Nous savons que toute chose se dévoilant dans le monde germe 40 jours auparavant. Il existe deux théories quant à la date de la création de l’homme : soit le 1er Tichri, soit le 1er Nissan.

Intéressons nous à la 2e hypothèse et faisons un petit calcul. Le début de la création du monde, 5 jours avant, est donc le 25 Adar et 40 jours avant coïncide avec Tou Bichevat. Il s’agit d’un renouveau dans le monde et il convient de s’interroger sur le but de la création. Il n’est pas fortuit que la période du Nouvel An des arbres tombe pendant les parachiot de la sortie d’Egypte.

Remarquons tout d’abord qu’à la fin de Parachat Bechala’h, Amalek attaque les Beneï Israël et Moché Rabénou envoie Yehoshoua pour le combattre. Nous verrons par la suite pourquoi.

L’histoire d’Am Israël ne débute pas à la sortie d’Egypte, mais dans le livre Beréchit, où les Avot nous ont tracé le chemin. Toutes les épreuves endurées par nos patriarches Avraham Yts’hak et Ya’akov devaient servir à ce que leur descendance puisse s’adapter à toutes les étapes de leur histoire jusqu’à la fin des temps. ויצא יעקב מבאר שבע Ya’akov a fait tout le tour de l’exil et en revient entier, שלם . Tout est prêt pour qu’Am Israël puisse lui aussi réussir. וישב יעקב : Dès que Yaakov s’installe, immédiatement commence l’histoire de Yossef qui est appelé ,אבן ישראל c’est-à-dire ( אב – בן )Beréchit 49/24.

Lui seul, qui avait surmonté toutes les épreuves, de la pauvreté à la richesse, de l’état d’esclave à celui de vice-roi, pouvait transmettre le travail sur eux-mêmes des Avot aux Banim, Am Israël. C’est grâce à Yossef que nous sommes sortis d’Egypte jusqu’à la fin des temps et c’est à travers lui que nous parviendrons au but final. Observons d’ailleurs que יוסף et ציון forment tous deux en guématria 206. Toutes les épreuves de Yossef sont pour Tsion.

A la sortie d’Egypte, Moché Rabbénou a, comme nous le savons, pris les ossements de Yossef qui étaient immergés dans le Nil pour les apporter en Eretz Israël et il a pu les faire remonter à la surface en y jetant un parchemin contenant les mots «Alé chor», chor représentant la force de Yossef. La Torah veut nous enseigner ici quelque chose de plus profond, c’est que désormais, la transmission des Avot à travers Yossef ne pourra se faire que par l’union de Yossef à Moché Rabbénou et sa Torah. Or, le 17 Tammouz, lorsqu’a lieu un détachement des Beneï Israël d’avec Moché Rabbénou, c’est par ce même «Alé Chor» que se produit le ‘hèt ha’èguel.

Le tikoune, antithèse du ‘hèt ha’èguel se fera par Yehoshoua, élève par excellence de Moché Rabbénou. C’est lui qui composera «alénou lechabéa’h» faisant allusion à la guéoula et dont la guématria, 506, est la même que celle de chor.

C’est donc pourquoi Moché Rabbénou a envoyé Yehoshoua combattre Amalek, et encore aujourd’hui notre seul moyen de vaincre Amalek, sous toutes ses formes, c’est, à l’image de Yehoshoua, de s’attacher à nos Sages, qui transmettent la Torah de génération en génération. Et nous enchaînons avec Parachat Yitro qui commence par ces mots « וישמע יתרו ». L’écoute est primordiale dans la Torah, comme on le voit dans שמע ישראל . On ne saurait se fier à soi-même, à ses propres impressions, mais on doit au contraire écouter ses Maîtres. On remarque également que les initiales de la ברכה que l’on prononce en entendant le tonnerre qui doit nous inciter à faire techouva, forment le mot .(שומע שכוחו וגבורתו מלא עולם) Toute notre avodat Hachem passe par l’écoute.

Nous avons la mitsva de nous rappeler yetsiat Mitsraïm tous les jours parce que tant nous sommes en galout, nous courrons le danger de retomber et c’est seulement en mettant en pratique l’expérience de Yossef alliée à la Torah de Moché Rabbénou que nous parviendrons à la guéoula. La Torah n’est pas quelque chose d’important ou d’essentiel dans la vie : il n’y a pas de Vie en dehors de la Torah. Et le concept de renouveau, symbolisé par le mois de Chevat, ne peut être envisagé que par rapport au but final, il est strictement spirituel et n’a rien à voir avec des idées de «nouveautés» matérialistes vides de sens.

ימלוך ה’ לעולם אלוקיך ציון לדור ודור הללוקה.

D’après un chiour de Rav Israël Cahen Chlita - Chevat 5773