Pendant tout le chemin du retour, elle ne prononça pas un mot, mais, à présent qu’ils approchaient de chez eux, elle fondit en larmes. « Que se passe-t-il ? » lui demanda son mari, inquiet. Il ne parvint pas à saisir ce qu’elle disait au milieu de ses sanglots. « Le mariage ne t’a pas plu ? Tu as mal quelque part ? » Il essaya de la faire parler, mais en vain.

« Ta mère… Elle a remarqué que le bracelet en or avait disparu… Cela m’a été tellement désagréable… » Elle versait maintenant des torrents de larmes. « Je ne voulais pas qu’elle le sache, mais désormais, elle est certaine d’avoir pris une belle-fille irresponsable… »

Il fut un peu soulagé quand il sut que le problème n’était pas si grave. Il tenta de calmer sa femme, mais en vain… Au beau milieu de la nuit, il abandonna tristement.***

Répands ton cœur comme de l’eau

« Zmané techouva memachmechin vebaïn - les jours de repentance sont palpables et arrivent » lui fait comprendre le mois de Eloul sur le calendrier. Roch Hachana approche. Et déjà, une larme émue perle au coin de son œil.

Yom Kippour, quelques instants avant l’heure de Néïla. « Ouvre-nous la porte au moment de la clôture de la porte… » Implore le cœur de ‘Haïm. Il supplie d’avoir une petite larme qui vienne briser la porte d’en haut, mais ses yeux restent secs… Rien qu’une goutte humide, escompte-t-il. Et à cet instant, il envie pour la première fois sa femme et les larmes qui coulent avec tant de facilité sur ses joues.

Ce qu’il y a entre les notes de la partition

L’homme

En général, les hommes sont avares de leurs larmes.

Beaucoup d’entre eux disent, en plaisantant, qu’ils ont besoin d’éplucher des oignons pour pouvoir verser une larme ou deux. À Yom Kippour, la frustration envahit ceux qui veulent pleurer, purifier leur cœur, mais rien ne sort… Ils ont l’impression d’être secs comme le désert du Néguev.

La femme

Les femmes, pour la plupart, pleurent souvent.

À chaque ‘Houpa, une avalanche de larmes déferle de leurs yeux.

Les femmes ont été dotées du pouvoir de la « porte des larmes » afin de prier pour elle-même, pour leur mari et pour tout le Peuple Juif.

Solution

Ce cadeau que vous avez reçu, utilisez-le uniquement pour le bien. En période de tristesse ou de blessures, laissez couler vos larmes comme un fleuve et implorez notre Père qui est dans les Cieux. Soyez consciente de votre force, car les portes des larmes ne sont jamais verrouillées.

Lorsque vous avez été blessée et que votre raison de pleurer est « justifiée », imprégnez vos prières de vos larmes. Utilisez-les pour briser les portes. Implorez pour l’avenir, remerciez pour le passé et rapprochez-vous de votre Créateur.

Si votre mari se sent frustré d’avoir tout le temps les yeux secs et veut, comme vous, accéder à une prière exaltée à Yom Kippour ou à un autre moment donné, ou parfois, si c’est vous-même qui éprouvez des difficultés à verser des larmes - car toute femme a également des moments où ses yeux sont desséchés malgré le fait que son cœur ne demande qu’à pleurer – un excellent conseil est de mettre en marche le sens de l’imagination ; en effet, il n’est pas difficile de s’imaginer la scène lorsque l’on entonne, par exemple, le Chant de la Mer, « alors chanta Moché… ».

Il est possible de voir par la pensée des millions de Juifs, hommes, femmes, enfants, marchant dans le lit de la mer. L’eau est gelée des deux côtés et des fleurs et des fruits odorants poussent dans la glace. Comment peut-on rester indifférent à ce spectacle à couper le souffle ?! Le miracle de la traversée de la Mer Rouge nous insuffle la foi.

Prenons pour exemple le Piyout émouvant « Ounétané tokef » récité à l’office de Moussaf de Roch Hachana : « Qui vivra et qui mourra, qui atteindra la fin de ses jours et qui ne l’atteindra pas… ». L’année passée s’écoule devant nos yeux. Le Juif qui a subi des épreuves et est parti pour l’autre monde, celui qui a été blessé dans un accident et ce jeune enfant dont la vie a été arrachée dans un attentat… Combien d’entre nous existaient et, désormais, ne sont plus ? Qui peut savoir ce qui nous arrivera l’année prochaine ?

Usons de notre imagination, de nos larmes et de nos émotions de manière positive et, ainsi équipées, rapprochons-nous de HaKadoch Baroukh Hou.