C’est une bonne coutume que de consommer des fruits de l’arbre le jour de Tou Bichvat, pour commémorer le fait qu’il s’agit du Nouvel An des arbres et afin de remercier et de louer le Créateur sur la pousse des arbres et des fruits qui ravivent tous les êtres vivants.
"Le 15 du mois Chvat est le Nouvel An des arbres. Les Ashkénazes ont l’habitude de consommer de nombreux fruits de l’arbre en l’honneur du jour" (‘Ibour Chanim, également cité par le Maguen Avraham, le Knesset Haguédola et le Pri ’Hadach).
Chez nos Sages
C’est une bonne coutume que de consommer des fruits de l’arbre le jour de Tou Bichvat, pour commémorer le fait qu’il s’agit du Nouvel An des arbres et afin de remercier et de louer le Créateur sur la pousse des arbres et des fruits qui ravivent tous les êtres vivants. Certains ont la noble habitude d’acheter un peu de tous les fruits présents sur le marché, en marque d’affection vis-à-vis de la Mitsva du jour et sont prêts à débourser d’importantes sommes dans ce but.
Le Ben Ich ’Haï écrit que même un pauvre s’efforcera d’acheter de tout fruit nouveau, d’en manger avec sa famille et de dire Chéhé’héyanou pour remercier Hachem.
Le Ma’agalé Tsédek affirme que Tou Bichvat a été fixé comme Nouvel An des arbres et de ce fait, chacun a l’habitude d’acheter pour sa maisonnée un peu de chaque espèce de fruits disponibles à cette date. Le Vaylaket Yossef rapporte au nom du Rav Weiss de Werbau : "Les Juifs ont accepté et pris sur eux de faire du 15 Chvat – Nouvel An des arbres – un jour où l’on multiplie la consommation de fruits. On rassemble du raisin et des figues. Nombreux sont les Sages qui se font l’écho de cette coutume dans leurs ouvrages."
Les Séfarades ont également adopté cette coutume antique et ont même instauré un Tikoun (texte kabbalistique) particulier pour l’occasion, comme le rapporte le Kaf Ha’haïm.
Voir et profiter
Le Vaylaket Yossef donne une raison à la consommation des fruits à Tou Bichvat et y trouve une allusion dans le verset : "À la fin de la Parachat Choftim, le verset enjoint : ‘Quand tu assiègeras une ville…, tu ne détruiras pas son arbre…, car de lui tu mangeras…’ (Dévarim 20, 19). Le Sifri précise qu’il s’agit d’un commandement positif. Le Maguen Avraham, dans son livre Zayit Ra’anan, écrit que l’on peut affirmer que cette obligation fait référence à l’enseignement du Yérouchalmi : ‘L’homme devra rendre des comptes sur ce que ses yeux ont vu et dont il n’a pas profité’. Le Taz commente ainsi ce Yérouchalmi : ‘Rabbi Boun dit que l’homme devra rendre des comptes sur le fait qu’il a vu des fruits savoureux et qu’il n’en a pas consommé. Rabbi El’azar, pour tenir compte de cet enseignement, économisait des piécettes et s’achetait, une fois par an, de chaque sorte d’aliments.’ Telle est la véritable version de la fin du chapitre '’Assara Yo’hassin’. À mon avis, c’est à Tou Bichvat – Nouvel An des arbres – que Rabbi El’azar s’achetait de chaque sorte de fruits. C’est également l’opinion du commentaire ‘Alé Tamar sur le Yérouchalmi".
Réparation dans les Mondes Supérieurs
Le Mékor ’Haïm écrit, au nom du Ma’hzor Savioniti (Rome), qu’à Tou Bichvat, chacun achètera des fruits qu’il trouvera et en mangera pour se souvenir que ce jour correspond au Nouvel An des arbres (c’est-à-dire pour se souvenir des lois qui en découlent).
Dans le Sidour Ya’avets, il est écrit qu’en Erets Israël, on a coutume d’apporter plusieurs sortes de fruits de l’arbre pour réciter sur eux une bénédiction en ce jour qui marque leur Nouvel An, afin que leur pousse soit bénie. On a l’habitude de faire ceci sur de nombreux fruits et de dire sur eux des chants et des louanges à Hachem, ce qui entraîne une grande réparation dans les Mondes supérieurs. Il faudra prendre garde aux bénédictions inutiles.
Réparation générale de l’alimentation
La consommation dans la sainteté se fait essentiellement le Chabbath. Le Chabbath insuffle une dimension de sainteté à chaque aliment consommé, tout comme le Lé’hem Hapanim qui était profitable à toutes celles des Kohanim. De même, chaque consommation liée à une Mitsva élève toutes les autres à la sainteté. C’est la raison pour laquelle les Bné Israël ont l’habitude, le jour de Tou Bichvat, de goûter à tous les types de fruits. Comme les coutumes adoptées par les Juifs ont force de loi, cette consommation qui est sainte élève toutes les autres et leur fait atteindre la sainteté (Pri Tsadik).
Louanges et reconnaissance envers Hachem
C’est une Mitsva de goûter de tout nouveau fruit, afin de louer et de remercier Hachem qui renouvelle les fruits d’année en année pour que les hommes en profitent (‘Aroukh Hachoul’han).
Le Torat Émet affirme que la consommation des fruits à Tou Bichvat sert à ce que l’homme, qui jouit de la Création du Maître du monde, Le loue et Le glorifie et que cela procure satisfaction à Hachem, comme il est dit : "Toute l’œuvre d’Hachem est pour Lui" (Michlé 16, 4), à savoir pour Sa gloire et Son éloge. Les fruits sont là aussi pour le besoin de l’homme, c’est la raison pour laquelle le jour de Tou Bichvat, moment où la sève pénètre les arbres pour faire pousser les fruits, c’est la coutume d’Israël d’en manger.
Adoucissement des jugements
À propos de la consommation de fruits à Tou Bichvat, le Tséma’h Tsédek écrit que le mot Pérot (fruits) a une valeur numérique de 686, allusion aux 600 "jugements" provenant du Nom Elokim (d’une valeur numérique de 86), qui sont alors adoucis par la "Sagesse Supérieure", représentée par la lettre Youd (du Tétragramme). On obtient ainsi le mot פירות (fruits).
Le Imré No'am et le 'Atéret Yéchou'a rapportent également cette allusion des fruits qui adoucissent le jugement (s’y référer).
Réparation de la faute d’Adam Harichon
La consommation de fruits vient également rectifier la faute originelle lors de laquelle Adam Harichon consomma du fruit de l’Arbre de la Connaissance. Il s’agit là de l’une des missions essentielles en exil ; celle de réparer la faute d’Adam Harichon (Pri Tsadik et Zékher David au nom du Arizal).
À ce propos, le Ayala Chélou’ha rapporte : "La coutume répandue au sein du peuple juif est de consommer des fruits à Tou Bichvat. J’ai trouvé une allusion au fait que ceci est une rectification de la faute d’Adam Harichon – consommation du fruit de l’arbre de la Connaissance (‘Ets Hada'at). En effet, on se base pour l’arbre (Ilan) selon le bourgeonnement (’Hanata). Ce Tikoun a lieu à Tou Bichvat ; or la valeur numérique de Ilan (91), ’Hanata (72), Chevat (311) est équivalente à celle de Da'at (connaissance), soit 474.
"Une descendance viable"
Le jour de Tou Bichvat est en quelque sorte semblable à Hocha'ana Rabba, c’est donc un jour propice pour être béni d’une descendance. Les Tsadikim estiment que Tou Bichvat est favorable à la postérité, à travers la bénédiction sur les fruits (Boré Péri Ha’ets) (cf. Cha’ar Issakhar).
Le Ahavat Israël ajoute qu’il semblerait que ce soit l’idée de consommer des fruits à Tou Bichvat : suivre le mode de conduite de Hillel, estimant que Tou Bichvat est un Roch Hachana durant lequel les femmes stériles peuvent devenir fécondes et mériter une postérité viable.
Propice à la guérison
Le Sifté Maharach écrit que la consommation de fruits à Tou Bichvat est propice à la guérison : "Il est écrit, dans la Paracha de Béchala’h : ‘Ils sont venus à Mara et ne purent pas boire d’eau de Mara, car elle était amère’. Ensuite, on nous raconte que ‘Les eaux se sont adoucies’. Puis, ‘Toute maladie que J’ai placée en Égypte, je ne la placerai pas en toi, car Je suis Hachem ton guérisseur’".
La question est soulevée par nombre de commentateurs : si D.ieu ne nous afflige pas de maladie, pourquoi le verset parle-t-il de guérisseur ?
À la lumière des écrits du Zohar, on peut expliquer que si Hachem envoie la guérison par le biais d’un délégué, il y a lieu de craindre que la maladie récidive, tandis que si la guérison se fait par D.ieu directement, sans intermédiaire, celle-ci est sûre et il n’y a pas lieu de craindre une nouvelle maladie (cf. Zohar). Ainsi, quand le peuple vit qu’il ne pouvait pas boire des eaux de Mara, il craignit, même quand Moché y envoya son bâton pour les adoucir, que celui-ci n’étant qu’un délégué d’Hachem, les eaux ne reprennent leur véritable nature amère (comme ce fut le cas des Égyptiens qui durent subir une plaie à la suite de l’autre). C’est la raison pour laquelle Hachem leur dit de ne pas craindre la maladie, "Car Je suis Hachem, ton guérisseur" ; si c’est D.ieu qui guérit, il n’y a aucun risque de retomber malade.
On sait que la Paracha lue chaque semaine influe sur les événements actuels. Durant la semaine de Béchala’h, la lecture de cette Paracha éveille la guérison au sein du peuple juif. C’est la raison pour laquelle en cette semaine, où tombe Tou Bichvat, on mange des fruits. Car les mots "quinze Chvat" (’Hamicha 'Assar Chevat) ont pour valeur numérique 1234, comme "Chela'h Réfoua Chéléma Lé’holé 'Amékha ("Envoie une guérison complète aux malades de Ton peuple" (en ajoutant le nombre de mots à la somme des lettres). De même, le mot Péri (en ajoutant le nombre de lettres) a une valeur numérique de 293, correspondant à celle de Réfoua (guérison), auquel on ajoute 1 pour l’ensemble du mot – le Kollel. C’est la raison pour laquelle on mange des fruits de l’arbre, car Ilan a pour valeur numérique 91, comme Ani – 61 (avec le nombre de lettres – 3 et le Kollel – 1) associé au Tétragramme (26), comme le verset affirme" Ani Hachem Rofékha", c’est-à-dire directement par Hachem et non par un intermédiaire (auquel cas, il n’y a pas d’assurance de ne pas retomber malade).