoav est à mon côté (littéralement : “à ma main”) » (II Chemouel, 14, 30). Il s’agit vraiment de la « main », car la main de l’homme lui est très proche. Et nos maîtres ont expliqué l’expression : « elles marchaient » comme voulant dire qu’elles « marchaient à la mort » (Sota 12b), comme dans : « Voici ! je marche à la mort ! » (Beréchith 25, 32). Elles marchaient à la mort parce qu’elles voulaient l’empêcher [de sauver l’enfant]. Et le texte vient à l’appui de cette interprétation, car on ne voit pas, sinon, pourquoi il indique : « et ses jeunes filles marchaient »

Sa servante (amatha)

Nos maîtres l’interprètent dans le sens de : « main ». Mais les règles grammaticales auraient alors exigé que la lettre mèm fût ponctuée d’un daguéch. Selon le midrach, sa main s’est allongée démesurément de plusieurs coudées (amoth)

2,6
Elle l'ouvrit, elle y vit l'enfant: c'était un garçon vagissant. Elle eut pitié de lui et dit: "C'est quelque enfant des Hébreux."
Elle ouvrit

Qui a-t-elle vu ? L’enfant – tel est le sens littéral. Selon le midrach, elle a vu la chekhina auprès de lui (Chemoth raba ; Sota 12b)

Et voici un garçon pleurant

Sa voix était celle d’un jeune garçon

2,7
Sa soeur dit à la fille de Pharaon: "Faut-il t'aller quérir une nourrice parmi les femmes hébreues, qui t'allaitera cet enfant?"
Parmi les Hébreues

Cela nous indique qu’elle l’avait présenté à de nombreuses femmes égyptiennes pour qu’elles l’allaitent, mais il avait refusé, étant destiné à converser avec la chekhina (Chemoth raba ; Sota 12b)

2,8
La fille de Pharaon lui répondit: "Va." Et la jeune fille alla quérir la mère de l'enfant.
Et la jeune fille (ha‘alma) alla

Le mot ha‘alma, tel qu’il est employé ici, signifie qu’]elle est allée avec empressement et vigueur (‘almouth) et comme un jeune homme (‘èlèm) (voir Sota 12b)

2,9
La fille de Pharaon dit à celle-ci: "Emporte cet enfant et allaite-le moi, je t'en donnerai le salaire." Cette femme prit l'enfant et l'allaita.
Emporte

Elle prophétisait, mais sans savoir ce qu’elle prophétisait, le mot heilikhi (« emporte ») pouvant se décomposer en : hei chèlikhi (« voici ce qui t’appartient ») (Chemoth raba ; Sota 12b)

2,10
L'enfant devenu grand, elle le remit à la fille de Pharaon et il devint son fils; elle lui donna le nom de Moïse, disant: "Parce que je l'ai retiré des eaux."
Je l’ai tiré (mechithihou) depuis les eaux

Traduction du Targoum Onqelos en araméen : che‘halté, qui veut dire : « retirer » comme dans : « retirer (mich‘hal) un cheveu du lait » (Berakhoth 8a). Le mot hébreu mechithihou veut dire également : « enlever », « écarter », comme dans : « il ne s’écartera (yamouch) pas » (Yehochou‘a 1, 8), ou dans : « ils ne s’écartèrent (yamouch) pas » (Bamidbar 14, 44). C’est à cette racine que le grammairien Mena‘hem rattache le mot mechithihou. A mon avis toutefois, ce mot n’appartient pas à la même racine que mach ou yamouch, mais au radical macha qui signifie : « faire sortir », comme dans : « Il m’a fait sortir (yamchéni) des eaux nombreuses » (II Chemouel 22, 17). Car s’il se rattachait au radical mach, il n’aurait pas fallu dire : mechithihou [au qal], mais : hamichothihou [au hif‘il, cette racine au qal voulant dire : « sortir » ou : « partir », et non : « faire sortir »], tout comme qam devient haqimothi [lorsqu’il passe du qal au hif‘il], chav devient hachivothi, ba devient haviothi. Ou bien il faudrait dire machtihou [également au hif‘il], comme dans : « j’écarterai (machti) le péché de cette terre » (Zekhariya 3, 9). Tandis que la forme machithi [telle qu’elle est employée ici] ne peut venir que d’un verbe dont la racine comporte un hé à la fin, comme macho (« retirer »), bano (« construire »), ‘asso (« faire »), tsawo (« ordonner »), pano (« se tourner »), verbes qui, à la première personne du singulier du qal, portent un yod à la place du hé : ‘assithi, banithi, panithi, tsiwithi

2,11
Or, en ce temps-là, Moïse, ayant grandi, alla parmi ses frères et fut témoin de leurs souffrances.
Mochè grandit

Mais le verset précédent ne disait-il pas déjà : « l’enfant grandit » ? Rabi Yehouda bar Il‘aï explique le premier comme s’appliquant à sa stature, le second à sa dignité, Pharaon l’ayant nommé à la tête de sa maison (Midrach tan‘houma Wayèra 17)

Il vit (wayar) leurs fardeaux

Il s’appliqua de tous ses yeux et de tout son cœur à souffrir avec eux [le vers rao (« voir ») s’employant avec une connotation de sympathie] (Beréchith raba)

Un homme égyptien

C’était un oppresseur, nommé pour diriger les chefs de corvée des Hébreux, et qui les faisait lever pour aller au travail dès le chant du coq (Midrach tan‘houma 9)

Frappant un homme hébreu

Il le frappait et le tyrannisait. C’était le mari de Chelomith bath Divri (voir Wayiqra 24, 11), sur laquelle l’Egyptien avait porté les yeux. Une nuit, il a fait lever son mari et le fit sortir de la maison. Puis il est revenu et est rentré dans la maison, pour s’étendre près de la femme, laquelle s’est convaincue que c’était son mari. Le mari, à son retour, comprit ce qui s’était passé. Et comme l’Egyptien a vu qu’il avait compris, il s’est mis à le frapper et à le tyranniser à longueur de journée

2,12
Il aperçut un Égyptien frappant un Hébreu, un de ses frères. Il se tourna de côté et d'autre et ne voyant paraître personne, il frappa l'Égyptien et l'ensevelit dans le sable.
Il se tourna çà et là

[Explication du midrach :] Il vit ce qu’il lui avait fait à la maison et ce qu’il lui avait fait aux champs. Quant au sens littéral, il est celui suggéré par le texte

Et il vit qu’il n’y avait pas d’homme

Il vit qu’il ne descendrait de lui aucun homme qui se convertirait (Chemoth raba)

2,13
Étant sorti le jour suivant, il remarqua deux Hébreux qui se querellaient et il dit au coupable: "Pourquoi frappes-tu ton prochain?"
Deux hommes hébreux

Dathan et Aviram. Ce sont eux qui « ont laissé de la manne pour le lendemain » (voir infra 16, 20 et Rachi ibid. ; Bamidbar 16, 25 et 26 ; Nedarim 64b)

Se querellant

Se disputant

Pourquoi frapperas-tu ton prochain

Il ne l’avait pas encore frappé, mais il est appelé rach‘a (« scélérat ») simplement pour avoir levé la main (Sanhèdrin 58b)

Ton prochain

[Ton semblable], un « scélérat » comme toi (Midrach tan‘houma 10)

2,14
L'autre répondit: "Qui t'a fait notre seigneur et notre juge? Voudrais-tu me tuer, comme tu as tué l'Égyptien?" Moïse prit peur et se dit: "En vérité, la chose est connue!"
Qui t’a placé comme homme

Alors que tu es encore un jeune homme (Midrach tan‘houma 10)

Est-ce pour me tuer que tu dis

D’où nous apprenons qu’il avait tué l’Egyptien rien qu’en prononçant le nom divin

Mochè eut peur

A expliquer selon le sens littéral. Selon le midrach, il a été saisi d’angoisse à l’idée qu’il y avait en Israël des « scélérats » et des délateurs, et il s’est demandé : « Peut-être ne méritent-ils pas d’être délivrés ! 

Certes la chose est connue

A expliquer selon le sens littéral. Selon le midrach, il s’est dit : « L’énigme qui me tourmentait est maintenant résolue : en quoi Israël a-t-il péché plus que toutes les soixante-dix nations pour être ainsi accablé sous une servitude aussi cruelle ? Je m’aperçois qu’il le méritait ! 

2,15
Pharaon fut instruit de ce fait et voulut faire mourir Moïse. Celui-ci s'enfuit de devant Pharaon et s'arrêta dans le pays de Madian, où il s'assit près d'un puits.
Pharaon entendit

Ce sont eux [à savoir Dathan et Aviram] qui l’avaient dénoncé (Midrach tan‘houma 10)

Il chercha à tuer Mochè

Il l’a livré au bourreau pour qu’il le mette à mort, mais l’épée n’a pas eu prise sur lui (Mekhilta Yithro 1), ainsi que Mochè le dira plus tard : « Il m’a sauvé de l’épée de Pharaon » (infra 18, 4)

Il demeura (wayéchèv) dans le pays de Midyan

Il s’y installa à demeure, comme dans : « Ya‘aqov demeura (wayéchèv) dans le pays des pérégrinations de son père » (Beréchith 37, 1)

Il demeura (wayéchèv) sur le puits

[Le second wayéchèv du verset signifie : « il s’assit ».] Mochè a retenu la leçon de l’expérience de Ya‘aqov : C’est près d’un puits qu’il avait rencontré celle qui allait devenir sa femme (Mekhilta 10)

2,16
Le prêtre de Madian avait sept filles. Elles vinrent puiser là et emplir les auges, pour abreuver les brebis de leur père.
Le pontife de Midyan

Le mot kohen (« pontife ») désigne ici le plus grand d’entre eux (Targoum onqelos et Mekhilta Yithro). Il avait abjuré l’idolâtrie et ses concitoyens en avaient fait un proscrit (Midrach tan‘houma 11)

Les rigoles (harehatim)

Les bassins creusés dans le sol où l’eau peut courir [le verbe rahot signifiant : « courir »)

2,17
Les pâtres survinrent et les repoussèrent. Moïse se leva, prit leur défense et abreuva leur bétail.
Ils les chassèrent

A cause de leur proscription

2,18
Elles retournèrent chez Réouël leur père, qui leur dit: "Pourquoi rentrez-vous sitôt aujourd'hui?"
2,19
Elles répondirent: "Un certain Égyptien nous a défendues contre les pâtres; bien plus, il a même puisé pour nous et a fait boire le bétail."
2,20
Il dit à ses filles: "Et où est-il? Pourquoi avez-vous laissé là cet homme? Appelez-le, qu'il vienne manger."
Pourquoi est-ce que vous avez abandonné

Il a reconnu en lui un descendant de Ya‘aqov, les eaux du puits étant montées à son approche (voir Rachi Beréchith 24, 17)

Et il mangera du pain

Peut-être épousera-t-il l’une d’entre vous (Midrach tan‘houma 11), comme dans : « sinon le pain qu’il mangeait » [le pain, dans ce verset, désigne la femme] (Beréchith 39, 6 ; voir Rachi ibid.)

2,21
Moïse consentit à demeurer avec cet homme, qui lui donna en mariage Séphora, sa fille.
Mochè consentit (wayoèl)

C’est ainsi que le rend le Targoum Onqelos, comme dans : « consens, de grâce (hoèl na) à passer la nuit » (Choftim 19, 6) ; « Ah, si nous avions consenti à (welou hoalnou)… » (Yehochou‘a 7, 7) ; « j’ai osé (hoalti) parler » (Beréchith 18, 27). Quant au midrach, il rend le mot dans le sens de : « serment » (ala) : il lui a juré de ne pas quitter Midyan sans son autorisation (voir infra 4, 18 ; Midrach tan‘houma 12 ; Nedarim 65a)

2,22
Elle enfanta un fils, qu'il nomma Gersom, en disant: "Je suis un émigré sur une terre étrangère."
2,23
Il arriva, dans ce long intervalle, que le roi d'Égypte mourut. Les enfants d'Israël gémirent du sein de l'esclavage et se lamentèrent; leur plainte monta vers Dieu du sein de l'esclavage.
Ce fut

où Mochè résidait en Midyan que mourut le roi d’Egypte et qu’Israël eut besoin d’être délivré. « Mochè faisait-il paître… », et c’est par lui qu’est venue la délivrance. Voilà pourquoi ces deux chapitres sont juxtaposés

Mourut le roi d’Egypte

Il était atteint de la lèpre (Chemoth raba) [de sorte qu’il était considéré comme mort (voir Bamidbar 12, 12)], et il faisait égorger les jeunes enfants des Hébreux pour se baigner dans leur sang [d’où l’intensification des gémissements d’Israël]

2,24
Le Seigneur entendit leurs soupirs et il se ressouvint de son alliance avec Abraham, avec Isaac, avec Jacob.
Leur gémissement (naaqatham)

Leurs pleurs, comme dans : « depuis la ville, les morts pleurent (yineaqou) » (Iyov 24, 12)

Son alliance (eth beritho) avec (eth) Avraham

Le deuxième eth, ainsi que les deux suivants, [contrairement au premier (eth beritho) qui introduit un complément direct] exprime la préposition : « avec »

2,25
Puis, le Seigneur considéra les enfants d'Israël et il avisa.
Eloqim sut

Il a porté sur eux Son cœur, et Il ne s’est pas caché les yeux [pour ne pas les voir]

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